Un Plan transversal autisme : un (premier) pas vers l'inclusion ?
Un Plan transversal autisme a été présenté par la Wallonie, Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles. La volonté est d’aller vers plus d’inclusion en société et une meilleure prise en charge.
Les Ministres Prévot (Santé et Action sociale en Wallonie), Schyns (Education en FWB), Greoli (Enfance en FWB) et Fremault (Handicap à Bruxelles) ont présenté leur Plan transversal autisme pour la Wallonie, Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce plan résulte de demandes répétées non seulement du secteur, mais également des personnes concernées ainsi que de leurs familles. Un plan transversal, des projets, du budget débloqué. Le débriefing se fera dans quelques années…
[DOSSIER]
– Des soins à domicile pour les autistes ?
– Le secteur associatif bouscule le politique en matière d’autisme
– Autisme : le politique manque de volonté
– De l’importance d’investir dans les jeunes autistes
– Le Plan autisme est un recueil de belles intentions, mais il manque de concret
Un plan transversal et global
Ce plan autisme s’établit à des niveaux de pouvoirs différents : fédéral, régional et communautaire. L’objectif commun est de s’engager auprès des personnes atteintes de troubles du spectre autistique qui sont en situation de grande détresse. Selon une récente étude, 62 personnes sur 1000 sont atteintes de ces troubles. Il est difficile d’établir une politique car les personnes concernées sont à prendre en charge de manière individuelle, puisque chaque trouble est différent.
Des axes d’action communs…
1. Etablir un cadastre des jeunes dans les écoles, mais également des adultes. Cet état des lieux du secteur sera disponible à l’automne 2016.
2. Dépister et diagnostiquer : si le diagnostic reste une manœuvre « clinique », les personnels des crèches peuvent aider à détecter les signes afin d’éviter de nombreux problèmes par la suite. Les spécialistes de l’accueil en petite enfance doivent pouvoir se spécialiser.
3. L’information et la sensibilisation restent primordiales. Il faut mettre en place, face à des parents souvent désemparés, une communication bienveillante et respectueuse afin qu’ils se sentent soutenus. Centraliser les études et recherches sur le sujet devient une priorité. A cet effet, 30.000 euros, en co-financement avec CAP 48, ont été débloqués.
4. La formation tourne autour de 4 axes :
– Initiale : destinée aux familles et aux professionnels : mieux comprendre et connaitre
– Continue : destinée aux professionnels : petite enfance, prise en charge…
– Groupes de parole : pour les familles
– En milieu scolaire : former les enseignants à détecter les signes
5. Adapter l’encadrement à la population prise en charge. Pour l’enseignement, certains projets :
– DENVER, qui est élaboré par l’Hôpital Reine Fabiola, intègre dès la maternelle les enfants dans des classes d’enseignement ordinaire. L’objectif est que l’enfant puisse par la suite poursuivre toute sa scolarité dans l’enseignement ordinaire.
– Des classes d’enseignement spécialisé sont intégrées dans l’enseignement ordinaire
6. Le suivi pour une meilleure transversalité : importance du travail pluridisciplinaire et en réseau. Etablir un carnet ONE prolongé qui aide l’enfant à le préparer pour sa vie d’adulte. Le mot d’ordre est la globalité.
7. La participation à la vie sociale : à travers les sports, la culture, les loisirs, les mouvements de jeunesse, assurer au jeune son intégration dans la vie sociale et dans des lieux de vie hors institutions.
8. Le transport scolaire, compétence régionale. L’objectif est de réunir des acteurs au cas par cas pour les temps de trajet et de formation des accompagnateurs.
… simultanément avec des axes d’action régionaux et communautaires
Les axes d’action communs seront complétés par les axes d’actions supplémentaires de la Wallonie (moyens budgétaires accrus pour la prise en charge des cas prioritaires, création de nouvelles places en centres d’accueil et d’hébergement, analyse autour du double diagnostic…) de Bruxelles (poursuite de la création de places en centres de jour et d’hébergement, les initiatives qui visent à assurer la ‘transition des 16-25 ans’ des jeunes autistes…) et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (la prise en charge de la petite enfance, la création de nouvelles places et de nouvelles classes dans les écoles et les centres, l’intensification des formations ONE), ainsi que les compétences relevant exclusivement du Fédéral (couverture des soins de santé).
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