La colère des infirmiers face à une reconnaissance qui ne vient pas
Les infirmiers et aides-soignants se sont à nouveau réunis ce dimanche à Bruxelles pour se faire entendre auprès du gouvernement fédéral et réclamer une restructuration des soins de santé.
Derrière le slogan “Soignants en détresse”, des dizaines d’infirmiers et aides-soignants se sont regroupés au Mont des Arts pour former un SOS filmé par un drone. Un énième cri d’alarme à l’attention du gouvernement fédéral, qui n’a pour l’instant entrepris aucune mesure visant à revaloriser les professions des arts infirmiers. “Notre pays est l’un des moins bons élèves quand il s’agit du nombre de soignants par patient. Cela a une influence sur la qualité des soins et comporte aussi davantage de risques pour le patient”, déplore Thierry Lothaire, président d’Union4U, à la RTBF.
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Un métier en danger ?
Le syndicat, qui est à l’origine du rassemblement, constate un manque d’attractivité des professions infirmières en raison des difficultés importantes que rencontre le secteur. Si les directions des établissements de soins de santé avancent une insuffisance de candidats aux postes, le manque de personnel se fait grandement ressentir : une charge de travail accrue, un salaire pas à la hauteur et en prime une altération de la qualité des soins.
“Le métier n’est pas attractif !”, s’indigne-t-on du côté d’Union4U. “Dans aucun pays il n’y a autant d’étudiants infirmiers par habitant, mais il n’y a nulle part ailleurs autant de gens qui quittent le secteur”. Car en effet, la crise Covid en a déjà découragé plus d’un et la tendance pourrait ne pas s’inverser de sitôt : d’après les résultats d’une étude récente, près d’un infirmier en soins intensifs sur trois penserait à quitter ses fonctions.
Pas d’écoute, pas de solutions
Pour les syndicats, les coupables sont tout trouvés. Geert Berden, porte-parole néerlandophone d’Union4U, fustige “la responsabilité écrasante du politique“ et critique les investissements réalisés par le fédéral. Il s’en prend aussi aux directions, en leur reprochant un manque de transparence : il y aurait ainsi moins de soignants actifs par patient soigné qu’on voudrait le faire croire. Enfin, tous sont épuisés par ce manque de considération du gouvernement fédéral : “Frank Vandenbroucke ne nous écoute pas, ne nous reçoit pas”, maintient Thierry Lothaire. “Nous voulons co-construire, mais pour cela il faut une écoute”.
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“Que la santé ne soit plus considérée comme un coût mais comme un investissement pour un mieux-être sociétal et un bien-être personnel”, clame le syndicat dans son manifeste. Malgré plusieurs mobilisations entreprises depuis plusieurs semaines, la sensation de faire du sur-place n’a peut-être jamais été aussi présente...
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