Les psychologues peuvent être punis

Depuis le 26 mai 2014, les psychologues peuvent être soumis à des sanctions, selon le code de déontologie de leur profession. Une manière de garantir au patient un suivi de qualité mais aussi de mieux encadrer les professionnels.
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Que faire si un psychologue discrimine ses clients ou demande des honoraires excessifs ? Les clients insatisfaits pouvaient jusqu’à récemment seulement se présenter à la Fédération Belge des Psychologues (FBP). « 50 plaintes environ ont été enregistrées chaque année. Un tiers d’entre elles concernaient des affaires de divorce où le psychologue peut consulter les enfants à condition d’avoir l’accord des deux parents », explique Edward Van Rossen, directeur de la Commission des Psychologues, une autorité publique qui veille depuis 20 ans à contrôler qui peut se faire appeler psychologue. Mais peu de suivi était donné aux plaintes. Ceci a changé.
Depuis le 26 mai 2014, un nouveau code de déontologie a vu le jour, assorti de sanctions en cas d’abus ou de non-respect des règles. Tous les psychologues, indépendamment de leur statut, secteur ou règlement de travail, doivent le respecter. Il s’articule sur 4 grands points : le respect de la personne et de ses droits (en aucun cas une personne ne peut être discriminée), ce qui inclut le respect du secret professionnel, la responsabilité et les compétences du psychologue. Et son intégrité, notamment sur les rémunérations et le nombre de ses consultations.
Des sanctions
Si la Fédération belge des psychologues avait déjà un code de déontologie, la grande nouveauté, ce sont les sanctions décidées par un Conseil disciplinaire composé de magistrats et de psychologues qui devrait être mis en place prochainement. « Il pourra s’agir d’avertissements, de sanctions temporaires jusqu’à la radiation pour les cas les plus graves », indique Edward Van Rossen. Aussi, un psychologue condamné à l’étranger à ne plus exercer la profession ne pourra plus poursuivre ses activités en Belgique, ce qui lui était possible avant. « Ainsi, le titre de psychologue devient un véritable signe de qualité qui inspire la confiance », poursuit-il.
Un repère
« Le code de déontologie des psychologues est un repère éthique qui permet d’appréhender certaines situations. La réalité peut parfois en être malheureusement éloignée ; à vous de vous montrer vigilant si nécessaire et de le connaître », explique le site pyschologues.be, qui recense toutes les informations nécessaires aux professionnels. En effet, une situation n’est pas l’autre. Ce dont tient compte la Commission des Psychologues, indique Edward Van Rossen : « S’il n’y a jamais eu de plainte au préalable, on vérifie ce que le psychologue a fait, s’il a demandé l’avis d’une commission et pris des informations ». « Il y a un degré de souplesse, conclut-il, s’il y a plainte, le contenu est moins important que la procédure est suivie ».
Manon Legrand
Et quand les psys craquent aussi… A découvrir la semaine prochaine.
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