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Etudier le comportement pour soigner : portrait d'une sophrologue

13/06/19
Etudier le comportement pour soigner: portrait d'une sophrologue

Le Guide Social s’est intéressé à une profession qui jouit de plus en plus de succès auprès des professionnels de la santé comme du public : la sophrologie. En revanche, cette discipline reste, à certains égards, mystérieuse. Pour en apprendre davantage, nous sommes partis à la rencontre de Lahabi Sahar, sophrologue à la clinique Saint-Jean.

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Nous arrivons au 7 étage de la clinique Saint-Jean avec comme seule connaissance sur la sophrologie que celle-ci se rapproche de l’hindouisme. Nous sommes accueillis par Lahabi Sahar qui nous montre la direction de son bureau, un bureau qui nous fait plonger dans l’imaginaire du psy. Nous nous demandons même qui va réellement poser les questions….

« Une énorme boite à outils »

Sahar Lahabi sophrologue depuis 10 ans a d’abord suivi une formation d’ergothérapeute. Intéressée par la relation corps-esprit et poussée par l’envie de réfléchir plus profondément sur les notions de douleur, de peur ainsi que sur l’origine de ces maux, elle a ensuite suivi une formation en sophrologie.

Elle nous explique dès lors que la sophrologie a été créée en 1960 par le professeur Caycedo qui était hypnothérapeute. Il s’est inspiré du yoga, du bouddhisme et de différentes techniques de relaxation le tout fortement occidentalisé. Le but de cette discipline est l’harmonie et l’équilibre entre le corps et l’esprit, une notion chère à Sahar Lahabi. Pour cela, trois principes de base sont donnés comme outils : la respiration, la détente musculaire et la visualisation. La visualisation, c’est un peu notre habitus et notre marque visuelle, changer le regard habituel que nous portons sur nous ainsi que sur nos actions. « J’aime beaucoup la sophrologie, car c’est une énorme boite à outils. Une personne qui est incapable de se détendre, on lui donne des outils pour permettre de se débloquer par elle-même. Il faut que le patient fasse le choix de se débloquer, on ne peut pas le débloquer à sa place », note la praticienne.

La sophrologie a le pouvoir et la chance de toucher et de s’adresser à une clientèle qui n’est pas définie. Les enfants, les personnes âgées, les jeunes adultes, peuvent aisément trouver un sens à cette thérapie. Mais aussi les personnes devant affronter des épreuves de santé comme la lutte contre un cancer.

Ce qui distingue la sophrologie des autres disciplines comme l’hypnose ou la psychologie, c’est que celle-ci se base sur le langage du corps et ses échanges avec l’esprit. La sophrologie s’intéresse au conscient et non pas à l’inconscient. « Je ne fais pas le travail du psychologue qui analyse plus, ici, on va étudier les symptômes du corps de comment il nous parle, car le corps ne ment jamais. Et donc apprendre à décrypter les messages et les éléments de notre corps qui nous alertent et d’en prendre conscience plutôt que de subir. Gérer ses émotions que ce soit le stress, la colère, la tristesse…. Apprendre à se connaître soi-même et voir ce qu’on peut faire avec maintenant. La sophrologie, c’est ça. »

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Un travail autour de la conscience

« J’ai été attirée par ce côté-là de la médecine qui prend en compte plusieurs paramètre gravitant autour de la personne. J’aime ce lien entre le corps et l’esprit comment le corps à un impact sur l’esprit et vice versa. Ce qui m’a plus aussi c’est tout ce travail autour de la conscience, de l’équilibre et de l’harmonie ».

La sophrologie, de même que la médecine douce en générale, peut être une réponse à la vitesse des émotions exercées par notre société. Les gens sont soumis à une pression et une vitesse quasi-constante, et forcément le besoin d’établir une pause, un espace où on stoppe le bruit de vie. « Ces séances pour mes patients, comme pour moi, représentent souvent cette parenthèse, cet équilibre nécessaire. »

Convaincue que cette relation corps-esprits est indissociable, elle souhaite, par le biais de sa discipline, transmettre les outils adéquats pour transformer un poison mortel en une source de vie. Il ne faut pas oublier que l’étymologie de la sophrologie est « ut conscienta noscatur » qui signifie « étude de la conscience en harmonie ».

A cette ivresse qu’écrivait Pouchkine, la sophrologue tente de lui répondre : « Les gens ont besoin de se poser et de retrouver du sens à leurs actes. De courir moins vite et, le temps d’un instant, faire du surplace. Et je pense qu’en ça, la sophrologie peut aider tout un chacun ».

B.T.



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