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Santé mentale : la nécessité d'ancrer les soins dans la communauté

07/05/14
Santé mentale : la nécessité d'ancrer les soins dans la communauté

Dans les pays où les soins en santé mentale axés sur la communauté sont déjà plus développés, on constate que : moins il y a de traitements résidentiels, plus les problèmes psychiques peuvent être traités avec succès. Un nouveau concept de la santé mentale était donc nécessaire en Belgique pour être davantage en phase avec les demandes exprimées par les personnes.

Lire notre dossier : Réforme de la santé mentale : les soins se déplacent près de chez vous

Les résultats sont donc concluants dans les pays où les soins en santé mentale sont basés sur les besoins des personnes présentant des problèmes psychiques et offerts d’une manière continue ou aussi proche que possible du domicile.

Au Royaume-Uni par exemple, la modification de l’organisation des soins s’est traduite, notamment, par une augmentation des équipes mobiles. Ce changement a pour le moins amorcé la réduction de la problématique du suicide.

Des chiffres révélateurs d’un mal-être psychique en Belgique

Si l’on regarde les statistiques de plus près, la Belgique a également un besoin urgent de continuer à optimaliser les soins en santé mentale en les ancrant plus fortement dans la société.

Selon les chiffres les plus récents du SPF Économie, concernant les causes des décès survenus en 2011, on remarque que les personnes habitant en Belgique sont plus nombreuses - avec le temps - à décéder des suites d’une malade psychique. Aussi, les troubles mentaux et du comportement ont légèrement augmenté sur la période 1998-2011, passant de 3.455 décès (3,3%) à 3.867 (3,7%). Cette catégorie, qui comporte entre autres les addictions à l’alcool ou à la drogue et la schizophrénie, ressort surtout du côté féminin, où elle est la cause officielle de 4,6% des décès.

L’enquête de santé par interview de 2004 rapportait, quant à elle, qu’une personne sur quatre (24%) dans la population des 15 ans et plus, a déjà lutté contre un mal-être psychique et que pour plus de la moitié de ces personnes (13%), il s’agissait d’une affection assez grave.

Enfin, pour un tiers des personnes incapables de travailler durant de longues périodes ou définitivement, la cause de cette incapacité est due à un dysfonctionnement mental. Il s’agit de près de 70.000 personnes dans notre pays.

Trop de lits dans les structures psychiatriques résidentielles

De plus, la Belgique est confrontée à l’un des ratios les plus élevés de lits psychiatriques par nombre d’habitants. En 2008, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiait son rapport « Policies and Practices for Mental Health in Europe – Meeting the Challenges » selon lequel la Belgique dispose de 152 lits psychiatriques par 100.000 habitants. De tous les pays européens, seule Malte a un ratio encore plus élevé, avec plus de 180 lits par 100.000 habitants.

Rappelons que la mission principale de laréforme des soins en santé mentale, également connue sous le nom de projet 107, est de pratiquer autant que faire se peut une détection précoce, une prévention et d’éviter l’hospitalisation. À terme, les patients seront donc de plus en plus traités et soignés dans leur milieu de vie.

Delphine Hotua

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