Prostitution : le Plan d'encadrement de la prostitution vivement critiqué par les prostituées

Le plan Albert II en essai jusqu’au mois de juin a été très mal accueilli par les prostituées. Elles dénoncent entre autre une action menée sans leur accord ainsi qu’une hausse de l’insécurité due au déplacement de zone.
En mars, le plan Albert II a été conclu entre les associations de terrain, la police, l’ASBL Bravvo et les représentants de la ville. Ce plan prévoyait un déplacement de nuit des prostituées du quartier de l’Alhambra vers le boulevard Albert II à Bruxelles. Cette décision prise sous l’initiative communale de Bruxelles Ville répond aux exigences des souverains contre les nuisances de nuit dues à la prostitution du quartier mais déplaît fortement aux prostituées.
Plan d’encadrement de la prostitution
Les priorités du plan de déplacement des prostituées des ruelles du quartier de l’Alhambra vers les boulevards Albert II, Anvers et Baudouin sont multiples. Tout d’abord, le bourgmestre de Bruxelles Ville porte une attention particulière à la qualité de vie des habitants du quartier de l’Alhambra se plaignant des nuisances de nuit. Néanmoins, la prostitution de jour dans le quartier occasionne peu de nuisances. Le bien-être et la protection des prostituées sont également mis en avant par les interlocuteurs. Enfin, le but est également de diminuer la criminalité engendrée par l’exercice de la prostitution.
Coup de gueule des prostituées
Mais les prostituées ne veulent pas du Plan d’encadrement. 70 d’entre elles ont d’ailleurs signé une lettre adressée au Bourgmestre de Bruxelles. Mais selon l’intéressé, aucune décision ne pourra être prise avant la fin de la période d’essai de l’opération, prévue en juin prochain.
D’après l’ASBL Entre2 (association d’aide et de soutien aux personnes en lien avec la prostitution), ce nouveau plan est nuisible. Le nouveau périmètre très fréquenté du aux embouteillages quotidiens n’est pas opportun à la prostitution. Les prostituées sont davantage sujettes à des risques que dans le quartier de l’Alhambra.
Augmentation des conduites à risque
Dans ce boulevard peu éclairé, sans protection en cas d’intempéries, les hôtels de passe sont éloignés, confirme l’ASBL Entre2. D’après l’association, cet éloignement augmente les prises de risques des prostituées qui sont incitées à faire des passes dans des voitures et recoins sans facilités d’hygiènes. Dans les zones avoisinantes du boulevard, on observe une dégradation de la propreté. Les prostituées sont réunies dans un même lieu, elles sont donc en compétition ce qui augmente l’agressivité entre ces dernières. Selon Christine Lemmens, directrice de l’ASBL Entre2 "Ca les incite à adopter certains comportements à risque, comme suivre le client dans sa voiture ou dans un lieu qu’elles ne connaissent pas. Ça leur enlève cette sécurité dont elles ont besoin pour pouvoir travailler correctement." Le nombre de clients diminue par peur de répression et par manque de discrétion dans ce quartier fréquenté, les prostituées acceptent alors un client agressif ou des pratiques à risques plus facilement.
T.B.
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