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Des outils pour aborder les mutilations féminines génitales

13/05/16
Des outils pour aborder les mutilations féminines génitales

L’ASBL INTACT fournit des outils pour aborder le sujet des mutilations féminines génitales.

Fondée en 2009, l’ASBL INTACT vise à donner une aide juridique aux filles et femmes pour les protéger, mais aussi assurer la prévention des violences liées à l’excision. L’ASBL prend en charge juridiquement des particuliers référés principalement par les centres d’accueil, mais aussi des professionnels. Charlotte Chevalier, juriste et chargée de projet, en dit plus.

Sensibiliser les professionnels aussi

L’ASBL INTACT travaille avec des particuliers, mais pas uniquement. « Nous essayons de donner des outils de prise en charge aux différents professionnels amenés à travailler avec le public concerné par les MGF, qu’ils soient avocats ou du secteur psycho-médico-social. Nous accompagnons au travail de prévention des familles et relayons vers d’autres intervenants si nécessaire, afin que la chaine de protection de la maltraitance se mette en place » explique C. Chevalier.

L’information se fait à différents niveaux

En fonction des professionnels, l’ASBL sensibilise à la problématique des MGF. « Nous sommes souvent amenés à collaborer avec des avocats. Dans ce cas, nous les informons sur la jurisprudence ou les textes utiles concernant la dimension du genre en matière d’asile, puisque cette question est importante pour les femmes qui proviennent de ces pays. Nous informons aussi les acteurs de la protection (police ou justice) des risques, des dangers et sur la prise en charge des victimes de MGF. Si ce sont des enseignants, ils ne sont pas toujours au courant qu’ils côtoient des jeunes issus des pays où existent ces pratiques. L’asbl Gams va dans les écoles pour sensibiliser les jeunes et les professeurs. »

Dans le cadre d’un départ à risque pour une jeune fille, l’ASBL INTACT assure un rôle de relais, parfois avec le Service d’Aide à la Jeunesse. Il n’est pas toujours évident pour les parents de ne pas céder aux pressions de la famille, une fois de retour au pays et de faire exciser l’enfant. Dès lors, dans certaines situations urgentes, le juge peut prendre des mesures de protection concrètes, telle qu’une interdiction temporaire pour l’enfant de quitter le territoire belge.

Une outilthèque sur mesure

Pour aider au maximum les familles et les professionnels d’un point de vue pratique, les associations spécialisées (GAMS, INTACT) ont créé plusieurs outils concrets pour les familles et les professionnels, accessibles sur le site stratégies concertées de lutte contre les MGF. Parmi ces outils, un guide d’entretien avec les familles ou encore un Passeport Stop MGF pour sensibiliser les parents qui voyagent avec leurs filles. Ces derniers, s’ils subissent des pressions de leur entourage, peuvent leur montrer ce passeport, qui les informe des poursuites encourues. Si les pays ont prévu une interdiction pénale le plus souvent, « la loi n’est cependant pas appliquée et les gens ne se rendent pas toujours compte des conséquences de l’excision à terme pour les filles, pour un accouchement, une grossesse… » explique C. Chevalier.

Les professionnels, eux, peuvent se référer à un Kit de prévention et à un guide de bonnes pratiques, divisé en fiches par secteur (santé, accueil des demandeurs d’asile, aide à la jeunesse, police et justice.

Plus d’informations : http://www.strategiesconcertees-mgf.be/tool/



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