Le Danemark propose une alternative aux maisons de retraite

Certains appréhendent le jour où ils ne seront plus capables de vivre seuls et devront entrer en maison de retraite. Le respect de la vie privée des résidents n’est pas toujours de mise, les prix sont élevés, les personnes âgées se sentent parfois infantilisées. Au Danemark, les communes offrent aux personnes que l’âge empêche de vivre de façon tout à fait autonome, la possibilité de louer un appartement équipé spécialement pour elles.

L’alternative danoise, ce sont les ældreboliger, un ensemble d’appartements sans seuil, avec des ascenseurs, des boutons d’appel d’urgence en cas de problème (chute,…) de larges portes permettant le passage des fauteuils roulants, des douches et baignoires munies de poignées, etc. Bref, tout un dispositif qui facilite le quotidien des personnes à mobilité réduite.

Ces appartements comptent une à trois chambres pour les plus vastes, une salle de bain, une cuisine, et souvent une terrasse et un petit jardin. Les personnes âgées y vivent dans leurs meubles et choisissent de faire ou non usage des services qui leur sont proposés : soins médicaux, aides ménagères, aide pour se lever le matin, se laver, s’habiller. Elles peuvent préparer leur repas elles-mêmes ou se le faire livrer, dîner seules ou en compagnie, participer aux activités ou pas. Une équipe se tient à leur disposition mais si elles préfèrent se faire aider par un membre de leur famille, par exemple, elles le peuvent. L’aide est proposée et non imposée, les résidents disposent d’une très large autonomie.

Le Danemark prévoit ainsi une solution adaptée au vieillissement de la population ; le maintien à domicile est moins coûteux que le placement en maison de retraite et les personnes âgées jouissent d’une plus grande liberté. Ces appartements rencontrent un vif succès et sont largement répandus, à Copenhague, on en compte environ 4400. Les Danois témoignent du respect vis-à-vis de leurs aînés et ne leur imposeraient pas des conditions de vie qu’ils ne supporteraient pas eux-mêmes. Le pays abrite DaneAge, une association qui regroupe environ 520 000 personnes et veille à ce que le troisième âge reste actif et autonome. Elle propose les services d’environ 10.000 bénévoles qui, entre autres, tiennent compagnie aux personnes âgées pour qu’elles ne sombrent pas dans la solitude.

Même si nous ne disposons pas en Belgique d’une association aussi importante en termes de nombre d’adhérents et de participation bénévole, qui puisse améliorer la vie du troisième âge, nous devrions proposer aux personnes qui veulent conserver un maximum d’autonomie, une solution parallèle aux maisons de retraite. Certaines initiatives ont déjà vu le jour, des « habitats intergénérationnels » ou « habitats groupés pour personnes âgées ». Les résidents semblent amplement satisfaits, malgré tout, ces types de structures d’accueil sont encore assez méconnus et peu communs chez nous.

Polart Amandine,
Institut culturel danois