Agression d’une infirmière aux urgences : HUmani se constituera partie civile
Samedi 21 décembre, une infirmière des urgences de l’Hôpital Civil Marie Curie, à Charleroi, a été violemment agressée par l’accompagnante d’une patiente. Ce nouvel acte de violence, sur fond de tensions liées à l’afflux massif de patients, illustre un phénomène préoccupant. Face à cette montée de l’agressivité envers ses soignants, la direction du l’intercommunale hospitalière Humani se montre intransigeante, promettant soutien à son personnel et actions judiciaires fermes contre les agresseurs.
Le samedi 21 décembre, une infirmière du CHU Charleroi-Chimay (HUmani) a été agressée par la fille d’une patiente aux urgences del’Hôpital Civil Marie Curie. Les faits se sont produits dans le local des plâtres, alors qu’elle procurait des soins à l’octogénaire blessée.
Après avoir critiqué vertement la façon dont ces soins étaient réalisés, l’auteure des faits (qui a affirmé travailler dans le secteur de la santé) a haussé le ton. L’infirmière lui a demandé de conserver son calme sous peine de devoir quitter la pièce. Alors qu’elle tournait le dos à son interlocutrice pour soigner la patiente, l’employée a reçu un violent coup de poing à l’épaule avant de subir d’autres coups, ainsi que des griffures aux mains.
Plainte et incapacité de travail
Acculée, l’infirmière victime a donc crié pour alerter ses collègues. C’est à ce moment que l’auteure des faits a quitté les lieux, sans sa mère qu’elle est venue rechercher plus tard, avant l’arrivée du service interne de gardiennage.
« En état de choc, notre infirmière a néanmoins tenu à terminer sa pause de manière tout à fait professionnelle », note l’intercommunale hospitalière Humani. Elle s’est rendue le soir même chez son médecin pour faire constater les lésions avant de déposer plainte pour coups et blessures auprès de la police. La victime est en incapacité de travail de minimum 8 jours.
Réactions de la direction d’Humani
En regard de l’augmentation considérable de la violence verbale, et aujourd’hui physique, envers son personnel, la Direction générale d’HUmani a noté qu’elle « se montrait intransigeante face à ce type de comportement intolérable ». D’une part, la Direction du Département infirmier a pris contact avec l’infirmière qui, suite à sa plainte, bénéficiera d’une protection juridique si elle le souhaite. Elle pourra également solliciter une aide psychologique au sein de l’institution.
D’autre part, lorsque la procédure judiciaire le permettra, l’intercommunale Humani se constituera également partie civile contre l’auteure de ces faits.
Afflux massif de patients
Depuis fin novembre, les urgences du CHU Charleroi-Chimay font face à un afflux massif de patients sur leurs deux sites situés à Charleroi et à Montigny-le-Tilleul. Plus de 280 passages quotidiens ont été enregistrés à l’Hôpital Civil Marie Curie durant le week-end du 21 et 22 décembre et plus de 100 à l’Hôpital André Vésale. Les équipes ont été renforcées en ce sens.
Humani conclut : « Néanmoins, le flux reste tendu, ce qui peut être source de tensions au sein de la patientèle et de leurs accompagnants. Mais cela ne justifie aucunement le recours à la violence. En raison du nombre croissant de faits d’agressions envers les soignants en son sein et dans les autres hôpitaux, HUmani espère que la réponse de la justice sera exemplaire afin que le personnel de santé ne doive plus mettre en péril la sienne pour préserver celle des autres. »
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