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Comment revaloriser le métier d’infirmier grâce aux stagiaires

16/06/22
Comment revaloriser le métier d'infirmier grâce aux stagiaires

Face à la pénurie d’infirmiers, la revalorisation du métier devient urgente. Dans une carte blanche rédigée pour La Libre, les infirmiers enseignants Fabienne Heijmans et Stéphane Plasschaert appellent à une "revalorisation du métier par la formation". Le Guide Social revient plus en détails sur cette piste de solution.

La pénurie d’infirmiers est un enjeu régulièrement soulevé par les travailleurs et qui a été particulièrement aggravé ces deux dernières années par la crise sanitaire. Pour remédier directement au manque d’effectifs et améliorer l’attractivité de la profession, les infirmiers Heijmans et Plasschaert recommandent de faciliter les conditions de travail des stagiaires.

En effet, la formation d’infirmier requiert environ deux ans de stages, pendant lesquels l’étudiant n’est pas rémunéré mais doit payer ses frais alimentaires et de transports. A cela s’ajoute le quotidien professionnel déjà chargé de leurs maîtres de stage qui n’ont pas suffisamment de temps et d’énergie à consacrer à leur formation.

Selon les infimiers Heijmans et Plasschaert, les stagiaires risquent alors de passer leur période de stage dans une "apnée relationnelle". Améliorer leurs conditions de travail devient important pour eux ainsi que pour le bien de la profession.

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Apprendre le métier par "compagnonnage"

La pratique fait partie intégrante de la formation d’infirmier et la progression de l’étudiant dépend en grande partie du formateur rencontré. Pour les infirmiers Heijmans et Plasschaert, "ce lien entre le praticien confirmé et le stagiaire est pédagogique, il doit aussi être profondément humain."

En effet, lorsque le praticien forme son stagiaire, il est aussi chargé de lui transmettre sa propre bienveillance envers le patient. Cette forme très personnelle de formation requiert du temps et de la patience de la part du professionnel de la santé, ce qui lui fait cruellement défaut suite à la crise sanitaire et impacte la formation de l’étudiant.

"Celui à qui l’on rappelle régulièrement de "mettre le patient au centre de ses préoccupations", bien paradoxalement, se trouve souvent exclu de toute attention bienveillante," poursuivent les deux infirmiers. Face à cette problématique, ils souhaitent rappeler que la condition des stagiaires représente aussi un levier d’action pour recruter de nouveaux effectifs.

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Des petits gestes concrets de reconnaissance

Afin d’améliorer les conditions de travail des stagiaires, les infirmiers Heijmans et Plasschaert proposent de leur exprimer des signes de soutien et d’appréciation concrets, notamment en leur offrant les repas sur leur lieu de stage.

Les deux infirmiers se rappellent avoir bénéficié de ce type possibilité dans leurs débuts professionnels et en gardent un bon souvenir : "Outre le fait de n’avoir pas à nous soucier de notre repas de midi ou du soir, ce repas offert représentait un "merci" qui nous était adressé, une reconnaissance de l’institution qui "prend soin" de ses travailleurs, dont nous avions du coup le sentiment de faire partie."

Pour les deux infirmiers, cette possibilité ne demande pas un grand budget de la part des hôpitaux mais permet d’apporter une forme de réconfort utile pour les stagiaires : "un repas pour les stagiaires, ce n’est pas révolutionnaire, c’est tout un symbole, ça ne demande pas un grand budget, mais c’est une "petite chose" parmi d’autres que l’hôpital peut faire, et que l’État devrait leur payer."

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