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Mémorandums : un an après, quel bilan global ?

05/01/16
Mémorandums: un an après, quel bilan global?

Durant le dernier trimestre 2015, nous avons interviewé les différents secteurs de la sphère psycho-médico-sociale afin d’évaluer si, un peu plus d’un an après l’entrée en fonction des différents gouvernements, les revendications inscrites dans les mémorandums avaient été entendues. Le bilan ? Mention : assez bien.

Exercice difficile que de résumer les positions de secteurs aussi différents que celui de la santé mentale, du social ou du para-médical, entre autres. Leurs exigences étant aussi diversifiées que spécifiques ! Mais force est de constater que, d’une manière globale, le bilan n’est pas si négatif que ça, à quelques exceptions près ! Un constat un peu inattendu dans ce contexte social morose. Mais il est avant tout le fruit d’un travail sérieux et nuancé, effectué par les représentants des secteurs interviewés, dans le cadre de cet exercice.

Petite enfance : ça bouge, mais peut encore mieux faire !

La régionalisation des allocations familiales se fait, semble-t-il sans soucis. Même si certains secteurs, la Ligue des Familles en tête, espèrent que celles-ci seront augmentées, et surtout, qu’elles seront individualisées : un montant unique par enfant, tel est le but ! En Région wallonne, une étude a été commandée à ce sujet, ce qui pourrait signifier une certaine ouverture face à cette revendication. Au niveau de l’accueil de la petite enfance, même si les efforts consentis, notamment au niveau de l’augmentation des places en crèches à Bruxelles, est apprécié, cela n’est pas encore en adéquation, face à la demande réelle.

La sécu, point sensible

Là où le bât blesse également, c’est au niveau de la sécurité sociale. Plusieurs associations réclament toujours un statut unique pour les chômeurs, afin que le montant de l’allocation ne soit pas conditionné à une cohabitation, par exemple. Mais ce type de revendication, de même que le maintien d’un état social fort, n’entrent pas vraiment dans la ligne gouvernementale, au niveau fédéral.

La santé mentale sur les starting-blocks !

Gros chantier en cours depuis 2014 et que Maggie De Block a repris parmi ses priorités actuelles : celui de la santé mentale ! Et à ce sujet, 2015 aura été synonyme de chamboulements. Ici bien perçu (par les psychologues cliniciens), là contestés (par les psychothérapeutes en général). La nouvelle loi sur les statuts de ces professionnels doit entrer en vigueur en septembre 2016, mais elle est encore sujette à des modifications. Gageons que les mois qui viennent risquent encore d’être chauds dans le secteur…

Médical et paramédical : changements en vue

Autre profession en proie aux mutations : celle des infirmiers. Les niveaux de formations sont en train d’être revus à la hausse, sur recommandation de l’Union européenne, ce qui est majoritairement apprécié par le secteur et les autres acteurs qui collaborent avec. En revanche, les coupes annoncées dans le financement des postes de première ligne, au niveau médical, inquiètent plusieurs secteurs qui risquent d’être impactés par cette mesure. Les maisons médicales se montrent particulièrement sensibles à ce sujet. Autre point de préoccupation pour ce secteur : la réforme de 2013, relative au financement forfaitaire, qui comporte des “effets secondaires” très négatifs sur certaines maisons médicales.

Une concertation assez bonne

La majorité des secteurs affirme également avoir des contacts réguliers avec les cabinets ministériels actifs dans leurs matières de prédilection, tant au niveau wallon, que fédéral. Ce fut notamment le cas pour plusieurs secteurs, dans le cadre de la création de l’OIP wallon (AVIQ), qui a vu le jour fin 2015. Exception faite de la Fédération Laïque des Centres de Planning Familial (FLCPF), qui s’estime complètement négligée par le cabinet Prévot. D’autant plus qu’en 2015, les centres ont dû faire face à une grosse polémique autour de l’interdiction soudaine de distribuer la pilule, pratique en vigueur depuis 20 ans !

Le big problème : les sous !

D’autres estiment que les changements se dessinent, mais très lentement… Et que les financements ne suivent pas ! L’Unipso épingle par exemple une reconnaissance du secteur associatif dans la déclaration de politique régionale 2014-2019, mais parallèlement, une coupe dans les budgets présentés lors du conclave budgétaire. Un mauvais signal ?!

Migration : année hors normes

Pour les associations œuvrant dans le domaine de la migration, 2015 fut bien entendu une année hors normes. D’un côté, cela a permis de faire avancer le dossier sur le parcours d’accueil des primo-arrivants, en Wallonie et à Bruxelles (côté francophone), des budgets ont été dégagés pour l’ouverture de plusieurs bureaux d’accueil à Bruxelles, ce qui n’était pas prévu initialement. Mais les moyens octroyés, risquent d’être rapidement insuffisants… Le Ciré tire également la sonnette d’alarme concernant la volonté de la NVA, de réévaluer certains droits des réfugiés, notamment le séjour illimité et l’octroi des allocations sociales.

Les CPAS : par monts et par vaux

A ce sujet, les CPAS sont également fort sollicités dans la crise de l’asile (pour l’accueil dans les structures d’hébergements) et risquent de l’être d’autant plus en 2016, lorsque les dossiers seront finalisés par Fedasil et que les demandes de revenus d’intégration, de la part des réfugiés reconnus, leurs seront adressées. Une surcharge financière et de travail qui vient encore s’ajouter à celle déjà soutenue début 2015, suite à l’accueil de nouveaux bénéficiaires, résultant des réformes socioéconomiques votées sous le précédent gouvernement. Des aides financières supplémentaires ont été octroyées, mais les CPAS auraient souhaité qu’elles soient de nature structurelle pour 2016. Petite incongruité épinglée : seulement 40% des personnes touchées par la fin de droits aux allocations d’insertion se sont adressées aux CPAS à l’issue du premier trimestre 2015 ! Où sont passés les autres 60% ? Mystère !

Conclusions

Globalement, les mots les plus cités, en guise de conclusions par les différents secteurs qui ont réévalué leurs mémorandums 2014, sont : mitigés mais optimistes, dossiers en cours, “à l’écoute”, plus de participation, concertation, apaisement des peurs face au transfert des compétences, la corde au cou (financièrement), on poursuit nos revendications !

Sandra Evrard

Lire aussi :

 Le bilan d’Unipso

 Le bilan de La Ligue des familles

 Le bilan de l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB)

 Le bilan de la Fédération Belge des Psychologues (FBP)

 Le bilan des Aidants Proches ASBL

 Le bilan des maisons médicales

 Le bilan de La Plate-forme Francophone du Volontariat

 Le bilan des Centres de Planning Familial (FLCPF)

 Le bilan des CPAS

 Le bilan de la Fédération wallonne des soins palliatifs



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