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Travail et paternité : une brochure pour bousculer les mentalités

30/07/14
Travail et paternité : une brochure pour bousculer les mentalités

Sous l’initiative de Monica De Coninck, Ministre de l’Emploi et Philippe Courard, Secrétaire d’État aux Familles, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a participé à la réalisation de la brochure « Travail et Paternité. Comment et pourquoi promouvoir l’équilibre ? ». Ce guide a pour vocation de faire évoluer les mentalités dans la société mais aussi et surtout dans la culture entrepreneuriale.

Lire notre dossier :Protection de la maternité : quand est-ce qu’un écartement s’impose ?

Selon une enquête de la Ligue des familles et du Gezinsbond, 75% des hommes souhaiteraient s’impliquer davantage dans leur vie de famille. Mais les écarts salariaux leur feraient rapidement rebrousser chemin. Si cette raison est souvent invoquée, elle n’explique cependant pas tout. En effet, nombre de travailleurs masculins n’osent pas encore faire le pas, freinés dans leur élan par des stéréotypes qui reposent encore trop souvent sur l’image de la mère-nourricière et de l’homme gagne-pain.

À bas les stéréotypes !

Afin de balayer cette vision désuète de la société, un guide à destination des employeurs rappelle pourquoi la parentalité des pères au sein de l’entreprise est un enjeu porteur.

Annie Cornet, professeure HEC-Université de Liège spécialisée en études sur le genre et la diversité en gestion, estime qu’il est aujourd’hui grand temps de questionner les modèles d’organisation du travail, encore largement marqués par des préjugés sur le rôle des pères et des mères dans la famille. Elle explique : « Bon nombre de gens actuellement dans la ligne hiérarchique appartiennent à une génération où les hommes ont eu tendance à beaucoup sacrifier de leur vie familiale et parentale à la vie professionnelle. Ils ont donc parfois des difficultés à comprendre que d’autres, aujourd’hui, ne veulent pas ce type de vie. »

Investir pour la parentalité est bénéfique pour l’entreprise

Une vue à court terme pourrait laisser penser qu’un père qui s’occupe plus de sa famille, et qui est donc moins présent au sein de l’entreprise, nuirait à la performance globale. Ou encore que les adaptations favorables à une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée coûtent cher et qu’elles risquent de désorganiser le travail. Or, ce n’est pas le cas !

En répondant à une réelle demande des salariés, on augmentera leur bien-être, on diminuera l’absentéisme et on attirera les talents, avec pour conséquence une amélioration de la productivité et des performances. Dans le jargon des businessmen, cela s’appelle le ROI, à savoir le Return on Investment. Une étude réalisée auprès de 20 entreprises sur les coûts-bénéfices d’une politique du personnel ciblée sur une meilleure conciliation entre travail et vie de famille a d’ailleurs montré que 100 euros investis dans des mesures en faveur de la parentalité rapportent 108 euros.

Les effets positifs se marquent également par un taux de retour plus élevé des salariés à leur poste après la naissance d’un enfant, par l’allongement du temps de travail lors de la réintégration dans l’entreprise et par une mobilité plus marquée dans les carrières. D’autres effets positifs tels que l’accroissement de la motivation et de la disponibilité, ou une meilleure attractivité de l’entreprise auprès de nouveaux collaborateurs ont aussi été constatés.

Solutions et mesures disponibles en soutien à la parentalité

Plusieurs mesures peuvent être adoptées afin de soutenir les papas et mamans au sein de l’entreprise.

Parmi celles-ci : la flexibilisation des horaires. Il s’agit de la mesure la plus simple et souvent la moins coûteuse pour arriver à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Et favoriser l’autonomie sur le lieu de travail facilite grandement cette flexibilisation. L’autonomie va en effet de pair avec la responsabilisation du salarié en termes d’objectifs et de résultats. Ce qui laisse au travailleur la possibilité d’intégrer ses propres intérêts, notamment liés à la vie parentale, tout en veillant à ajuster son temps de travail en fonction de l’évolution des besoins de l’entreprise.

Près d’un Belge sur 3 a adopté le télétravail

Les nouvelles technologies font également partie des solutions à envisager. Parmi elles, le télétravail qui représente près d’un Belge sur 3, mais également la téléconférence et la visioconférence.

Le job sharing ou partage de poste est une mesure relativement récente qui consiste à permettre à deux personnes à temps partiel d’occuper un poste à temps plein et d’en partager les responsabilités.

Différents congés permettent de lever le pied

D’autres mesures sont également disponibles, telles que la gestion des ressources humaines de manière conciliante ainsi que les différents aménagements de carrière. Citons par exemple le crédit-temps pour ceux qui travaillent dans le privé et l’interruption de carrière qui s’applique quant à lui au secteur public, ou encore le temps partiel. Enfin, les congés thématiques permettent également de faciliter l’équilibre. On y retrouve entre autres le congé parental, le congé de paternité, le congé d’adoption, et le congé pour assistance médicale d’un membre du ménage.

La brochure « Travail et Paternité. Comment et pourquoi promouvoir l’équilibre ? » s’inscrit dans une période où les questions d’égalité des femmes et des hommes, de bien-être au travail et de conciliation entre vie privée et vie professionnelle gagnent du terrain et pénètrent lentement, mais sûrement dans la culture entrepreneuriale. Une des preuves de ce changement de mentalité en cours est la suivante : le nombre de père en congé parental a décuplé en 10 ans.

Delphine Hotua

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