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Le non-marchand, toujours délaissé ?

18/09/17
Le non-marchand, toujours délaissé ?

En cette rentrée quelque peu mouvementée politiquement, plusieurs secteurs font un premier bilan des avancées obtenues et de celles qui ont, malheureusement, été repoussées, suite à la crise politique. C’est le cas notamment du non-marchand. En attente de ses accords depuis 2010, le secteur, grÍ¢ce à diverses actions menées tout au long de l’année, avait fait plusieurs avancées avec les gouvernements des entités fédérées.

C’est une rentrée quelque peu mouvementée qui s’annonce pour le non-marchand. Fort des quelques avancées qu’il avait obtenu des entités fédérées suite à diverses actions menées tout au long de l’année, le voilà à présent en manque de concret. Suite à la crise politique, en juillet, catastrophe : la Fédération Wallonie-Bruxelles annonce, par mail, qu’elle interrompt toutes les négociations en cours. Le secteur est furieux. Et il exige que les dossiers en cours soient repris par les futurs ministres en charge.

Quid de la situation en septembre ?

Depuis, une nouvelle majorité a été formée en Wallonie. En ce qui concerne la Fédération Wallonie-Bruxelles, d’après Christian Masai, porte-parole du Setca non-marchand, «  Nous sommes en attente, mais j’ai eu un contact avec le cabinet du Ministre Président qui m’a effectivement confirmé qu’il reprendrait l’initiative. On devrait peut-être avoir encore un retour pour l’initiative d’une réunion pour relancer la négociation ». Mot-clé : Peut-être… Si certains pensent que la FWB doit être dissoute, en l’état actuel, le non-marchand attend donc de pouvoir recommencer les négociations en vue de conclure les accords qu’il attend depuis maintenant 6 ans.
Du côté de la CGSLB, les informations reçues manquent de concret et d’exhaustivité. Contacté par le Guide Social, Eric Dubois, porte-parole, explique que « La situation politique dans les entités fédérées a effectivement "plombé" les négociations (FWB, RW, BXL) par contre, au niveau fédéral, nous aurons encore une importante réunion ce vendredi 15 qui risque d’être déterminante notamment en terme d’avancées vers un accord social (ou d’actions !). Au niveau des négociations en RW, le front commun a interpellé le Ministre Président Willy Borsus afin de continuer les négociations pour un accord social avec la nouvelle coalition (tel que précisé dans la DPR cet été)..toujours pas de réponse à notre courrier. En fédération WB, idem...nous attendons une initiative du Ministre Président Rudy Demotte pour relancer la concertation et les négociations d’un nouvel accord NM. »

Et de conclure, « Les grands chantiers et objectifs des organisations syndicales du NM restent donc les négociations aux différents niveaux de pouvoirs. »

Pour le Setca, C. Masai résume cette rentrée comme « des incertitudes, une certaine perplexité, voire du scepticisme par rapport à ce qui s’avance, même si malgré l’avancée dont semble manquer le secteur, on est évidemment pas du tout fatalistes, on continue à se battre et on essaye de le faire dans un esprit de concertation ».

La Région wallonne, mal embarquée

Si au niveau du Fédéral, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Bruxelles, les négociations continuent « comme prévu », (Monsieur Masai soulignant toutefois le paradoxe à la capitale, où « Le climat des négociations est apparemment meilleur, par contre il n’y a encore à ce jour aucun montant qui a été avancé par la région. C’est le paradoxe : on dit qu’on se parle, que les réunions se déroulent apparemment dans un climat serein, mais il n’y a pas de réponse politique ou d’avancées claires sur ce que le gouvernement va mettre par rapport aux revendications »), il en va tout autrement en Région wallonne.

En effet, depuis le mise sur pied du nouveau gouvernement, c’est le silence total. Malgré les contacts. C. Masai confirme les propos d’E. Dubois, « A ce niveau-là, la chute du gouvernement a évidemment stoppé les négociations et comme je suis moi-même le porte-parole du front commun syndical du secteur, j’ai évidemment, dès la mi-août, adressé un courrier à Willy Borsus en sa qualité de Ministre Président. Je lui ai encore fait un rappel fin août, début septembre…nous n’avons même pas un accusé de réception à ce jour. Donc c’est déjà évidemment mal enclenché lorsqu’on estime qu’il n’y a pas lieu de répondre à une lettre qui concerne quand même 50.000 travailleurs. »

La réduction collective du temps de travail dans la DPR wallonne, mais…

L’unique revendication qu’a le secteur, en Région wallonne, est la réduction collective du temps de travail. Puisque la Région se retrouve avec un nouveau gouvernement, les négociations ont donc été interrompues. Et ne semblent vraiment pas en bonne posture pour cette unique revendication, pour laquelle tout le front commun était d’accord. Comme l’explique C. Masai, «  Je ne sais pas vous dire dans quel sens va aller la négociation, si ce n’est que je suis l’actualité et que lors du congrès du MR ce weekend, son président a dit que de manière générale, la réduction collective du temps de travail était une très mauvaise idée et que les partis ne s’engageraient pas dans cette voie-là. Donc, quand bien même demain nous serions invités au gouvernement, quelle sera sa position quant à cette revendication qui, je vous le rappelle, est unique et soutenue par l’ensemble du front commun syndical ? … point d’interrogation. »

Monsieur Masai précise également les propos d’E. Dubois quant à la DPR, qu’ « En ce qui concerne le principe de signer l’accord, il n’a pas été remis en cause et s’y retrouve. Si ce n’est évidemment qu’il est orienté dans une phras assez généraliste en disant devoir servir prioritairement à l’emploi. Or, dans la proposition du temps de travail l’argent sert uniquement à l’embauche compensatoire, donc on crée bien des emplois. Cependant, je ne suis pas sûr que derrière cette terminologie du gouvernement, il entende les mêmes intentions et objectifs ».

Tout en précisant que « C’est difficile de s’exprimer par rapport à une phrase sans avoir pu rencontrer qui que ce soit », C. Masai pense néanmoins que le gouvernement ne souhaite pas utiliser les moyens de la façon dont le souhaiteraient les travailleurs. Pour C. Masai, l’accord viserait essentiellement à orienter les besoins vers une politique sectorielle. Or, cela ne constitue en rien l’objectif premier d’un accord social, qui est « d’apporter une plus-value aux travailleurs dans le cadre de leur activité professionnelle. »

A suivre…

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