Réforme de la psychothérapie : les "psys" enfin reconnus

Pour les psychologues, le projet de réforme de la psychothérapie ouvre la voie à une reconnaissance longuement attendue de leur profession.
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S’ils ont dû faire certaines concessions, « le texte est le meilleur compromis possible » qu’aient pu obtenir les psychologues, souligne Jean-Marc Priels, de la Fédération Belge des Psychologues.
Le législateur prévoit une reconnaissance du psychologue clinicien et de l’orthopédagogue en tant que professionnels de la santé à part entière comme l’est aujourd’hui un médecin. Ceci pourrait déboucher, à terme, sur un remboursement de soins. « Les psychologues cliniciens étaient demandeurs depuis une vingtaine d’année de cette reconnaissance », rappelle Jean-Marc Priels. « Le texte nous reconnaît comme autonomes et responsables de notre profession. Cela implique également que la profession sera représentée dans certaines instances décisionnelles propres à la santé publique. »
Une réforme trop laxiste pour les psychothérapeutes ?
A propos de la psychothérapie, second volet de la réforme, la Fédération belge des psychologues émet quelques réserves. “La proposition de loi manque d’ambition et va clairement à l’encontre d’un avis du Conseil Supérieur de la Santé qui proposait que la psychothérapie soit à l’avenir un traitement spécialisé dispensé par des professionnels de la santé ayant au minimum une formation de base universitaire. », peut-on lire dans son communiqué de presse le 5 novembre dernier.
Formation, déontologie et droits du patient
La nouvelle réforme n’exige en effet pas de diplôme universitaire pour être psychothérapeute. Le prétendant au titre devra avoir un baccalauréat dans le domaine des professions de la santé, être formé aux notions de base de la psychologie, avoir suivi une formation spécifique à la psychothérapie et bénéficier d’une formation continue. La déontologie et l’observation des droits du patient feront également partie des conditions requises. Pour veiller à la qualité des praticiens, un Conseil fédéral de la psychothérapie sera chargé de délivrer des autorisations d’exercer, après examen du dossier. Les « psychothérapeutes autoproclamés » qui ne rentrent pas dans ces conditions devront s’acquitter d’une amende entre 156 et 12 0000 euros. A noter que des dispositions transitoires seront prévues pour les professionnels qui jouissent déjà d’une longue expérience.
Les psychothérapeutes, de simples coachs ?
« Notre but n’était pas de rafler le marché, explique Jean-Marc PRIELS, mais d’éviter les psychothérapeutes peu ou pas formés. »
Et d’ajouter : "C’est une question de santé publique, il fallait poser un cadre. L’objectif était d’assurer la qualité et la transparence de l’offre". Quant à ceux qui ne rentrent pas dans les conditions ? Quelle place leur laisse-t-on ? Pour Jean-Marc Priels, « il ne s’agit pas de les exclure. Personne n’a le monopole de la relation d’aide. Ils prendront de nouveaux intitulés, comme coach par exemple. »
Manon Legrand
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