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Quelle retraite pour le métier d'accueillante d'enfants ?

Quelle retraite pour le métier d'accueillante d'enfants ?

Comment le régime de la pension de retraite est-il mis en place au sein de la profession d’accueillante d’enfants et sur base de quels éléments  ? Quelles sont les règles applicables à cette profession en matière de pension et quelles sont les exceptions  ? Faisons le point.

Après un chemin sinueux en matière de réflexion liée à la pension, la Belgique est parvenue à trouver un terrain d’entente en ce qui concerne le métier d’accueillant.e d’enfants. En effet, en 2003, les praticiens du métier d’accueillant.e d’enfants ont pu se constituer une pension. Avant 2003, la constitution de pension était inexistante. En effet, les accueillant.e.s d’enfants ne payaient pas les cotisations sociales nécessaires.

Une mesure a cependant été mise en place afin de pallier la différence de traitement qui existe entre les accueillant.e.s en raison de l’entrée en vigueur des règles de pension en 2003.

A quel montant de retraite peuvent prétendre les accueillant.e.s d’enfants  ?

En principe, le montant de la pension de retraite ne peut être déterminé qu’au cas par cas dans la mesure où il varie en fonction des revenus professionnels, mais également de la durée de la carrière.

Le montant de la pension minimum garantie pour les personnes ayant été, qui sont ou qui seront accueillant.e.s d’enfants entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2033 a pris un tournant différent.

La législation sur l’ouverture du droit à la pension minimum garantie pour ces praticiens a changé en date du 1er janvier 2023 et a été simplifiée.

Afin de pouvoir bénéficier de cette simplification, les conditions cumulatives à respecter sont les suivantes  :

  • Avoir travaillé au moins 156 jours à temps plein par an ou avoir été accueillant.e d’enfants entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2032  ;
  • Avoir pris ou prendre sa pension entre le 1er janvier 2023 et le 2 janvier 2033.

La condition de carrière nécessaire pour le calcul de la pension minimum a donc été remise en question suite à cette modification.

Qu’en est-il pour les accueillant.e.s d’enfants autonomes/indépendants

Afin de bénéficier de leur droit en matière de pension, les accueillant.e.s d’enfants indépendant.e.s qui exercent leur métier sous ce statut payent une cotisation trimestrielle auprès de leur caisse d’assurances sociales.

Ces praticiens perçoivent la pension minimum de retraite annuelle accordée aux travailleurs indépendants de manière générale. Celle-ci varie sur base de leur situation familiale.

En date du 1er janvier 2023, le montant annuel pour une pension minimum de retraite ménage est de 24.547,20€.

Pour une pension minimum de retraite isolée, le montant est de 19.643,95€.

Le montant pour la pension minimum de survie et pour l’allocation minimum de transition s’élève à 19.381,42€.

A ces montants-ci, des avantages sont octroyés  :

 Une allocation spéciale, payée annuellement en juillet, qui varie également en fonction de la situation familiale. Celle-ci s’élève à  :

  • 154,70€ pour le bénéficiaire d’une pension de ménage  ;
  • 123,77€ pour le bénéficiaire d’une pension isolée  ;
  • 123,79€ pour le bénéficiaire d’une pension de survie ou d’une pension de conjoint divorcé.

 De plus, un supplément de pension, payé annuellement, en juillet est accordée et s’élève à 195,46€. Ce montant est accordé sans tenir compte de la situation familiale.

 Une prime de bien-être, payée annuellement en mai, et qui varie également en fonction de la situation familiale est accordée. Celle-ci s’élève à  :

  • 66,89€ pour le bénéficiaire d’une pension de ménage ;
  • 53,49€ pour le bénéficiaire d’une pension isolée ;
  • 53,49€ pour le bénéficiaire d’une pension de survie ou d’une pension de conjoint divorcé.

Qu’en est-il des spécialités  ? Font-elles varier les montants précités  ?

Le métier d’accueillant.e d’enfants consiste en différentes tâches. Ces dernières concernent notamment le développement de l’enfant d’un point de vue d’éducation, d’hygiène et de bien-être.

Il n’existe donc pas de spécialités en ce qui concerne la pratique de ce métier qui nécessite déjà une certaine polyvalence dans le chef de son praticien.

A quel âge les personnes ayant pratiqué le métier d’accueillant.e d’enfants peuvent-elles prendre leur retraite et dans quelles circonstances  ?

En principe, l’âge légal de la pension est actuellement fixé à 65 ans. Il sera fixé à 66 ans dès 2025 et 67 ans dès 2030.

De plus, il y a quelques années, les praticiens de ce métier pouvaient toucher leur pension à partir de 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes. Par conséquent, certain.e.s accueillant.e.s d’enfants, notamment les femmes, prennent généralement leur retraite à cet âge-là.

Quels sont les aménagements de fin de carrière possibles  ?

La région wallonne et la région Bruxelles-Capitale ont mis en place le «  Plan Tandem  ». Ce type de plan est applicable aux accueillant.e.s d’enfants en fin de carrière.

Cette mesure permet aux travailleurs de minimum 60 ans de réduire leur activité à mi-temps tout en bénéficiant d’une allocation crédit-temps à charge de l’ONEM et d’un complément à charge du fonds Old Timer.

Pour bénéficier de cette mesure, le travailleur doit répondre à certaines conditions d’accès, qui sont les suivantes  :

  • Etre âgé d’au moins 60 ans et ce, depuis le 1er janvier 2015 ;
  • être salarié depuis 25 ans ;
  • être au minimum à ¾ temps.

Comment préparer sa retraite au mieux en tant qu’accueillant.e d’enfants ?

Qui dit retraite, dit nouvelle vie.

La retraite représente généralement la fin d’une carrière mais le début d’une nouvelle partie de sa vie. Afin de préparer sa retraite au mieux, il est nécessaire d’anticiper et de déterminer les points suivants  :

1. Contacter le SPF Pension afin d’avoir des informations concernant ma carrière

La pension à laquelle l’accueillant d’enfants peut prétendre a récemment fait l’objet d’une modification législative. Il est donc essentiel que ce professionnel se renseigne au sujet des différents impacts que ce changement aura sur sa carrière ainsi que du montant de la pension auquel il peut prétendre.

C’est la raison pour laquelle le praticien ne devra pas hésiter à prendre contact avec le Service fédéral des Pensions en fin de carrière, ou pourquoi pas déjà maintenant.

2. Comment s’annonce la suite en ce qui concerne la situation financière, familiale et/ou ses projets durant la retraite  ?

Qu’elle soit préparée au maximum ou non, la retraite représente une nouvelle étape dans la vie d’un travailleur, qui peut sembler incertaine.

Divers points sont donc à prévoir. En ce qui concerne la situation financière durant la retraite, le professionnel devra prévoir s’il restera en Belgique, ou s’il pourra se permettre d’en profiter à l’étranger.

Avoir une idée du flux financier durant cette période permettra aux futurs pensionnés de mieux profiter de leur retraite et de faire face aux évènements imprévisibles.

En fonction de leur situation familiale, certaines personnes préféreront rester auprès de leur famille et s’occuper de leurs petits-enfants. Ainsi, ils auront l’impression de ne pas brusquement perdre l’interaction sociale que ce métier apporte.

Certains autres pensionnés en profitent pour mettre en place un projet qu’ils n’ont jamais pu concrétiser à cause du temps que leur prenait leur profession ou leur famille. Dans ce cadre, prévoir les fonds nécessaires est important pour mener à bien son projet.

Est-ce une bonne idée de se constituer un complément de ressources durant la vie active  ?

Mener une retraite confortable et paisible est l’objectif de tout travailleur. Encore plus en ce qui concerne les accueillants d’enfants qui n’y ont droit que depuis peu.

Se constituer un complément de ressources durant la vie active, pour en profiter durant sa pension est une bonne décision, surtout dans une ère où la retraite est devenue incertaine et soulève de nombreuses questions.

Dans ce cadre, l’épargne-pension reste le moyen le plus répandu tant pour les travailleurs salariés que pour les indépendants.

Vers une amélioration du régime de pension de l’accueillant d’enfants

Après de longues années de mise en place d’un régime de pension pour les accueillant.e.s, la Belgique est enfin parvenue à une solution afin que ces travailleurs puissent eux-mêmes en bénéficier. Et surtout, régulariser ceux qui n’ont pas pu en bénéficier auparavant.

Bien que l’accueillant.e d’enfants puisse désormais bénéficier de la pension minimum de survie, le montant de la pension de retraite reste cependant influencé par différents facteurs tels que le statut sous lequel l’accueillant.e d’enfants exerce son activité ainsi que son revenu et, enfin, sa carrière professionnelle.

En outre, la région de Bruxelles-Capitale et la région Wallonne ont mis en place certaines mesures profitant aux accueillant.e.s d’enfants. Citons notamment le plan Tandem, par le biais duquel le praticien peut avoir droit à un aménagement de fin de carrière pour autant qu’il réponde aux conditions d’accès.

Et pour aller plus loin :

[Découvrez les fiches métiers dédiées à la profession d’accueillant.e d’enfants] :
 Missions, formation, statuts... : à la découverte du métier d’accueillant.e d’enfants
 Quelles sont les formations pour devenir accueillant-e-s d’enfants en Belgique ?
 Quel est le salaire d’une accueillante d’enfants autonome, conventionnée ou salariée ?

[Découvrez les témoignages d’accueillant.e d’enfants] :
 Gaëtane, accueillante d’enfants : "Je me suis battue pendant 7 ans pour avoir un statut"

[Découvrez les autres professions du secteur psycho-médico-social] :
 Les témoignages
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