L'arrêt des cours impacte négativement les élèves à besoins spécifiques

L’arrêt des cours, pour les élèves à besoins spécifiques, signifie aussi l’arrêt du suivi thérapeutique et/ou paramédical. C’est ce que l’ASBL Inclusion affirme, à regret, dans un communiqué de presse. Forcément, ces multiples arrêts provoquent des conséquences néfastes sur ce public particulier. Surtout, un écart se crée entre ces enfants et les autres, ce qui ne facilitera pas leur réintégration dans le milieu scolaire.
L’arrêt des cours ne signifie pas seulement l’arrêt des apprentissages pédagogiques mais aussi, bien souvent, celui du suivi thérapeutique et/ou paramédical. Voici le regret de l’ASBL Inclusion. « Malgré les consignes adressées aux écoles en vue d’une reprise partielle des activités, nous pouvons raisonnablement affirmer qu’avant la rentrée scolaire le suivi par les établissements ne reviendra pas à un niveau normal », affirme l’ASBL dans son communiqué de presse.
Quand on sait que l’école est un lieu d’adaptation pour ces jeunes enfants, on est en droit de s’inquiéter des conséquences liées à cet arrêt des cours. L’ASBL expose ses craintes : « Il y a fort à craindre que, pour ces élèves, il y ait un gap d’au moins six mois dans leur suivi. C’est énorme pour de jeunes enfants en plein développement et nécessitant souvent un accompagnement intensif et rapproché ».
Par ailleurs, le suivi hors des structures spécialisées est très souvent à la charge des familles. Et le suivi pédagogique s’est montré presque inexistant durant la crise, regrette l’association. C’est pourquoi, selon ses membres : « De nombreux parents se sont sentis, et se sentent toujours, oubliés par la structure scolaire de leur enfant alors qu’ils vivent souvent eux-mêmes des situations familiales complexes ».
« En deux mois, nous avons reçus deux courriels »
Alors l’ASBL Inclusion fait des demandes à la Ministre de l’Education :
– La reprise des activités répondant aux demandes de soutien des élèves et de leurs parents
– La mise en place d’un suivi thérapeutique au sein des écoles
– Le remboursement du dit suivi lorsqu’il est organisé par les familles
– L’établissement d’un plan « enseignement à distance » pour permettre un suivi plus effectif des élèves à domicile
– La permission de prévoir des aménagements en ce qui concerne le port obligatoire du masque, certains élèves ne pouvant les supporter
– La prise en considération de tous les élèves qui ne pourront pas reprendre le chemin de l’école pour des raisons de santé plus fragile, notamment. Ces élèves ne doivent certainement pas être oubliés.
Le manque de suivi accordé à ces enfants à besoins spécifiques inquiète leurs parents. Une mère témoigne à l’ASBL. « Mon fils est dans une école spécialisée de type 2. L’école a fermé ses portes au début du confinement. En deux mois, nous avons reçus 2 courriels : un premier de l’école renvoyant vers un site internet d’activités à faire pendant le confinement et un autre de la logopède avec des indications renvoyant vers des plateformes internet et des vidéos sur Facebook. Il est extrêmement compliqué pour mon fils d’accrocher à ce soutien non personnalisé. Malgré des demandes répétées, aucune vidéo-conférence n’a pu être établie, ni avec les profs, ni avec les thérapeutes. » Il faut espérer que des aménagements seront réalisés, avant qu’il ne soit trop tard et que ces enfants soient perdus en route.
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