Du miel à l'hôpital... pour soigner les plaies !
Au CHU de Limoges, l’apithérapie est utilisée pour soigner les plaies et brûlures. Une pratique alternative dont s’inspirer !
Si les vertus thérapeutiques du miel sont corroborées par de nombreuses études scientifiques, son entrée à l’hôpital est plus étonnante. Deux fois plus cicatrisant qu’un autre produit, cet alicament est également peu coûteux. Ses propriétés antiseptiques, antioxydantes, anti-inflammatoires et antibiotiques, sont connues depuis l’Antiquité. Ce liquide doré contient en effet un principe actif bactéricide, l’inhibine, produite sous l’action du glucose oxydase, sécrété par l’abeille lors de la fabrication du miel. Mais avec l’utilisation massive des médicaments, au cours du XXe siècle, il a davantage été relégué dans les armoires de cuisine que dans celles de nos pharmacies.
Alicament cicatrisant
Ces dernières années, plusieurs praticiens ont néanmoins réhabilité son statut d’alicament, notamment pour son action sur la cicatrisation des plaies. En France, en Angleterre et aux Etats-Unis, des milliers de patients sont soignés avec des compresses enduites de miel, appliquées sur des brûlures, des escarres et des plaies, même post-opératoires ou purulentes. Le CHU de Limoges, en France, fait également figure de précurseur dans ce domaine. Le Pr Descottes, chef du service de chirurgie viscérale et des transplantations de l’hôpital avait déjà observé il y a trente ans, qu’une microgoutte de miel avait la capacité de combattre les staphylocoques dorés. Il a donc décidé d’introduire l’apithérapie au sein de son service, malgré les réticences de ses confrères.
Un cas d’école au CHU de Limoges
« Le miel est un produit qui est éminemment riche de multiples éléments : le sucre, nécessaire au métabolisme cellulaire, des vitamines, stimulantes, un pH acide qui s’oppose à la prolifération microbienne. Tout ceci entraîne une cicatrisation deux fois plus rapide, même sur un terrain fragilisé », explique le Pr Bernard Descottes. Les résultats obtenus grâce à cet ancien remède de grand-mère sont si probants, que les infirmières l’utilisent quotidiennement. Le CHU de Limoges privilégie le miel de thym, aromate aussi reconnue pour ses propriétés antiseptiques. L’action de l’un renforcerait celle de l’autre. Le miel employé est généralement bio, pour éviter les pesticides.
Un bactéricide puissant
Les vertus cicatrisantes du miel tiennent à ses propriétés physiques, chimiques et enzymatiques. Ce produit naturel est saturé en saccharose et favorise une pression osmotique trop basse pour favoriser la croissance des germes. Cela entraîne une résorption de l’œdème périlésionnel, et un appel local de macrophages, qui favoriserait le nettoyage des plaies. Son pouvoir dit de détersion s’observe lorsque l’on change le pansement : au fil des jours, celui-ci est de plus en plus sale, alors que la plaie est de plus en plus propre.
Jolies cicatrices
Une augmentation secondaire des fibroblastes, producteurs de collagène, favorise enfin une cicatrice de bonne qualité. Son action nourrissante complète le résultat curatif. Les cicatrices des plaies traitées au miel, sont donc plus jolies, ce qui n’est pas négligeable ! Le miel n’a pas fini de dévoiler son potentiel thérapeutique.
Sandra Evrard
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