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Meilleur accès à l'avortement : une victoire pour les femmes !

28/11/19
Meilleur accès à l'avortement: une victoire pour les femmes !

Ce mercredi 27 novembre 2019, un large spectre de partis a adopté en Commission de la Justice au Parlement fédéral un projet de loi visant à étendre le droit à l’interruption volontaire de grossesse. Pour les centres qui pratiquent la majorité des IVG (et 80% des IVG en extra-hospitalier) en Belgique, ce vote en Commission constitue une avancée majeure.

Ce texte prévoit un délai légal étendu à 18 semaines maximum au lieu de 12 pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse, une réduction du délai d’intervention à 2 jours au lieu de 6, la fin des sanctions pénales pour les femmes et pour les médecins, ainsi que la suppression de la clause de conscience institutionnelle qui empêche le personnel de certains hôpitaux de répondre positivement aux demandes.

La Fédération Laïque de Centres de Planning familial (FLCPF), le Groupe d’Action des Centres Extra-hospitaliers Pratiquant l’Avortement (GACEHPA) et Luna (fusion des 4 centres d’avortement en Flandre en collaboration avec VUBDilemma) saluent unanimement cette décision politique. D’Ostende à Arlon en passant par Bruxelles, des militant.e.s pour les droits des femmes se battent depuis plusieurs dizaines d’années pour que le droit à l’avortement soit le plus effectif possible. Avant les élections de mai 2019, les trois organisations déçues des résultats obtenus en 2018, ont redoublé d’énergie en rencontrant tous les partis démocratiques. Le vote intervenu aujourd’hui constitue une réponse à cette campagne.

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Le terrain se réjouit

« Dans un avenir proche, plusieurs centaines de femmes ne devront plus débourser des milliers d’euros pour se rendre aux Pays-Bas ou en Angleterre pour avorter. C’est la fin d’une inégalité pour cette minorité de femmes en grande difficulté », se réjouissent Anne Verougstraete, Antoinette d’Addario et Karim Majoros, respectivement co-présidentes et directeur de la FLCPF. « L’annonce d’une grossesse coïncide parfois avec le déclenchement de violences par leurs compagnons. Le déni de grossesse, la survenue de problèmes psychologiques, la toxicomanie… constituent des cas où le délai de 12 semaines était parfois trop court », explique Caroline Watillon, référente à la FLCPF.

« Les femmes les plus précaires qui ne souhaitent pas prolonger leurs grossesses étaient les premières victimes de cette loi obsolète de 1990. Parfois, elles allaient au bout de leur grossesse et gardaient un enfant alors qu’il n’était pas désiré. La fin des sanctions pénales constitue également une bonne nouvelle, qui va contribuer à normaliser l’IVG », rajoute Katinka In’t Zandt, présidente du GACEPHPA.

« Le vote de la loi montre qu’on fait enfin confiance aux femmes pour prendre les décisions difficiles qui les concernent avant tout. La société change. Les esprits mûrissent. L’IVG se normalise. Le corps des femmes appartient maintenant aux femmes, pour presque tous les partis. Cela donne de l’espoir pour la mise en place effective de ce droit sur le terrain », s’enthousiasme Carine Vrancken, présidente de Luna.

Les centres IVG du Nord comme du Sud seront attentifs à cette mise en place de la nouvelle loi. Après le vote en plénière à la Chambre dans quelques temps, il restera plusieurs étapes : arrêtés d’application, protocole, accords avec l’INAMI. « Nous souhaitons être concertés pour trouver les modalités les plus réalistes et rendre effectif pour toutes les femmes ce droit à la santé », concluent les représentant.e.s des trois organisations.

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