La psychomotricité….bientôt remplacée par l'ergothérapie ?
Nous le savons tous, les psychomotriciens vivent des heures difficiles et les mois à venir sont cruciaux pour eux. Que vont-ils devenir ? Il nous semble important de suivre la situation de très près et voici les dernières avancées…
Nous connaissons fort bien la situation actuelle du bachelier en psychomotricité et il est inutile de détailler les différents évènements qui ont eu lieu ces derniers temps à ce sujet. L’idée de cet article est de parler d’une éventuelle perspective d’avenir pour ces étudiants et professionnels… Une passerelle en ergothérapie.
Une passerelle en ergothérapie ?
L’idée actuelle est de permettre aux jeunes diplômés et aux praticiens de pouvoir s’intégrer dans un programme de cours validé et de pouvoir par la suite pratiquer une profession reconnue par le fédéral. Cette idée fait le bout de son chemin depuis le printemps 2017 et est en discussion avec les responsables de ces différentes branches et le fédéral. Bien évidemment, comme dans chaque décision de ce type, cela soulève de nombreuses questions : Tentons de répondre à deux d’entre elles : Quelles sont les conditions de cette passerelle et quelles en sont les répercussions et les enjeux ?
Une passerelle mais à quelles conditions ?
Au départ, le ministre Marcourt a imaginé une passerelle comprenant 90 crédits ECTS (european credits transfer system). Suite à cela, l’union professionnelle des ergothérapeutes (UPE) a interpellé le Ministre, et a présenté une argumentation sur l’impossibilité légale et les risques de non-reconnaissance du diplôme qu’un tel projet pourrait entraîner. Ceci évidemment dans un but de protéger la profession d’ergothérapeute qui a ses propres spécificités et qui ne veut pas rendre l’accès à la profession trop floue, large et trop précipitée.
Le ministre a donc pris la décision de demander à l’ARES (Academie De Recherche Et D’Enseignement Supérieur) de réanalyser ce dossier en regard des argumentations présentées. Celui-ci rend son verdict et présente un minimum de 102 ECTS à faire. En parallèle à cela, l’UPE demande un respect des 108 ECTS issus des « Minimum Standards for the Education of Occupational Therapists » 2016 de la WFOT (World Federation of Occupational Therapists) et demande un minimum des 120 ECTS. Ceci est encore à l’étude et des précisions sont à apporter dans les prochains mois.
Enjeux et répercussions d’une telle décision...
Au départ, un étudiant en psychomotricité n’a pas choisi de faire ergothérapeute et bachelier dont il ne peut pas se servir et un autre pour lequel il n’a pas opté à l’origine. Cela voudrait-il dire que le fédéral a complètement laissé tomber l’idée de reconnaitre les psychomotriciens ? Difficile à croire quand on sait que dans beaucoup de pays de l’union européenne c’est une profession reconnue.
Cela voudrait-il dire que la psychomotricité et que l’enseignement de celle-ci sont voués à disparaitre au profit des autres branches dans ce domaine (ergothérapie et kinésithérapie principalement) et que nous perdrions une spécificité importante dans nos soins de santé ? Les ergothérapeutes voient régulièrement des stagiaires en psychomotricité arriver dans leur établissement et s’il est certain que nous n’avons pas la même approche du patient et les mêmes finalités avec lui , les deux pratiques n’en demeurent pas moins complémentaires. Uniformiser et fusionner ces spécificités serait un défi à relever si ce projet de passerelle se concrétise réellement.
De nombreux points sont encore à détailler pour le moment et nous espérons en savoir davantage le plus rapidement possible afin d’anticiper tous les défis que cela implique.
FM, ergothérapeute
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