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Infirmiers spécialisés : 500 millions supplémentaires pour le modèle IFIC

04/01/22
Infirmiers spécialisés : 500 millions supplémentaires pour le modèle IFIC

Le dossier épineux du nouveau barème IFIC a fait l’objet de nouvelles mesures concernant la problématique des infirmier.ère.s spécialisé.e.s lésées. Le point sur les nouvelles mesures qui entrent en vigueur le 1er janvier 2022.

Les infirmier.ère.s avec spécialisation bénéficieront d’un complément de salaire dès le 1er janvier 2022. Décision prise par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke pour répondre à l’anomalie présente dans le nouveau barème IFIC qui ne prévoyait pas de valorisation particulière lors de l’obtention d’une spécialisation. Une problématique dénoncée par de nombreux syndicats face au risque de perte de nouvelles recrues, essentielles en ces temps de pénurie.

Revalorisation des spécialisations

Depuis plusieurs mois, le Guide Social a eu l’occasion de mettre en lumière les nombreuses revendications du corps soignant à propos du nouveau barème de rémunération : l’IFIC.

  A lire : Appel à la grève le 6 septembre : les revendications d’Union4U, syndicat infirmier

Pour la petite histoire, le nouveau modèle de fonctions pour le personnel de soins poursuit l’objectif de rémunérer le personnel soignant sur base de ses tâches et non plus de son diplôme. L’effet attendu est de constater une augmentation significative de l’attractivité de la profession par de meilleurs salaires.

Cependant, nombre de syndicats ont repéré un dysfonctionnement dans le modèle concernant les infirmier.ère.s spécialisé.e.s. En effet, le modèle IFIC ne valorisait pas ou pas suffisamment les spécialisations. L’impact allait au-delà des professionnel.le.s en poste et touchait aussi les futur.e.s soignant.e.s qui risquaient de se démotiver à fournir les efforts nécessaires à la spécialisation du fait d’une valorisation inexistante. Situation paradoxale face aux besoins du terrain, puisque les spécialisations concernent particulièrement les services d’urgences et de soins intensifs.

De plus, comme le mentionne l’Association belge des praticiens de l’art infirmier (ACN) “récompenser financièrement un effort de formation complémentaire participe à la rétention dans la profession”, primordiale dans le contexte de pénurie de professionnel.le.s que connaît le champ de la santé belge.

 A lire : Enfin une augmentation salariale pour les travailleurs de la santé !

500 millions d’euros

Comme mentionné dans la note à la presse de Frank Vandenbroucke : “Que faisons-nous pour soutenir les soins ?”, l’anomalie a été rectifiée par le déblocage d’une enveloppe de plus de 500 millions d’euros pour l’IFIC : “Ce complément prendrait la forme d’un montant forfaitaire qui revalorise les spécialisations agréées. Ce montant forfaitaire sera accordé́ à partir du 1/01/2022. L’octroi se fera avec effet rétroactif, car la mise en œuvre technique nécessitera plusieurs mois.

Les montants prévus s’élèvent à 2500 euros bruts supplémentaire par an pour les infirmier.ère.s spécialisé.e.s, ayant un titre professionnel particulier (oncologie, gériatrie, pédiatrie-néonatologie, psychiatrie, soins intensifs d’urgence et soins péri-opératoires). Pour les infirmier.ère.s spécialisé.e.s ayant une qualification professionnelle particulière (santé mentale, psychiatrie, gériatrie, diabétologie et soins palliatifs), 833 euros bruts supplémentaires seront alloués par an.

Mais le cabinet du ministre Frank Vandenbroucke ne souhaite pas s’arrêter là. Il précise : “Avec l’IFIC, le choix a été fait de favoriser les nouveaux arrivants dans le secteur des soins, précisément afin d’augmenter l’attractivité́ du métier. Cependant, il y a aussi beaucoup de soignants qui ont une certaine ancienneté. Nous voulons examiner cet aspect plus en détail avec les partenaires sociaux dans le cadre de la « maintenance » du modèle IFIC."

 A lire : « L’IF-IC offre un barème plus attrayant et donc une reconnaissance salariale ! »

Les étudiant.e.s en ligne de mire

Comme nous l’avons observé depuis deux ans, la crise Covid a exacerbé les dyisfonctionnements et les manques dont souffrent les institutions de santé publique. Pour y répondre, le cabinet du ministre se félicite d’une augmentation de l’investissement réalisé depuis 2019, du jamais vu sous les autres gouvernements : “ En 2022, un total de 4,9 milliards supplémentaires seront investis dans les soins de santé par rapport à 2019. En 2024, ce chiffre aura atteint au moins 5,6 milliards supplémentaires par rapport à 2019”, soit 700 millions de plus en 2 ans.

Le deuxième gros souci du secteur concerne la pénurie de personnel. Face aux conditions de travail difficiles et la gratification salariale en-dessous des actes, les études des champs de la santé sont boudées et les burn-out se multiplient. Ainsi, la main d’oeuvre la plus à même à être disponible rapidement se trouve auprès des étudiant.e.s.

En conséquence, le travail de ces dernier.ère.s a également fait l’objet de nouvelles mesures : “Les étudiant.e.s peuvent travailler jusqu’à 475 heures par an sans être soumis.e.s aux cotisations sociales.” De plus, “le gouvernement a décidé que les heures travaillées par les étudiants dans le secteur des soins au premier trimestre de 2022 ne seront pas comptabilisées […] car le besoin de personnel dans le secteur des soins se fait à nouveau sentir fortement.”

En particulier, dans les centres de tests et de vaccinations où s’activent les volontaires qui voient le plafond de défraiement augmenter. Il passe de 74 jours à 90 (3186,90 euros/an) au sein des centres de tests et de 100 à 116 jours dans les centres de vaccination.

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A. Teyssandier



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