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Réforme des soins psychologiques de première ligne : les nouvelles missions

18/02/22
Réforme des soins psychologiques de première ligne : les nouvelles missions

Le 15 février 2022, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke a fait une communication importante et attendue puisqu’elle concerne la réforme des soins psychologiques de première ligne. Des mesures qui répondent à des besoins de terrain mais qui questionnent également.

Dès la première ligne du document transmis par le ministre de la Santé, la philosophie globale de la réforme des soins psychologiques de première ligne est claire : " L’approche classique des soins, dans laquelle nous cherchons un professionnel de la santé individuel pour chaque problème individuel, est dépassée.” Les mots d’ordre du nouveau texte sont “coopération” et “décloisonnement”. En effet, la récente convention entérinée par les membres de l’INAMI en juillet 2021, souhaite rendre compte des différences de besoins et de demandes entre les villes et les villages et entre les enfants, les adolescent.e.s et les adultes avec comme appui les différentes structures que fréquentent la population. Structures dans lesquelles les individus sont susceptibles de se livrer au personnel, permettant la détection rapide de troubles psychologiques. Idée séduisante mais ne risque-t-elle pas d’ajouter une charge supplémentaire de travail à des institutions déjà “sous l’eau” ?

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Population différenciée

Vivre en région urbaine ou rurale entraîne une confrontation à des problématiques différentes. C’est le constat que rend la nouvelle convention. Les 32 réseaux de soins de santé mentale signataires de cette dernière ont pour mission de concrétiser la philosophie de coopération entre les acteur.rice.s des soins de santé mentale et ceux.elles en dehors par l’inventaire des besoins et demandes. Cet inventaire prend en compte l’environnement ainsi que l’âge des patient.e.s au regard de deux réseaux “enfants et adolescents” et “adultes”.

“Les lieux de rencontres”

Le ministre de la santé définit les acteurs en dehors des soins de santé mentale par, entre autres, les CPAS, les écoles, les pharmacies ou encore les médecins généralistes. Ces différentes structures sont considérées comme des “lieux de rencontres”. En effet, pour Frank Vandenbroucke, ces structures offrent un espace d’expression concernant les difficultés rencontrées par les individus. La collaboration entre le personnel de soins de santé mentale et celui des “lieux de rencontres” permettrait ainsi de détecter “rapidement les signaux inquiétants chez une personne, qu’on y réagisse immédiatement et qu’on lui offre l’aide adéquate ou, si nécessaire, que cette personne soit réorientée vers l’aide appropriée “ précise le communiqué.

Cependant, déceler ces “signaux inquiétants” demande certaines compétences et expertises. Il est donc prévu de les renforcer auprès des professionnel.le.s de ces “lieux de rencontres” non-spécialisés dans les soins de santé mentale qui “doivent pouvoir détecter plus rapidement les problèmes et, si nécessaire, réorienter les intéressés vers un psychologue ou un orthopédagogue”.

 A lire : "Un accord historique pour les psychologues et orthopédagogues cliniciens"

Conventionnement des professionnel.le.s

Après le décloisonnement, l’un des objectifs du nouveau texte est d’élargir l’accès aux soins de santé mentale à travers la diminution des coûts des consultations. Pour ce faire, les psychologues et orthopédagogues clinicien.ne.s doivent se conventionner, c’est à dire, intégrer le “nouveau fonctionnement en collaboration étroite avec d’autres dispensateurs d’aide et experts du vécu”. En effet, le conventionnement des psychologues permet de bénéficier de la première consultation gratuitement et d’un remboursement pour les séances suivantes. “Au 5 février, 1.083 psychologues et orthopédagogues cliniciens individuels [...] se sont donc « conventionnés » à leur tour”, pointe le ministre.

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COVID : consultations pour les populations fragilisées

Les travailleur.se.s indépendant.e.s et les étudiant.e.s ont subi de plein fouet les décisions politiques d’arrêt d’activités. Les conséquences psychologiques sont aujourd’hui visibles à travers l’augmentation des demandes de soins psychologiques qui émanent de ces deux tranches de population. Pour y répondre, Frank Vandenbroucke a débloqué des budgets permettant la mise en place de séances de groupe de soins psychologiques pour les étudiants jusqu’au 31 mai 2022 et des séances gratuites pour les travailleur.se. indépendant.e.s auprès de psychologues clincien.ne.s jusqu’à la fin du mois de février 2022.

Enfin, 160 nouveaux lits ont été ouverts pour répondre au besoin de places supplémentaires pour les enfants et les adolescent.e.s souffrants de troubles psychologiques.

A.Teyssandier



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