Stages (trop) courts pour les futurs agents d'éducation
Les étudiants en agent d’éducation n’ont droit qu’à des stages courts pour s’imprégner du terrain avant de se lancer dans le monde du travail.
Les futurs agents d’éducation n’ont que deux stages d’observation durant leurs études pour apprendre un maximum de choses avant le monde du travail. Ils examinent comment le métier d’éducateur se déroule, sans plus. Une fois devenus des professionnels, ils n’ont que peu de ressources face aux différentes populations qu’ils peuvent encadrer.
Double statut donc période de stage limitée
Le stagiaire agent d’éducation, ou éducateur A2, est avant tout un étudiant des humanités. L’enseignement secondaire, technique ou professionnel, se doit de respecter la loi de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 15 mai 2014, article 6 - § 2 : « les stages concentrés à un ou plusieurs moments de l’année scolaire ne peuvent pas être inscrits dans la grille-horaire des élèves. Il n’y a pas de récupération des périodes de cours non organisées. Les stages organisés de manière concentrée ne peuvent pas être organisés pendant plus de 5 semaines consécutives(...) »
Stage d’observation
Le stage donné aux étudiants des cinquième et sixième secondaire est un stage court dit « d’observation ». C’est-à-dire qu’il ouvre les portes sur le monde du travail. Le stagiaire observe, analyse, (se) questionne et déduit. Il peut être amené à effectuer des tâches (comme accompagner un bénéficiaire ou mettre en place et animer une activité). Cela s’arrête là : il ne « travaille » pas, contrairement à un stage de longue durée. Toute l’analyse que le stagiaire rassemble est retranscrite dans un rapport qui le soutiendra pour la remise de son diplôme. Ce stage ne dure généralement que deux à trois semaines.
L’objectif du stage
Un stage est prévu et utilisé pour acquérir ce que les bancs de l’école ne peuvent offrir : un début d’expérience sur le terrain. Regarder un professionnel agir, le questionner et comprendre son comportement par l’observation ne sont pas suffisant. Il faut porter la blouse et retrousser ses manches. Pour un éducateur, qu’il soit A1 ou A2, le contact social est le moteur de son métier. Il ne se crée pas en un jour. Les rapports de confiance prennent du temps. Il est impossible de bien saisir le véritable sens du métier en deux ou trois semaines...
Des étudiants lâchés dans la nature
Lorsqu’un étudiant côtoie pour la première fois le monde du travail, il est coincé dans le sens où il n’a aucun réflexe professionnel. Tel un maladroit, il déambule et se dépêche pour prendre ses marques même si son encadrement est correct. À la fin du stage, l’étudiant obtient des « acquis ». Sauf qu’ils sont sur du court terme. L’étudiant vient juste de comprendre comment il doit agir et réagir. Il n’a pas le temps de mettre ces « acquis » en fonction et se remettre en question pour modifier son propre comportement professionnel. Les réflexions des stagiaires agents d’éducation reviennent souvent : « J’étais timide au début. Maintenant cela va mieux, mais c’est trop tard. » « C’est dommage que le stage soit si court. » « J’aurais voulu tester d’autres choses. »
L’éduc Touche-à-tout
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