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Quelle retraite pour le métier d’aide-soignant ?

Quelle retraite pour le métier d'aide-soignant ?

Le métier d’aide-soignant, l’un des plus connus dans le secteur médical au vu de sa pluridisciplinarité, s’exerçait le plus couramment dans le milieu hospitalier. En 2014, ce métier a pu également trouver sa place dans le secteur des soins infirmiers à domicile pour autant qu’un numéro INAMI soit attribué. Dans le cadre de ce métier, qu’en est-il du régime de la pension de retraite ? De quelle manière celui-ci est-il mis en place et sur base de quels éléments ? Faisons le point.

A quel montant de retraite peuvent prétendre les aides-soignants ?

Dans la mesure où le montant de la pension de retraite est influencé par divers facteurs tels que le salaire et/ou revenus professionnels, la durée de la carrière ainsi que le statut professionnel sous lequel le praticien exerce, ce montant est propre à chacun.

Cependant, l’aide-soignant, au terme de sa carrière professionnelle en tant que salarié, a droit à une pension minimum garantie.

Le montant de celle-ci varie en fonction de la situation familiale et est le suivant à partir du 1er janvier 2023 :

  • Au taux de ménage : 2.045,60€ brut par mois
  • Au taux d’isolé : 1.637,00€ brut par mois

1. Aides-soignants indépendants

Depuis le 1er janvier 2014, les aides-soignants peuvent pratiquer leur métier à domicile.

En effet, les équipes structurelles de soins infirmiers à domicile ont pu, à partir de cette date, intégrer des aides-soignants afin de leur déléguer des soins en particulier, moyennant le respect de certaines conditions.

Même si les aides-soignants à domicile exercent sous le statut salarié, d’autres exercent leur profession sous statut indépendant.

Dans ce cadre, pour autant qu’ils soient inscrits et payent une cotisation trimestrielle auprès d’une caisse d’assurances sociales, les aides-soignants indépendants peuvent bénéficier de la pension minimum de retraite prévue pour les indépendants.

En date du 1er janvier 2023, le montant annuel s’élève à 24.547,20€ pour une pension minimum de retraite ménage. Pour une pension minimum de retraite isolée, le montant s’élève à 19.643,95€. Le montant pour la pension minimum de survie et pour l’allocation minimum de transition est fixé à 19.381,42€.

A ces montants-ci, des avantages sont octroyés :

  • Une allocation spéciale, payée annuellement en juillet, qui varie également en fonction de la situation familiale. Celle-ci s’élève à :
    • 154,70€ pour le bénéficiaire d’une pension de ménage ;
    • 123,77€ pour le bénéficiaire d’une pension isolée ;
    • 123,79€ pour le bénéficiaire d’une pension de survie ou d’une pension de conjoint divorcé.
  • En outre, un supplément de pension d’un montant de 195,46€ est octroyé chaque année en juillet.
  • Une prime de bien-être qui varie également en fonction de la situation familiale est accordée en mai. Celle-ci s’élève à :
    • 66,89€ pour le bénéficiaire d’une pension de ménage ;
    • 53,49€ pour le bénéficiaire d’une pension isolé ou d’une pension de conjoint divorcé.

2. Qu’en est-il des spécialisations et/ou spécialités ? Font-elles varier les montants précités ?

Outre le statut sous lequel les aides-soignants peuvent exercer, ceux-ci peuvent en effet faire des formations complémentaires afin de se spécialiser dans une certaine branche. Une possibilité existante est également de se diriger vers des études non-universitaires afin d’obtenir un brevet ou un bachelier en soins infirmiers par exemple.

 Lire aussi : Quelles sont les études pour devenir infirmier en Belgique ?

Il n’est pas sans savoir que toute spécialisation entraine une modification, souvent vers la hausse, du salaire ou du revenu que percevra le praticien.

Par conséquent, dans la mesure où le salaire et/ou le revenu professionnel est un des facteurs permettant de déterminer le montant de la pension, ces spécialisations feront en effet varier le montant de la pension.

Qu’est-il de l’âge de la pension en ce qui concerne les aides-soignants ? Dans quelles circonstances ?

En principe, l’âge légal de la pension est actuellement fixé à 65 ans. Il sera fixé à 66 ans dès 2025 et 67 ans dès 2030.

Il est fréquent que les aides-soignants mettent fin à leur carrière avant l’âge légal de la pension car étant un métier lourd, la plupart des praticiens n’exercent pas jusqu’à 65 ans.

Des aménagements de fin de carrière sont-ils possibles ?

Des aménagements de fin de carrière sont possibles pour le métier d’aide-soignant.
Le plus courant est notamment le crédit-temps fin de carrière.

En principe, les travailleurs ayant atteint l’âge de 55 ans peuvent bénéficier du crédit-temps à mi-temps fin de carrière pour autant qu’ils respectent les conditions d’accès qui sont les suivants :

  • Etre au moins à 3/4 temps ;
  • Avoir au moins 25 ans de passé professionnel salarié.

Il existe toutefois des exceptions permettant de bénéficier d’un crédit-temps fin de carrière à partir de 50 ans pour autant que le métier du travailleur remplisse les conditions cumulatives suivantes :

  • Un métier lourd ;
  • Un métier en pénurie.

Le métier d’aide-soignant entre dans la liste des métiers lourds pour lesquels il existe une pénurie. Par conséquent, le praticien peut bénéficier d’un crédit-temps à mi-temps fin de carrière dès 50 ans.

Comment préparer sa retraite au mieux en tant qu’aide-soignant ?

Même si celle-ci peut nous paraitre lointaine, la meilleure manière de préparer sa retraite est d’y penser lorsque l’aide-soignant est encore dans la vie active.

Etant donné que celui-ci met généralement fin à sa carrière de manière anticipée, le moment de la pension pourrait arriver plus rapidement que le praticien ne le pense.
Il est par conséquent important de préparer sa retraite quelques années auparavant afin de profiter d’une retraite paisible.

Dans ce cadre, le praticien peut penser aux points suivants :

1. Vérifier son dossier personnel concernant sa pension

L’aide-soignant, qu’il soit salarié ou indépendant, peut régulièrement suivre le dossier concernant sa pension via le site du service fédéral des Pensions ou le contacter directement afin d’obtenir des informations régulièrement.

Cela permettra au praticien d’avoir une idée de sa pension et de s’y préparer en toute connaissance de cause.

2. Préparer, anticiper et mettre en place la situation financière et/ou ses projets durant la retraite ?

Une personne pensionnée qui parvient à trouver un équilibre dans les divers aspects de sa vie aura, dans la majorité des cas, une retraite sereine.

Dans ce cadre, celui-ci doit évaluer et anticiper certains points en particulier, notamment ceux concernant la situation financière mais aussi familiale ainsi que la gestion de son temps.

Evaluer le flux financier durant sa retraite permettra au pensionné de prévoir les rentrées d’argent et les dépenses, qui sont évidemment différents que ceux existant durant la vie active et d’avoir une idée de sa situation économique durant cette période.

En outre, la vision de sa situation économique lui permettra de déterminer si un travail de salarié durant sa retraite est nécessaire et prévoir les démarches nécessaires.

3. Penser à soi

Ce métier est une profession axée sur les interactions sociales.

Durant toute sa carrière, pour autant que celle-ci soit complète, l’aide-soignant pense aux autres, à ses patients, aux infirmiers qui lui donnent des instructions et très peu à lui/elle.

C’est la raison pour laquelle la pension est une période de sa vie durant laquelle il peut se concentrer sur ses passions et/ou centres d’intérêt et pourquoi s’en découvrir de nouveau ainsi que concrétiser ses rêves.

En effet, cela demande du temps et c’est au moment de la retraite que l’aide-soignant peut concrétiser cela.

4. Est-ce une bonne idée de se constituer un complément de ressources durant la vie active ?

La constitution d’un complément de ressources durant la vie active est toujours une très bonne idée, notamment en cette période où les pensions tendent à être réformer.

Cela peut se faire de différentes façons à savoir :

  • Une pension complémentaire, autrement appelé l’assurance-groupe est la pension constituée par un employeur, pour ses travailleurs, qu’ils pourront percevoir lors de leur retraite. Les praticiens qui exercent sous statut indépendant peuvent se la constituer eux-mêmes.
  • Une épargne pension individuelle qui est la pension personnelle complémentaire qu’un travailleur peut se constituer lui-même en versant un montant déterminé auprès d’une institution financière chaque année.

Conclusion

En conclusion, le montant de la pension de retraite des aides-soignants est déterminé et varie en fonction de divers critères tels que la carrière, le statut et les revenus professionnels.

En ce qui concerne l’âge de leur pension, les aides-soignants mettent fin à leur carrière professionnelle de manière anticipée. Ils n’atteignent donc pas l’âge légal pour la prise de leur pension.

De plus, reconnu comme étant en pénurie et lourd, des aménagements de fin de carrière ont été mis en place et prévus pour cette profession en Belgique. Ceux-ci permettent en effet, au travailleur de bénéficier du crédit-temps à mi-temps fin de carrière dès 50 ans.

Cela permet aux aides-soignants de terminer leur carrière professionnelle tout en anticipant la période de retraite qui approche.

Et pour aller plus loin :

[Découvrez les fiches métiers dédiées à la profession d’aide-soignant] :
 Formation, débouchés, rémunération : le métier d’aide-soignant.e
 Comment devenir aide-soignant en Belgique : les formations
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 Quel est le salaire d’un aide-soignant en Belgique ?

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