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Le contrat d'insertion professionnelle : "l'emploi au rabais"

18/07/14
Le contrat d'insertion professionnelle :

Le contrat d’insertion professionnelle est la nouveauté de l’accord gouvernemental bruxellois qui rend fiers les partis de la nouvelle majorité régionale. Est-il vraiment innovateur ? Pas pour tout le monde.

En mettant l’emploi comme priorité numéro 1, l’accord gouvernemental bruxellois a présenté cette semaine sa spécificité en matière d’emploi-formation : le contrat d’insertion professionnelle.

Si dans les 18 mois après ses études, un jeune chercheur d’emploi n’a pas été engagé, il disposera d’un contrat d’un an dans le secteur privé ou public. « Il est insupportable de voir une Région (NDLR bruxelloise) qui crée de l’emploi tout le temps et d’avoir un taux de chômage aussi important, surtout chez les jeunes », a estimé Laurette Onkelinx, formatrice bruxelloise, au micro de Bel RTL mardi matin.

«  On ne laisse pas tomber les jeunes »

La garantie Emploi-Jeunes concerne tous les jeunes qui sortent de l’école. S’ils ne trouvent pas d’emploi après 4 mois, ils peuvent disposer d’un stage ou une formation. Si malgré cela, ils ne trouvent pas d’emploi après 18 mois, le contrat d’insertion professionnelle entre en jeu. «  On ne laisse pas tomber les jeunes », a répété Laurette Onkelinx.

« Emploi au rabais »

Pour l’opposition Ecolo, l’accord emploi-formation n’a rien de nouveau. « On recycle toute une série d’outils déjà présents. Il n’y a pas de nouvelles ambitions », a indiqué Zoé Genot, cheffe de groupe Ecolo, au micro de Bel RTL. Elle estime la situation « inquiétante » : «  les emplois proposés dans ce cadre sont des emplois au rabais : des serveurs de fast-food, des réassortisseurs dans les magasins en horaires décalés, des travailleurs de call center. (…) Ces entreprises s’apprêtaient à engager des jeunes au salaire minimum. Elles vont pouvoir le faire pour 200 euros par mois ».

Du côté du PTB, on associe ce contrat aux « emplois-carrousel ». « Le premier problème à Bruxelles est le manque d’emplois. Il y a en effet une offre d’emploi à Actiris pour 48 demandeurs d’emploi. Or, les garanties-jeunes ou le contrat d’insertion professionnelle, présentés comme des solutions, ne vont pas permettre de créer de l’emploi. Ils n’offrent que la perspective d’un emploi ou un stage de courte durée », a défendu Michaël Verbauwhede dans un communiqué.

Trio gagnant

À cela, la formatrice bruxelloise a répondu par la négative. Le contrat d’insertion professionnelle ne sera pas «  un mini-job à l’allemande » mais un « vrai contrat d’insertion ».

Du côté d’Actiris « nous nous réjouissons de cette priorité qui va au-delà des engagements, à ce qu’on en lit dans la presse », s’est exprimé Gregor Chapelle, directeur d’Actiris (l’Office Régional Bruxellois de l’Emploi) au micro du «  Face à l’info » de La Première. Selon lui, les premiers résultats des garanties Jeunes ont déjà porté leurs fruits, il est donc normal de continuer dans cette voie.

Du côté patronal, Jean-Claude Daoust, ancien président de BECI (Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles), s’est réjouit de« l’accent mis sur le trio enseignement, formation et emploi qui est important et qualitativement très intéressant ».
Environ 12.100 jeunes sont inscrits chez Actiris, un niveau au plus bas depuis 21 ans. Parmi eux, 6.000 trouveront un emploi. Pour la moitié restante, Actiris proposera 1.000 emplois subsidiés, 2.000 stages et 3.000 formations. Rentreront ensuite en compte les contrats d’insertion professionnelle.

Refonte des aides à l’emploi

Avec la 6ème Réforme de l’Etat, Bruxelles écopera de nouvelles compétences régionales, notamment en matière d’emploi. Elle n’assumera cependant pas tous les frais de cette nouvelle mesure, prise en charge aux deux tiers par l’Europe pendant deux ans. Des moyens budgétaires devront être ensuite mis en place par la Région pour assumer financièrement les contrats d’insertion jusque 2019. Une partie des aides actuellement utilisées pour créer de l’emploi dans les entreprises (les ACS notamment) vont être également réorientées.

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