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Est-ce que des cours de langues étrangères favorisent la fuite de nos professionnels de santé ?

03/11/21
Est-ce que des cours de langues étrangères favorisent la fuite de nos professionnels de santé ?

Voici la réponse d’Union4U, le syndicat autonome belge des praticiens de l’art infirmier, à l’information donnée au JT de la RTBF en date 29 octobre 2021 intitulée "Des cours de luxembourgeois pour le personnel médical qui veut aller travailler au Grand-Duché". Pour Union4U, il est temps de regarder la situation autrement : "Et si le problème était ailleurs, Messieurs et Mesdames les Ministres et autorités politiques ?"

Depuis 4 ans l’institut wallon de Formation en Alternance et des indépendants et Petites et Moyennes Entreprises – IFAPME - d’Arlon a lancé une formation accélérée intitulée « Cours de luxembourgeois pour le personnel médical qui veut aller travailler au Grand-Duché » afin d’apprivoiser le langage médical en luxembourgeois…

En effet, des voix, relayées par les médias, provenant d’institutions hospitalières du sud du pays s’insurgent sur cet état de fait car cela favoriserait la « fuite » de nos professionnels notamment infirmiers vers cet « Eldorado » que représente le Luxembourg pour certains de nos collègues.

Union4U, le syndical autonome belge des praticiens de l’art infirmier, comprend aisément les difficultés de recrutement et surtout de rétention des personnels dans ces institutions de soins.

 Lire aussi : Manifestation des soignants : "On ne travaille plus, on cravache !"

Et si on se penchait plutôt sur le vrai problème ?

Mais, si la réaction et les réflexions se portaient plutôt sur le vrai problème, à savoir, la reconnaissance, l’attractivité et la valorisation de notre profession infirmière par notre propre pays ?

  • Pourquoi au Luxembourg l’Art infirmier est-il tout simplement mieux valorisé, mieux respecté et surtout plus attractif notamment pour les frontaliers ?
  • Pourquoi au Luxembourg les autorités politiques ont-elles admis et reconnus la profession d’infirmier comme métier « lourd » avec l’accès automatique à la pension après 40 ans de vie active puisque ce métier exige des compétences et des responsabilités toujours plus complexes, des connaissances spécifiques approfondies, des formations continuées tout au long de la vie professionnelle, des flexibilités d’horaires, … ?
  • Pourquoi le Luxembourg considère-t-il à leur juste valeur ces professionnels infirmiers que nous sommes et pas nos politiques ?

Là est le vrai problème qui accentue la fuite de nos collègues jeunes ou plus âgés vers d’autres contrées ou carrément abandonnent le métier.

Il en est de même pour les ressortissants français frontaliers de faire le pas vers la Suisse.

 Lire aussi : Covid : hausse du burn-out chez les infirmiers des urgences et des soins intensifs

Où sont les actes forts et concrets ?

Quand donc Messieurs et Mesdames les Ministres cesserez-vous de nous applaudir et quand, en lieu et place, ferez-vous preuve de courage politique par des actes forts et concrets tournés vers la profession infirmière en Belgique afin de prendre en compte leurs revendications bien connues (revalorisation salariale adaptée aux responsabilités, plus de personnel qualifié au chevet du patient, reconnaissance de la pénibilité, … ) ?

La Belgique serait gagnante, les patients seraient sécurisés et les praticiens de l’Art infirmier retrouveraient du bien-être et de l’épanouissement dans des soins de santé de qualité, mais aussi pour nos professionnels enfin rassurés et apaisés, le sens de leur ART.

Des pistes rapides, il y en a !

Amorcez le virage et prenez vos responsabilités politiques !

Union4U



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