Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

L'Aide et les Soins à Domicile, un secteur essentiel pourtant négligé !

06/04/20
L'Aide et les Soins à Domicile, un secteur essentiel pourtant négligé !

Sans cesse, nos professionnels d’Aide et Soins à Domicile, contribuent à modérer la croissance des courbes inquiétantes que provoque le coronavirus. Sans ces acteurs du quotidien, ce serait sans doute pire. Aujourd’hui, nous contribuons à désengorger les hôpitaux, à soutenir les familles et les aidants proches. Comme dans ces hôpitaux, chaque jour, sans relâche, nos travailleurs dispensent l’aide et les soins nécessaires dans un climat d’insécurité.

Chaque jour, notre personnel d’aide et de soins à domicile est présent et actif afin que de nombreuses personnes puissent vivre et être soignées en sécurité et en toute dignité à leur domicile. C’est la raison d’être de nos métiers depuis plusieurs décennies et aujourd’hui encore, au cœur de cette période troublée, nos services continuent de faire partie du quotidien des personnes en perte d’autonomie, âgées, malades chroniques, handicapées et parfois isolées.

Notre personnel accompagne à domicile environ 88.000 personnes tout au long de l’année et apporte du répit à leurs proches. Infirmier, aide-soignant, aide-familial, garde à domicile, aide ménager social... sont indispensables et méritent d’être soutenus avec force en raison des missions essentielles qu’ils exercent.

Ils aident et soignent des personnes dont ils ignorent si elles sont ou non porteuses du virus. Ils côtoient des patients parfois atteints d’autres pathologies qui, sans l’intervention de nos personnels seraient dans les hôpitaux. Et ils seront de plus en plus appelés à accompagner des patients détectés positifs au COVID-19 confinés chez eux ou à leur retour de l’hôpital.

Sans cesse, nos professionnels d’Aide et Soins à Domicile, contribuent à modérer la croissance des courbes inquiétantes que provoque ce virus. Sans ces acteurs du quotidien, ce serait sans doute pire. Aujourd’hui, nous contribuons à désengorger les hôpitaux, à soutenir les familles et les aidants proches.

Comme dans ces hôpitaux, chaque jour, sans relâche, nos travailleurs dispensent l’aide et les soins nécessaires dans un climat d’insécurité. Nous veillons inlassablement à ce que nos travailleurs disposent, comme les autres acteurs de la première ligne, d’équipements de protection en suffisance. Chaque semaine, nous avons besoin d’au moins 35.000 masques chirurgicaux, 4.000 sur-blouses et aussi d’une quantité importante de masques FFP2. Et ce n’est qu’une première estimation minimaliste !

Appels répétés lancés aux autorités

Nous nous efforçons, depuis les premières heures de la crise, d’interpeller les autorités et de proposer des solutions techniques et budgétaires. Nos demandes ne sont, hélas, pas suffisamment entendues. Nous le déplorons et demandons les moyens qui permettront de maintenir la continuité de l’aide et des soins aux citoyens.

Ce soutien des autorités est indispensable parce qu’il permettra, aujourd’hui, de garantir à notre personnel de première ligne des conditions de travail sécurisantes et, de facto, d’œuvrer à endiguer la propagation de ce virus. Ce soutien est nécessaire aussi parce que sans lui, après la crise, la pérennité des missions et des emplois sera compromise par la situation d’endettement dans laquelle nos services s’installent pour assurer aujourd’hui la sécurité indispensable de nos équipes et des citoyens qu’elles accompagnent.

L’obtention d’une aide financière et technique est d’autant plus complexe que nos métiers sont régulés par des niveaux de pouvoirs différents. Citons pour exemple, le capharnaüm associé au mode de répartition et à la diffusion des masques de protection pour nos professionnels pourtant tous confrontés à des risques similaires. Ou encore la compensation de 5.000 euros octroyée aux entreprises wallonnes, et dont ne pourra bénéficier que notre secteur d’aide à la vie journalière, ne suffira évidemment pas à assurer la pérennité de nos services intégrés. À ce jour, rien n’est encore prévu pour le secteur soins infirmiers.

Quatre demandes

De ce fait, nous demandons urgemment aux autorités :

 une plus grande articulation et concertation avec les acteurs du secteur, à tous les niveaux de pouvoir et dans toutes les entités fédérées ;

 la garantie d’une distribution régulière et organisée de matériel de protection adéquat, tout en veillant à ce que l’ensemble des métiers du domicile, tant le secteur du soin que le secteur de l’aide, soient prioritaires ;

 une aide financière d’urgence pour couvrir les surcoûts liés aux achats exceptionnels et à la réorganisation de nos métiers ;

 la possibilité et les moyens de réorganiser les prestations du personnel afin de pouvoir répondre au mieux à l’évolution des demandes et des situations rencontrées et afin de garantir la qualité de l’aide et des soins sur la durée.

De notre côté, nous mettons tout en œuvre pour traverser cette crise sans précédent dans l’histoire moderne en restant une présence efficace et sécure auprès de tous ceux qui font appel à nos services. ENSEMBLE & pour vous, la Fédération et les 9 centres régionaux ASD unissent leurs forces pour transformer cette épreuve en une opportunité de monde meilleur, plus solidaire et humain.

Mais pour y parvenir, le soutien des autorités reste indispensable !

Julien Bunckens

Directeur général Fédération de l’Aide et des Soins à Domicile

[Sur le même sujet] :
 Aides familiales et gardes à domicile : le statut d’employé dès ce 1er avril
 Aides familiales et gardes à domicile : augmentation des salaires
 Aide et soins à domicile : "Que cette crise change nos conditions de travail"



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour