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Covid-19 : un espoir pour le développement des soins psychologiques

20/01/21
Covid-19: un espoir pour le développement des soins psychologiques

La situation de crise engendrée par la Covid-19 a mis en exergue l’importance de la santé mentale de tous. Les mesures sanitaires telles que le confinement ont un impact particulièrement élevé sur le bien-être mental de chaque citoyen et en particulier d’un certain nombre de personnes plus vulnérables.

Une conférence interministérielle sur la santé publique

La santé mentale est une compétence partagée entre les différentes entités de ce pays. Raison pour laquelle il est indispensable de traiter cette question conjointement. Une conférence interministérielle sur la santé publique a réuni tant les autorités fédérales que régionales de notre pays. Le 2 décembre 2020, il en est résulté un protocole d’accord dans lequel nos autorités ont décidé ensemble de coordonner et renforcer leurs moyens pour parvenir à une offre de soins en santé mentale accessibles et abordables par tous. Le protocole s’inspire, entre autres, des recommandations du groupe de travail sur la santé mentale du Conseil Supérieur de la Santé et du groupe d’experts "Psychologie et Corona". L’UPPCF et son homologue néerlandophone, le VVKP, y ont pris part.

Un budget de 162 millions d’euros sera utilisé pour des soins psychologiques

Notre Ministre fédéral de la Santé, Mr F. Vandenbroucke, avait évoqué dès novembre la constitution d’un budget destiné à rendre les consultations du psychologue clinicien accessibles au public : il a parlé de l’engagement de 1500 psychologues supplémentaires... En fait, un montant de 112,5 millions € vient s’ajouter au budget existant des projets fédéraux, notamment celui portant sur l’initiative de consultations de psychologues cliniciens de première ligne (PPL). Récemment, le gouvernement a également décidé de libérer un budget supplémentaire de 11 millions d’euros spécifiquement destiné au soutien des indépendants.

Au total, un budget de 162 millions d’euros sera utilisé pour des soins psychologiques accessibles dispensés dans le cadre des soins ambulatoires, tant pour des soins généralistes que des soins spécialisés.

Une commission de concertation transversale pour l’organiser

Suite à cet accord ministériel, une commission de concertation transversale a été mise sur pied pour élaborer une proposition de mise en œuvre de ces soins en santé mentale. Les modalités exactes de ce financement devront être élaborées dans ce cadre sous l’égide de l’INAMI. Ce comité qui pourra négocier et soumettre des propositions d’accords au comité de l’Assurance sera composé comme suit : des représentants des psychologues cliniciens (dont l’UPPCF et la VVKP) et des orthopédagogues cliniciens seront aux côtés des représentants des organisations de patients, des plateformes en santé mentale dont les services de santé mentale, des collègues médecins généralistes et psychiatres, des représentants de l’INAMI, des réseaux, des établissements hospitaliers et des mutuelles. A l’heure actuelle, aucune proposition politique concrète n’a été mise sur la table. Les partenaires sont libres d’élaborer toute proposition dans le cadre du protocole d’accord. Ces contours sont très larges. Il est juste préconisé une approche ciblée sur la population, en accordant une attention particulière aux différentes phases de la vie et à l’ensemble des soins (de la prévention à la réhabilitation sociale).

Au-delà de l’initiative des PPL

Un consensus existe déjà au sein de cette commission transversale pour y adjoindre et partir de la convention actuelle des PPL mais en profitant de cette expérience pour profondément la modifier en élargissant ses conditions d’accès et en facilitant ses modalités pratiques. L’UPPCF a été bien inspirée de suivre cette initiative de PPL en demandant à ses membres qui y prennent part de ramener les critiques liées à cette pratique de psychologie de première ligne (suppression de la prescription de renvoi pour une feuille de liaison, augmentation de la durée et du nombre de séances remboursables partiellement par l’INAMI, etc.).

Un obstacle de taille : budget limité

Même si le budget est sensiblement plus élevé que celui de la convention PPL, il faut souligner qu’une fois de plus, une "enveloppe fermée" sera utilisée et que le budget est plus qu’insuffisant pour l’objectif. Rappelons-nous que la mutualité socialiste avait évalué à 220 millions l’extension de cette convention à tous les psychologues cliniciens (pas seulement la première ligne). Cela signifie que ce comité devra réfléchir à la manière dont le budget sera dépensé. Pour nous, il est particulièrement important de pouvoir négocier une convention qui puisse être prorogée ultérieurement. Nous allons devoir faire des compromis.

Préserver l’autonomie du psychologue clinicien

L’UPPCF, conjointement à la VVKP, continuera à travailler pour garantir aux citoyens des soins de qualité avec intervention de l’INAMI. Mais cela ne se fera que dans la préservation de l’autonomie de l’exercice de notre profession insérée dans les professions de soins de santé. Nous voudrions souligner explicitement qu’il s’agit là de modalités de financement, c’est-à-dire dans quelle mesure l’Etat intervient dans les coûts des consultations psychologiques. Mais les psychologues sont les plus habilités à définir l’exercice de leur profession et ils ne se laisseront pas non plus définir les conditions dans lesquelles un citoyen peut avoir accès à des soins psychologiques.

Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones (UPPCF)



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