Au début du mois, Kris Peeters (CD&V) évoquait son désir de pérenniser ce projet-pilote. C’est chose faite ! Les trois centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles deviendront permanents, grâce à une financement structurel de l’Etat fédéral. En plus des trois déjà en fonction, le ministre de l’Egalité des chances aimerait ouvrir trois nouveaux centres, à Charleroi, Anvers et Louvain.
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De très bons résultats
Le projet avait été lancé en 2017, par l’ancienne secrétaire d’Etat Zuhal Demir (NV-A). Trois centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles avaient ouvert en Belgique, à Gand, Bruxelles et Liège. Ces centres sont reliés aux hôpitaux et offrent tous les services aux victimes de violences sexuelles : examens médico-légaux, soutiens psychologiques… Ces centres collaborent, de plus, avec des policiers, le magistrat et le parquet, tous spécialisés en la question. En tant que projet-pilote, ils avaient reçu un financement temporaire, alloué par la Loterie Nationale.
Depuis leur ouverture, les centres ont traité plus de 1.200 victimes. Sans surprise, c’est à Bruxelles que la demande se fait la plus forte, plus de 600 victimes y sont déjà passées. Les études ont montré que 68% des victimes qui se sont présentées aux centres ont porté plainte à la police. Un chiffre très élevé, lorsqu’il est question de violences sexuelles. Habituellement, on estime que seulement 10% des victimes se décident à porter plainte. L’environnement des centres les aiderait donc à franchir le pas.
De nouveaux centres en perspective
Le projet-pilote devait prendre fin en 2019. Mais, au vu des très bons résultats, Kris Peeters a décidé de rendre l’existence de ces centres permanente. Avec l’aide de la ministre du Budget, Sophie Wilmès (MR), des fonds ont été dégagés afin de pérenniser l’initiative. « La prise en charge des victimes de violences sexuelles a trop longtemps été négligée dans notre pays. Le projet-pilote a démontré son urgente nécessité, particulièrement à Bruxelles. Nous nous devions de garantir la pérennité de ces centres », réagit la ministre, sur son compte Twitter.
Kris Peeters l’annonçait, au début de ce mois, le financement servira aussi à doubler le nombre de centres de prise en charge en Belgique. « En plus des centres existants à Gand, Bruxelles et Liège, des centres sont en cours de création à Charleroi, Anvers et Louvain. Le choix de ces villes est lié au nombre relativement plus élevé de signalements de cas de violences sexuelles », peut-on lire, dans un communiqué.
Un profil-type ?
Evidemment, la grande majorité des personnes se rendant dans ces centres sont des femmes. Les hommes représenteraient environ 10% des victimes s’y présentant. La moyenne d’âge tourne autour de 24 ans. 18´% des patients ont moins de 15 ans. Dans plus de 80% des cas, les victimes ont été confrontées à un viol. La plupart des patients se rendent dans les centres moins de 72 heures après les faits.
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