L'inquiétude des sages-femmes pour les soins en maternité
Les sages-femmes de Belgique s’adressent aux ministres compétents pour remettre en cause le raccourcissement du séjour en maternité, néfaste non seulement à la profession mais aussi aux jeunes mamans
Ce 5 mai, c’est la journée mondiale des sages-femmes. A cette occasion, l’Union Professionnelle des Sages-femmes de Belgique (UPSFB) rappelle le rôle central des sages-femmes dans l’accompagnement de la grossesse avant et après l’accouchement. Et d’exprimer les inquiétudes du secteur quant au raccourcissement des séjours en maternité, effectif depuis le 1er janvier 2015.
La qualité des soins en péril
A l’entrée en vigueur du raccourcissement des séjours en maternité, l’UPSBF avait soumis de nombreuses revendications aux autorités de santé publique, à ce jour restées sans réponses. Pour les sages-femmes, cette pratique met en péril la santé des jeunes mamans et de leurs nouveau-nés. Là où le bat blesse, c’est que depuis 4 mois la Fédération Wallonie-Bruxelles pèche par son manque de suivi et une mauvaise liaison entre les hôpitaux et les patientes renvoyées à leur domicile. En effet, "il est courant dans certaines régions de la FWB que les mamans et leurs bébés se retrouvent au troisième jour postpartum sans la mise en place d’un relais professionnel à domicile alors qu’un système efficace de soins postnataux, assurés par la sage-femme indépendante, existe, et qui est pris en charge par la sécurité sociale", peut-on lire dans Médiplanet. Partant, l’Union revendique la mise en place d’un service d’accompagnement intra et extrahospitalier effectif pour toutes les accouchées.
L’emploi des sages-femmes en danger
En outre, les sages-femmes disposent maintenant d’un temps limité pour former les jeunes mères à être autonome avec leur bébé avant de rentrer à leur domicile. En plus d’une atteinte à la qualité des soins, c’est aussi l’emploi des sages-femmes dans le milieu hospitalier qui est menacé. En effet, le raccourcissement du séjour en maternité s’est accompagné d’une diminution du taux d’occupation des services. En conséquence, les sages-femmes craignent une réduction du nombre d’équivalents temps-plein. Pour l’Union, il doit dépendre du nombre de naissances, selon les recommandations de l’OMS d’"une sage-femme pour une femme".
Projets d’accouchements à domicile
Dans le cadre de son projet de réforme du financement des hôpitaux, la ministre de la Santé Publique Maggie de Block (Open Vld) envisage de réduire davantage la durée des séjours en hôpitaux. Pour cela, elle compte renforcer le secteur des soins à domicile en collaboration avec les services existants et le secteur hospitalier. D’ici Septembre, les acteurs santé seront donc appelés à proposer leurs projets pilotes en la matière. Une occasion pour les sages-femmes de faire valoir leurs revendications et les droits de jeunes mamans en aménageant des projets de soins postnataux à domicile.
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