Mémorandum de l'UGIP : les 5 priorités des infirmiers pour "soigner les soignants"
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2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, le Guide Social souhaite être un porte-voix des fédérations et des actrices / acteurs de terrain du Non-Marchand. Découvrez les cinq priorités que pointe L’Union générale des infirmiers de Belgique (UGIB) dans son mémorandum. Objectifs : améliorer les conditions de travail des infirmiers et les retenir dans le secteur. Un enjeu crucial pour lutter contre la pénurie de soignants en Belgique.
"Qui prendra soin de nos soignants ? Durant la pandémie du Covid-19, nous avons constaté à quel point les soins infirmiers sont essentiels à notre société. Les infirmiers ont accumulé les heures supplémentaires sur la ligne de front, luttant pour notre santé à tous. Pendant des mois, nous les avons applaudis chaque soir pour leur héroïsme." , rappelle l’UGIB, en guise de présentation de son Mémorandum 2024.
"Mais la crise passée, les applaudissements se sont dissipés, il ne restait que peu d’engagement politique pour les remercier réellement et donner à ce secteur vital ce qu’il mérite : un soutien structurel.", constate l’organisation de défense des infirmiers.
Dans le mémorandum qu’elle vient de publier, l’UGIB expose cinq priorités pour les prochaines années qu’elle assortit de solutions possibles. Dans ce document, la parole est donnée aux infirmiers eux-mêmes.
"Nos soignants aussi ont besoin de soins : ils sont confrontés à des troubles mentaux et physiques en raison des problèmes qui touchent leur secteur. Les infirmiers témoignent de leur vécu au quotidien et de ce qu’ils attendent vraiment des responsables politiques à partir en 2024.", explique l’UGIB.
Voici les 5 priorités des infirmiers :
1. Le bon professionnel au bon endroit pour fournir des soins de qualité
L’UGIP pointes trois points problématiques structurels qui entraînent un manque de temps pressant, une charge de travail excessive, une diminution de la qualité des soins et une surcharge mentale et physique des infirmiers. "Cela crée un cercle vicieux où les démissions sont de plus en plus nombreuses et les nouveaux afflux diminuent, ce qui aggrave la problématique.", écrit l’UGIP.
Trois problématiques :
- Ratio patients/infirmier trop élevé ;
- Trop de tâches non-infirmiers (administratives/logistiques) ;
- Sous-valorisation financière de la formation, de l’expérience et de la spécialisation.
Solutions :
"Il est possible d’y remédier moyennant une réforme approfondie des normes de financement et d’effectifs infirmiers. À cet égard, une attention particulière est également nécessaire pour les maisons de repos et de soins, où des soins médicaux de plus en plus complexes doivent être prodigués. Il faut du temps pour apporter des soins de qualité avec le bon professionnel au bon endroit.", avance l’UGIP.
2. Plus de poids dans la politique et sur le terrain
"Le leadership, la participation et l’autonomie des infirmiers doivent être renforcés.", plaide l’UGIP.
En matière de politique :
- Inclusion systématique des infirmiers dans les organes de décision ;
- Conseils infirmiers et gestion des soins infirmiers ;
- Adhésion à des organisations professionnelles.
Sur le terrain : reconnaissance de la réflexivité et de l’expertise :
- Reconnaissance légale du diagnostic infirmier ;
- Introduction de la prescription infirmière ;
- Consultations infirmières reconnues et financées.
3. Une formation solide et uniforme avec la promotion de l’apprentissage permanent
"Dans notre pays, la formation en soins infirmiers est trop fragmentée, les stages ne sont pas suffisamment soutenus et les étudiants abandonnent leurs études, démotivés. Cela réduit le nombre de nouveaux infirmiers. La formation continue n’est pas suffisamment encouragée et valorisée (financièrement), ce qui affecte la qualité des soins.", estime l’UGIP.
Solutions :
"Les solutions résident dans un IRSG uniformisé au niveau du bachelier, une incitation financière pour les stages, l’extension du système de congés payés de formation, une formation permanente obligatoire, des descriptions de fonction claires et une revalorisation pour les infirmiers et le personnel soignant, etc."
4. Augmenter l’attractivité de la profession
"L’image et le contenu de la profession infirmière sont médiocres. C’est un cercle vicieux qui
augmente les départs et réduit les arrivées, ce qui perpétue les problèmes structurels : charge de travail excessive, surcharge mentale et physique, ratio patients/infirmier excessif, etc.", déplore l’UGIP.
Solutions :
- Améliorer l’image pour attirer les jeunes et valoriser les infirmiers ;
- Améliorer les conditions de travail et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour rendre la profession plus agréable ;
- Améliorer la qualité du travail, mais aussi la surveiller afin de détecter et de pallier en permanence les points faibles (par exemple, par des audits de qualité).
5. Davantage de temps et d’attention à la déontologie et à l’éthique
"Les infirmiers agissent sur la base de directives, de protocoles et de lois. Cependant, les soins de qualité ne doivent pas seulement être à la pointe sur le plan technique et corrects au niveau juridique. Ils doivent en outre être responsables et fondés en matière d’éthique et de déontologie. Il faut donc consacrer plus de temps et d’attention à l’éthique et à la déontologie, à la fois au niveau de la politique, sur le terrain et dans la formation des infirmiers.", explique l’UGIP.
Solutions :
- La création d’un comité de déontologie pour les infirmiers en Belgique à des fins de réglementation, de protection, d’éthique, de développement professionnel et de traitement des plaintes au sein de la profession infirmière ;
- Un programme national de sensibilisation à l’éthique de la santé ;
- Encourager la place de l’éthique et de la déontologie dans la pratique ;
- Renforcer les matières concernant l’éthique et la déontologie dans les formations.
Découvrez le mémorandum de l’UGIP sur ce lien.
L’Union générale des infirmiers de Belgique
L’UGIB est une association pluraliste et indépendante dont la mission consiste à développer et promouvoir les soins infirmiers et leur qualité. Depuis 1952, elle est une référence et un acteur proactif dans le secteur des soins infirmiers et de la santé. L’UGIB joue notamment un rôle important en tant qu’interlocuteur essentiel dans la politique des soins infirmiers.
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