Coach : un métier d'avenir ?

Le marché du coaching représente 1 milliard 522 millions d’euros au niveau mondial, dont 25 millions en Belgique. La profession de coach suscite des vocations. Mais finalement, c’est quoi un coach ?
– Psychologues cliniciens : la bataille d’une reconnaissance
– Psychothérapeutes : un cadre plus clair
Le terme de coach est utilisé à toutes les sauces : on est coach d’entreprise (en support aux RH ou au management), coach de carrière (en vue d’une réorientation professionnelle) ou coach personnel (pour gérer la vie privée, le développement personnel, aider à trouver un look, développer a confiance en soi, etc.). Cette dernière catégorie est certainement la moins cadrée. Elle officie parfois comme fourre-tout, ce qui est régulièrement dénoncé par différents acteurs du secteur de la santé mentale.
Un métier en vogue
La multiplication des écoles de coaching et la morosité du marché du travail, favorisent certainement l’éclosion de nouvelles vocations. Selon l’International Coach Fedération (ICF), « le coaching est un partenariat avec les clients, s’inscrivant dans un processus créatif et générateur de réflexion qui inspire ceux-ci pour optimiser leur potentiel personnel et professionnel ». Tout un programme !
Organisation du secteur
Les coachs possèdent leurs associations : l’EMCC (European Mentoring & Coaching Council) et l’ICF, qui a une antenne belge. Cette fédération internationale accueille 25 000 membres, répartis dans 124 pays. Elle vise l’accroissement du nombre de professionnels du coaching, formés et certifiés. L’établissement de standards et d’une déotontologie à respecter, font aussi partie des guidelines prônés par l’ICF. Il ne faut en effet pas disposer de diplôme particulier pour exercer la profession de coach. Mais plutôt des aptitudes : l’empathie, un sens de la communication et de la psychologie développé et adéquat, une grande capacité d’écoute et d’analyse, la capacité à créer une relation de confiance avec le client.
Une profession non-réglementée
Si l’accès à la profession n’est pas réglementé, en revanche, il existe des formations pour devenir coach qui font l’objet d’une certification reconnue par l’ICF. Il existe trois niveaux de certification : ACC (accredited certified coach), PCC (professional certified coach) et MCC (master certified coach), chaque niveau exigeant un nombre minimum d’heures de formation et de pratique. En l’absence de législation, le secteur pratique donc l’auto-régulation et milite pour la création d’un cadre clair, afin de renforcer son image et ses garanties auprès des clients potentiels.
Coach, mais pas psy
Les coachs sont-ils des psychologues ? La réponse est négative et suscite toujours beaucoup de débats parmi les « professionnels de l’humain ». Les psychologues cliniciens doivent suivre un cursus universitaire de 5 ans et leur profession est désormais reconnue par la loi du 20 mai 2014. Cela faisait 20 ans qu’ils attendaient cette reconnaissance. Car jusqu’à présent, n’importe qui pouvait apposer une plaque de psychologue sur sa façade et proposer ses services en la matière. On comprend dès lors que les dérives et mauvais praticiens, pouvaient causer beaucoup de tort à leurs patients.
Apprendre à apprendre
Mais si un coach n’est pas un psychologue, ce dernier peut néanmoins devenir coach. L’UCL propose d’ailleurs des certificats en « life coaching » et en « business coaching », accessibles aux détenteurs d’un master en psychologie et aux psychiatres. Différencier les buts à atteindre demeure néanmoins crucial lorsque l’on exerce ces professions. Le psychologue répond avant tout à une problématique de souffrance, qu’il essaye de guérir. Alors que le coach apporte son soutien et ses connaissances techniques, dans le cadre d’un objectif à atteindre. Le coach apprend à « apprendre à réussir ». Son rôle consiste à intégrer et à évaluer les sources d’informations et proposer des solutions pour atteindre les objectifs préalablement définis.
Avis divergents
Bien entendu, chacun prêche pour sa chapelle et les psychologues estiment que leur formation sera de toute façon plus efficace, voire sécurisante pour le patient, même dans le cadre d’un coaching uniquement. Ils estiment disposer de connaissances importantes pour accompagner les changements qui s’opèrent chez les personnes qui entament ce type de démarche. Un coaching relatif à un sujet précis peut en effet déclencher une chaîne de conséquences imprévisibles et déstabilisantes. Les coachs certifiés estiment quant à eux être suffisamment formés pour faire face aux défis de leur profession.
Sandra Evrard
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