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Les Services d'Accrochage Scolaire, concrètement cela se passe comment ?

15/01/19
Les Services d'Accrochage Scolaire, concrètement cela se passe comment ?

Le décrochage scolaire touche de nombreux jeunes en Í¢ge d’obligation scolaire. Les Services d’Accrochage Scolaire (SAS) ont été créés pour accompagner ces élèves mineurs en grosses difficultés avec l’école et ainsi répondre à une demande de plus en plus criante. Afin de mieux cerner la spécificité de leur travail, Ludwig Hemeleers, intervenant au SAS Bruxelles Midi, nous parle de son travail avec les jeunes dont il s’occupe.

Face à un jeune en décrochage scolaire, le personnel enseignant, la direction de l’établissement scolaire, les structures scolaires, le milieu familial et même le thérapeute du jeune se trouvent souvent bien démunis. Pour faire face à cette difficulté, souvent multidimensionnelle, recourir à une équipe spécialisée peut aider le jeune à définir ou à redéfinir un projet scolaire qui fait sens pour lui. Dans cette optique, les SAS peuvent alors constituer une des pierres angulaires du travail à réaliser avec l’élève qui décroche du système scolaire.

Les missions des SAS

Les services d’accrochage scolaire ont pour mission d’apporter une aide sociale, éducative et pédagogique aux jeunes en situation de décrochage scolaire. Ils les accueillent en journée et proposent une aide et un accompagnement en lien avec le milieu familial ou de vie. L. Hemeleers souligne « l’importance d’offrir aux jeunes un temps d’arrêt par rapport à l’école et de prendre ensemble un moment de réflexion autour de leurs projets. Au SAS Bruxelles Midi, le premier mois, la question de la scolarité n’est d’ailleurs pas mise à l’avant-plan, il s’agit surtout de construire un lien de confiance avec les jeunes dont nous nous occupons et à retrouver un sens à ce qu’ils font. »

Travail sans mandat

Les SAS travaillent sur base volontaire. Ils viennent répondre à la demande d’un jeune qui souhaite dépasser la difficulté qu’il rencontre. L. Hemeleers observe que « bien souvent, c’est un intervenant qui appelle en premier pour le jeune. Le SAS Bruxelles Midi demande alors que le jeune les contacte personnellement afin qu’il entame déjà une première démarche pour se remettre en projet. Une première rencontre a lieu avec le jeune et éventuellement un adulte qui l’accompagne. Il est ensuite demandé au jeune de rédiger une lettre de motivation et une discussion s’en suivra lors d’un deuxième rendez-vous. »

Les options offertes aux jeunes

Chaque SAS à bien entendu sa manière de travailler. Néanmoins, l’ensemble des SAS vise à permettre au jeune de réintégrer dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions possibles une structure scolaire ou une structure de formation agréée dans le cadre de l’obligation scolaire. La durée d’intervention d’un SAS est de 3 mois, renouvelable une fois. L. Hemeleers nous explique que « le SAS Bruxelles Midi fonctionne avec 2 de formes de prise en charge distinctes (collective et individuelle) en fonction de l’âge du jeune, de son parcours et surtout de sa demande. L’idée est de s’adapter au mieux aux besoins du jeune rencontré ». Au cours de ces 2 types de prise en charge, des entretiens individuels sont organisés régulièrement afin que les jeunes puissent prendre du recul par rapport à leur parcours.

Les spécificités des deux structures d’accompagnement

L. Hemeleers nous explique que « la structure collective s’adresse à maximum 16 jeunes. Ils participent tout au long de la journée, suivant un horaire scolaire, à une série d’ateliers à visée expressive. Parmi les activités proposées, on retrouve les arts de la scène, la photographie, les arts plastiques, l’écriture, la danse, les percussions… Les ateliers se déroulent de 9h à 15h30 et sont animés par deux intervenants. L’objectif est de permettre aux jeunes de mener un projet jusqu’au bout, d’en expérimenter la dimension gratifiante et ce dénué de toute évaluation ». La prise en charge individuelle, quant à elle, se déroule en dehors des murs du SAS. L. Hemeleers note qu’ « elle s’adresse souvent à des jeunes plus âgés en panne au niveau de leur choix professionnel. Dans ce cas, ils sont mis en stage chez un patron avec un contrat de stage. Cette expérience permet aux jeunes de se confronter à la réalité d’un patron et les aide à mieux définir leurs envies et leur projet professionnel et de formation. »

Les limites d’un SAS

Bien que le travail avance avec les jeunes inscrits dans les SAS, L. Hemeleers constate que « certains paramètres rendent leurs interventions plus difficiles. Des situations familiales complexes, une mauvaise perception par la famille de l’inscription du jeune dans un SAS constituent des freins à notre travail. En outre, des incompréhensions entre la structure du SAS et les écoles liées à une trop grande méconnaissance du fonctionnement d’un SAS par les structures scolaires viennent aussi mettre le travail en difficulté. Il s’agit alors de développer des partenariats avec d’autres structures mais le jeune n’est pas toujours demandeur de cet accompagnement. »

V.B, psychologue clinicienne

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