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Réseau Santé Namur : quand la réforme de la santé mentale devient concrète

06/05/14
Réseau Santé Namur : quand la réforme de la santé mentale devient concrète

Conséquence directe de la nouvelle réforme fédérale des soins en santé mentale, plusieurs dizaines d’établissements de soins d’une même région collaborent régulièrement, afin de garantir une offre de soins qualitative aux personnes nécessitantes. Depuis 2011, sur l’ensemble du territoire belge, pas moins de 19 projets de soins en réseaux sont opérationnels.

Lire notre dossier : Réforme de la santé mentale : les soins se déplacent près de chez vous

Ces soins en réseaux sont chacun des modèles novateurs initiés et soutenus par l’ensemble des acteurs en lien avec la santé mentale. Dans l’arrondissement de Namur, le projet « Réseau Santé Namur » a été reconnu.

Pour le coordinateur du réseau, Didier De Riemaecker, il s’agit d’un changement radical par rapport à la psychiatrie d’il y a 100 ans. Cette conception novatrice de soins organisés en réseaux a pour finalité que « toute personne vivant avec un trouble de santé mentale devrait pouvoir choisir et trouver une place au sein d’un réseau local de structures pouvant participer à son rétablissement ».

Un circuit de soins avant tout consultatif

Cela passe par une articulation optimale entre institutions partenaires pour qu’elles développent de meilleures façons de prendre en charge le patient. La complexité est ici de réussir à fédérer tous les partenaires impliqués dans le projet. Car si le fonctionnement du réseau fait penser à une petite entreprise avec des objectifs à atteindre, un plan stratégique à suivre et divers comités de réunion, le réseau n’a aucun pouvoir d’injonction sur les partenaires.

« En effet, les interactions entre les différents membres du réseau sont consultatives. Une convention de réseau et des partenariats ont bel et bien été créés entre les institutions membres du Réseau Santé Namur, mais personne ne peut imposer à quelqu’un d’agir d’une certaine façon », explique Didier De Riermaecker.

Pour évaluer le fonctionnement du réseau et participer à son développement, plusieurs comités prennent place à un rythme assez soutenu. Le comité de pilotage reprend les buts généraux et définit les objectifs opérationnels. Les comités de fonction identifient, quant à eux, les besoins et mettent en place des outils concrets. Enfin, les groupes de travail transversaux visent à favoriser l’échange entre les acteurs des différentes fonctions.

Le patient et sa famille, acteurs à part entière de l’offre de soins

Tous les mois, les usagers et les proches qui le souhaitent peuvent également donner leur avis sur la manière dont les soins sont donnés ainsi que sur leur expérience. De plus, un représentant usager et un représentant de proches sont présents à chacune des réunions du réseau. « Ce qui rend le débat davantage pertinent, puisque des questions rarement soulevées sont amenées sur la table », commente le coordinateur de Réseau Santé Namur.

Un réseau coordonné d’acteurs issus des cinq fonctions

Le Réseau Santé Namur rassemble 97 institutions partenaires tous secteurs confondus. Car pour que le circuit soit opérationnel, les 5 fonctions clés du parcours thérapeutique doivent être représentées. On retrouve donc aussi bien des CPAS, que des centres de jour ou des hôpitaux psychiatriques, mais également des représentants de l’insertion professionnelle, des services de santé mentale, des équipes mobiles et des maisons d’accueil.

Petit à petit, des outils concrets émergent

De ce bouillonnement d’idées entre intervenants, des outils pratiques font peu à peu leur apparition. Parmi ceux-ci, on retiendra notamment le « pass’info » qui est un carnet de liaison et de communication que l’usager emporte avec lui et qu’il transmet aux acteurs ambulatoires. La carte réseau permet, quant à elle, de s’intéresser au réseau de l’usager et, surtout, à la façon dont celui-ci le perçoit. Citons encore la création d’un centre de revalidation fonctionnelle avec un job coach et, la mise en place d’un capteur de logements qui est chargé de chercher des logements, au sein du parc immobilier privé, destinés à des personnes fragilisées. Tous ces outils visent clairement à améliorer l’encadrement des personnes souffrant de troubles psychiatriques.

L’application de la nouvelle réforme de la santé mentale, via un réseau local comme celui mis en place à Namur, chamboule complètement les codes et les interactions entre usagers et représentants de soins. Un vrai changement de mentalités s’opère, avec comme toile de fond le soutien de l’usager psychiatrique dans son milieu de vie.

Delphine Hotua

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