Vacances : quelles solutions d'accueil pour les personnes handicapées ?

Les vacances scolaires peuvent représenter une période de stress pour les familles des personnes handicapées, confrontées au manque de solutions d’accueil pour leurs proches. En Wallonie et à Bruxelles, des services de répit ont été mis en place pour les soulager et offrir un cadre d’activité épanouissant aux personnes handicapées. Est-ce suffisant ?
Si les vacances font plaisir aux enfants, pour les parents, il peut s’agir d’un véritable casse-tête. Entre les stages, les camps des mouvements de jeunesse ou les après-midi chez mamy, les parents qui travaillent essayent tant bien que mal d’occuper leurs enfants. Pour les parents de personnes handicapées, cette question est d’autant plus cruciale. Certains ne sont pas capables de s’occuper à temps plein de leur enfant, parce qu’ils travaillent d’une part, mais aussi parce que leur cas est lourd et qu’ils peuvent être épuisés de s’en occuper au quotidien. Ce problème, s’il se pose toute l’année pour eux - manque de places suffisantes dans les centres d’accueil et d’hébergement - peut se renforcer durant les vacances, en raison de la fermeture d’établissements ou d’écoles fréquentés par leurs enfants.
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Soulager les proches
Face au manque de solutions durables et permanentes pour les familles des personnes handicapées, des « services de répit » ont été mis en place à Bruxelles et en Wallonie. Ils visent à répondre à des besoins ponctuels et à offrir un break aux proches de personnes handicapées durant toute l’année. Garde à domicile, accueil temporaire, dépannage en situation d’urgence, séjours plus ou moins courts… Ces services prennent des formes multiples.
Services de répit et activités de loisirs
Depuis 2014, plusieurs services de répit sont agréés sur le territoire wallon. Ceux-ci ont vu le jour grâce au projet de l’AWIPH (Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes handicapées) baptisé « Initiatives spécifiques » lancé en 2008 en vue de répondre à la demande croissante des familles. Ouverts à tous, ils sont limités à 50 heures par an et par personne (en vue de proposer ce répit à un maximum de personnes), « avec des exceptions en cas d’urgence comme une hospitalisation », précise-t-on du côté de l’AWIPH.
A Bruxelles, outre une maison de répit « Villa Indigo », à destination des enfants malades et handicapés (les cas de handicap lourd ne sont pas pris en charge), des services d’accompagnement comme l’ASAH (L’Association des services d’accompagnement et d’actions en milieu ouvert pour personnes handicapées qui regroupe 21 services d’accompagnement) ou le SUSA ( qui propose des activités destinées aux enfants autistes) reçoivent des subsides pour organiser du répit, à travers des loisirs ou des activités.
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Initiatives privées
Les familles peuvent aussi trouver des solutions du côté des initiatives privées. Le projet Gratte notamment propose des séjours à l’étranger favorisant la rencontre entre jeunes valides et jeunes en situation de handicap mental léger à modéré. Certaines troupes de scoutisme ou l’ADEPS proposent aussi d’intégrer les personnes handicapées.
De belles initiatives, est-ce suffisant ?
Ces services contribuent à donner aux familles des moments de répit et à fournir à la personne handicapée une ouverture sociale. Cependant, il existe un manque criant de places dans les centres d’accueil et d’hébergement en région francophone.
Fin mai dernier, des parents protestaient contre une décision qui priverait leurs enfants lourdement handicapés de place d’accueil dans une institution. Finalement, il s’est avéré que c’était une erreur de la part de l’AViQ (Agence pour une Vie de Qualité) qui avait signalé aux parents qu’il n’aurait plus l’argent nécessaire pour assurer un accueil aux personnes handicapées en Wallonie. La ministre en charge de l’Action Sociale, Alda Greoli, avait démenti et avait confirmé que les budgets avaient été dégagés par l’AViQ pour prendre en charge 61 familles d’enfants en situation de handicap.
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Quelle solution pour le futur ?
Les budgets ont effectivement été dégagés pour 2018. Un accueil structurel, pensé pour ces personnes et adapté à leurs difficultés sera une solution à envisager. D’ailleurs, la ministre A. Greoli concède qu’il faut augmenter le nombre de places disponibles. Elle a affirmé s’engager sur ce terrain et a promis 15 millions euros pour construire de nouvelles infrastructures.
À travers les budgets dégagés, la ministre souhaite pouvoir « résoudre l’entièreté des situations » dans le futur. Serait-ce un petit pas vers un réel changement pour le secteur du handicap ?
La rédaction
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