5,8 fois plus de minimexés exclus du chômage

En 2 ans, le nombre de "minimexés" suite à une sanction de l’ONEM a progressé de 580%, indique Ricardo Cherenti, Conseiller et chef de service à la Fédération des CPAS.
Les programmes d’accompagnement des chômeurs à grande échelle existent depuis 1993. Mais depuis 2004, note Ricardo Cherenti, cette politique s’est intensifiée. Et cette intensification s’est accompagnée d’un contrôle beaucoup plus sévère.
Un changement de conception
Au point que l’image du chômeur a changé. Alors qu’il subissait le contexte socio-économique dans les années 80, il est devenu depuis lors un "suspect a priori" de ne pas vouloir travailler. La responsabilité, du collectif, est passée à l’individuel. Et l’idée "Pour mieux aider les pauvres, mieux vaut ne pas les aider" revient en force, note l’auteur.
En 2007, 2.163 personnes ont bénéficié d’une aide du CPAS suite à une sanction de l’ONEM. Ils représentent 6,3% du public total des centres. Les CPAS prennent en charge environ 46% de l’ensemble des chômeurs sanctionnés. Le reste sans doute s’oriente vers le travail en noir.
Un transfert vers les communes
De plus, lorsque l’Etat impose aux CPAS de prendre en charge un bénéficiaire, il n’intervient en moyenne que pour 50% du coût, laissant aux communes le soin de combler la différence. Et ce sont dans les communes les plus pauvres qu’on retrouve le plus de bénéficiaires du revenu d’intégration.
Des capacités très faibles
Le niveau scolaire des exclus qui intègrent les CPAS est souvent défini comme très bas. Elles n’ont souvent que peu de capacités de retrouver un emploi.
La société est généreuse, mais demande un retour. Si la personne a toutes les capacités de retrouver un emploi, il est normal, estime l’auteur, qu’une démarche active soit faite. Si par contre la personne n’a pas les capacités suffisantes, alors les droits doivent augmenter en même temps que les obligations diminuent. Et ici, un plan d’accompagnement aurait tout son sens pour permettre aux personnes de renforcer, quand c’est possible, leurs capacités.
(source : D’autres Repères)
Ricardo Cherenti, Les exclusions Onem : implications pour les CPAS, D’autres Repères.be
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