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Blouses blanches : de l'épuisement professionnel à la perte de sens

26/08/19
Blouses blanches: de l'épuisement professionnel à la perte de sens

Le burn-out n’est pas le seul mal à avoir envahi le milieu hospitalier. De plus en plus de blouses blanches sont également confrontées au Brown-out et au Bore-out. Un concept lie ces deux maladies professionnelles : la perte de sens. « Les infirmières comme l’ensemble du corps hospitalier ont l’impression d’être des techniciens et ne sont donc plus dans la relation humaine et sociale », alerte Didier, radiologue à la clinique Saint-Luc.

« Il y a une perte de sens notable dans le secteur de la santé, notamment dans le milieu hospitalier. Les travailleurs ont l’impression de n’être que des robots », déclare lourdement Evelyne Magerat, secrétaire à la CNE.

Le Bore-out ainsi que le Brow-out proviennent du Burn-out, de l’épuisement professionnel. En effet, la charge mentale et physique conduisant au burn-out peut également conduire pour le travailleur à une puissante perte de sens dans l’accomplissement de ses actions ainsi qu’à un sentiment d’accomplir un travail aberrant.

 [A lire] : Burn-out, la maladie du siècle qui ravage le milieu hospitalier

Des tâches répétitives… jusqu’à la lassitude

Le professionnel effectue ses tâches dans un mimétisme mécanique et lassant. L’ennui dans son travail, la perte de sens de ses actions, ou la désillusion de voir sa profession perdre de son humanité. Ainsi ce sentiment d’être qu’un rouage interchangeable ne cesse de croître chez le travailleur. Enlever l’humain dans les professions de la santé et du social conduit inévitablement aux sentiments de désintéressement et d’absurdité. Le Bore-out et le Brown-out, bien que se référant à deux symptômes cousins mais différents, conduisent au même constat : la perte de sens dans son travail.

« Aujourd’hui une infirmière qui sort de l’école avec des idéaux et une envie très haute de faire les choses bien se rend très vite compte que cela ne fonctionnera pas comme ça. Ces professionnelles comme l’ensemble du corps hospitalier ont l’impression d’être des techniciens et ne sont donc plus dans la relation humaine et sociale. Une perte de sens se forme donc à la suite de ce constat », souligne Didier, radiologue à la clinique Saint-Luc.

 [A lire] : "Je suis infirmière. Depuis 4 ans. Et aujourd’hui, j’ai plus envie"

Quels symptômes ?

Comment savoir si on est touché par le Brown-out ou le Bore-out ? Les signes qui alertent sur la possibilité d’avoir l’un de ces deux maladies professionnelles sont :
 La perte de sens
 Le sentiment d’inutilité
 Une souffrance liée à ce non-sens qui conduit à un désintéressement
 Un manque d’excitation dans son travail
 Une monotonie dans les tâches
 Manque de perspective
 Sentiment d’aller à l’encontre de ses valeurs

« Moi ça fait 13 ans que je travaille, j’ai bien vu l’évolution de mon métier. Aujourd’hui on est juste là pour les soins, on n’a pas la possibilité d’accorder le temps nécessaire aux personnes hospitalisées. On fait nos soins les uns après les autres à la chaîne et le côté humain, ben, il n’est plus présent », témoigne Fabienne, infirmière à la clinique Saint-Luc.

Les services hospitaliers oscillent entre Burn-out, Bore-out et Brown-out. Autant de néologismes qui tentent de poser un bilan sur la souffrance au travail tandis que la mélancolie remplit les sourires adressés aux patients. « Le véritable malaise de la profession pour moi, c’est la perte de sens qu’on éprouve au quotidien », conclut Laurence Hody, infirmière à la clinique Saint-Luc.

B.T.

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