Le chèque-travail ne fait pas l'unanimité

La ministre fédérale de l’Emploi Monica De Coninck souhaite mettre en place le chèque-travail, inspiré du titre-service, afin de booster l’emploi. Il transformerait le système actuel Activa et permettrait de créer 15.000 emplois. Mais en jouant cavalier seul, la ministre s’est attiré les foudres des Régions.
La ministre Monica De Coninck présentera son projet demain au Conseil des ministres. Le chèque-travail coûterait 10 € par heure à l’employeur. L’employé devrait répondre à 3 conditions : ne pas être titulaire d’un diplôme d’études secondaires, avoir moins de 30 ans et être inscrit depuis 6 mois comme demandeur d’emploi.
Favoriser les petites entreprises
Le système ressemble fort à l’aide Activa déjà mise en place. Mais d’après la ministre, les mesures Activa sont très complexes pour les petites entreprises. « Les petits employeurs ne travaillent pas toujours avec un secrétariat social, les mesures du plan Activa sont souvent trop compliquées, stressantes et souvent inconnues », a soutenu la Présidente du Syndicat Neutre des Indépendants (SNI), Christine Matteeuws.
Chacun chez soi
De leur côté, les ministres de l’Emploi bruxellois et wallon, Céline Fremault et André Antoine, se sont prononcés sur la proposition de cette nouvelle mesure. S’ils félicitent les efforts consentis depuis plusieurs années concernant la promotion de l’emploi, ils donnent l’impression qu’avoir été lésés. La ministre fédérale marcherait en effet sur leurs plates-bandes vu l’imminente 6e Réforme de l’Etat. « Ils s’étonnent que la ministre fédérale de l’Emploi, qui appartient à un parti qui a longtemps revendiqué la régionalisation de ces aides, souhaite maintenant créer un nouveau dispositif si près de cette échéance et sans avoir concerté les Régions au préalable », peut-on lire dans leur communiqué de presse.
Budget et concurrence
Les ministres de l’Emploi s’interrogent sur l’aspect budgétaire de cette mesure supplémentaire : « le niveau fédéral a-t’il prévu des moyens pour mettre en place cette nouvelle politique ? Si tel est le cas, que deviendront-ils au moment du transfert effectif de la compétence ? ». La concurrence avec les autres mesures de promotion à l’emploi (notamment les mesures Activa et SESAM) inquiète également « et les stages de transition qui s’adressent au même public visé par ce nouveau dispositif et qui, pour rappel, est un projet qui émane à la base du niveau fédéral. »
Question de priorité
Céline Fremault et André Antoine saisiront rapidement un comité de concertation. Ils « considèrent enfin que l’objectif prioritaire en matière d’aides à l’emploi est d’abord de procéder à une simplification des aides existantes (SESAM, stages de transition, formation alternée, FPI/PFI, chèques langues, …) : diminuer le nombre d’aides différentes qui parfois visent les mêmes publics, et simplifier les procédures d’octroi ».
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