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21 juin : Journée des aidants proches, une population vulnérable

20/06/24
21 juin : Journée des aidants proches, une population vulnérable

À la veille de la Journée nationale des aidants proches, célébrée le 21 juin, Partenamut souhaite souligner l’importance cruciale du rôle joué par les aidants proches auprès des personnes en situation de dépendance. Une étude réalisée par Partenamut et les Mutualités Libres, portant sur 10 000 aidants proches ayant un statut officiel, montre qu’ils sont plus vulnérables que la population générale, aussi bien sur le plan socio-économique que sur le plan de la santé. Les problèmes de santé, la précarité et la fragilité psychique sont des enjeux majeurs pour cette population.

En Belgique, environ 12% de la population, soit 1 million de citoyens, fournissent régulièrement une aide ou des soins informels à des personnes en perte d’autonomie, selon Sciensano et l’association Aidants Proches Bruxelles. Selon l’European Institute for Gender Equality, ce taux s’élève à environ 22,5%, représentant ainsi 2 millions de citoyens.

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"De nombreuses personnes vivent leur accompagnement dans l’ombre", explique Gladys Villey, directrice du département Care and Social de Partenamut. "Beaucoup ne se manifestent pas comme aidant proche et ne bénéficient donc pas du statut qui donne accès à un soutien psychosocial adapté et à des aides financières et matérielles. Il est primordial de faciliter la vie de ces héros du quotidien. Mais cela implique aussi l’investissement d’autres acteurs, notamment au niveau politique."

Davantage de maladies chroniques

Comme le précise Partenamut, les aidants proches sont plus touchés par une maladie chronique, et ceci, peu importe la tranche d’âge. La prévalence des affections chroniques étant néanmoins 2 à 3 fois plus élevée parmi les aidants proches de moins de 40 ans, en comparaison avec la population totale pour la même catégorie d’âge. La dépression ou l’usage chronique d’antidépresseurs est aussi 2 à 3 fois plus fréquent que pour le reste de la population parmi les aidants de moins de 60 ans.

Sur le marché de l’emploi, les résultats de l’étude indiquent que les aidants proches font face à davantage de risques de non-emploi, de chômage et de précarité. Parmi les aidants reconnus âgés de 30 à 50 ans, 66% ont une activité professionnelle salariée ou d’indépendant (soit 15% de moins que la population générale) et ils sont aussi plus nombreux à être en invalidité ou au chômage.

Des mesures adaptées aux besoins des aidants proches

À la suite de cette étude, et en concertation avec les aidants proches, Partenamut et les Mutualités Libres ont formulé des recommandations essentielles pour mieux les soutenir.

Ces recommandations se concentrent sur 4 axes :

1. Le statut de reconnaissance aidant proche

Faciliter l’octroi de la reconnaissance, par exemple en simplifiant et en digitalisant la déclaration sur l’honneur ou en révisant le seuil de dépendance.

2. Equilibre vie privée/professionnelle/aidant

  • Accorder de meilleurs droits sociaux aux aidants proches (meilleure indemnisation, flexibilité des congés thématiques d’aidants proches…).
  • Renforcer et diversifier l’offre de répit.

3. Un accompagnement adapté au rôle d’aidant

  • Soutenir les programmes qui accompagnent les aidants proches pour leur permettre de mieux comprendre la maladie de leurs proches.
  • Renforcer l’information et les actions proactives concernant les droits des aidants avec la collaboration des mutualités, et plus spécifiquement pour des publics plus vulnérables (jeunes aidants, situations de précarité, aidants de personnes avec des troubles cognitifs).
  • Faciliter l’accès de l’aidant proche aux données de santé du proche (sous réserve du consentement du proche aidé).

4. Investir dans la santé de l’aidant proche

  • Élaborer un plan d’action interfédéral pour améliorer la qualité de vie des aidants proches.
  • Développer une politique de prévention santé en développant les compétences des aidants proches.
  • Offrir un accompagnement spécifique aux aidants proches lorsqu’ils sont en voie de réintégration professionnelle suite à une incapacité de travail de longue durée.

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S’enregistrer officiellement via le service social de sa mutuelle

Comme le rappelle l’ASBL des Aidants Proches, la journée nationale des aidants proches du 21 juin est une nouvelle fois l’occasion de sensibiliser la population au rôle joué par ces personnes de l’ombre.

"Il nous paraît primordial cette année de rappeler la première étape du processus de reconnaissance à effectuer par chaque aidant : s’enregistrer officiellement via le service social de sa mutuelle. Pour être reconnu formellement comme aidant proche, il suffit de remplir une déclaration sur l’honneur auprès de sa mutuelle. C’est une étape symbolique mais essentielle, indépendamment de la reconnaissance aboutissant au congé thématique.", peut-on lire sur le site de l’association.

Plus il y aura d’aidants reconnus, plus leur discours sera fort et facile à relayer auprès du monde politique et associatif pour qu’ils puissent être alors RECONNUS, PROTEGES et SOUTENUS par des droits sociaux étendus.

La loi de reconnaissance des aidants proches de 2019 leur confère, enfin, un statut formel. Elle met surtout en lumière un groupe social jusque-là invisible et pourtant indispensable à la société dans son ensemble.

Depuis la mise en application de cette loi le 1er septembre 2020, il est en effet possible de se faire reconnaître en tant qu’aidant proche auprès de sa mutuelle et sous certaines conditions spécifiques, de bénéficier d’avantages sociaux.

Beaucoup s’interrogent encore sur l’intérêt concret de cette reconnaissance. Plus d’infos sur le site de l’ASBL Aidants Proches.



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