La mobilité douce au service des ASBL avec ProVélo

En 2017, le CHU et psychiatrique de Mons Borinage a mis en place un plan de mobilité afin de pousser ses professionnel.le.s à privilégier le vélo pour se rendre sur le site hospitalier. Projet qui s’est concrétisé trois ans plus tard avec l’aide de l’association ProVélo et son initiative "2 mois, 2 roues". 18 personnes par an ont ainsi la possibilité de tester un vélo à assistance électrique gratuitement pendant deux mois. En 2022, 78% des participant.e.s envisageaient d’acheter un vélo à la fin de l’expérience.

Mobilité douce au CHU de Mons Borinage

En 2017, l’intercommunale du CHU et psychiatrique de Mons Borinage débutait la réflexion d’un plan mobilité au sein de l’établissement. L’objectif ? Changer en profondeur les comportements des professionnel.le.s et réduire le nombre de véhicules autour du complexe hospitalier et leurs nuisances : « La mobilité douce a été mise en place pour faire face à une circulation très difficile autour de l’hôpital surtout aux heures de pointes, ce qui posait un vrai souci pour les patient.e.s, les professionnel.le.s, les parents d’élèves de l’école à côté et les riverains. », nous raconte France Brohée, chargée de communication de l’institution hospitalière.

Deux ans plus tard, le plan s’est illustré à travers deux actions : l’initiative « 2 mois, 2 roues » avec ProVélo Mons et l’élaboration d’un plan Vélo inter-sites entre les centres de consultations et le centre psychologique.

« 2 mois, 2 roues » consiste en la possibilité de louer un vélo, équipé d’une assistance électrique, pendant deux mois dont les frais de location sont pris en charge par l’hôpital. « Depuis 2022, il est même possible d’acheter le vélo loué », nous précise France Brohée.

La concrétisation du projet tient en partie à la motivation et la mobilisation de plusieurs professionnel.e.s : « Un groupe de mobilité en interne a été constitué afin de suivre les partenariats avec ProVélo. Parmi les membres du personnel, certains se sont désignés en tant que coach vélo dans le but d’accompagner les autres collègues à travers, notamment, la réflexion et la mise en place de circuits les plus sécures entre les domiciles et l’hôpital. Ils répondent également aux questions et aux peurs des personnes intéressées, surtout concernant les risques liés à la mauvaise météo. A savoir, que chaque vélo possède un pack fluo et des vêtements de pluie dans les sacoches. »

Chaque usager.ère bénéficie également d’une formation avec ProVélo qui aborde en particulier le code de la route pour cycliste et le placement sur la voirie.

Mais qui dit vélo, dit infrastructures. Où le garer de manière sûre sans avoir la mauvaise surprise de ne trouver qu’un canevas pendant dans le vide ? Pour éviter ces malheureuses situations, l’hôpital a mis en place des locaux sécurisés avec badges. Il a également pensé aux patient.e.s en installant des raques pour leurs deux roues.

La mobilité douce au-delà du vélo

La stratégie mobilité douce du CHU et psychiatrique de Mons Borinage dépasse les frontières du déplacement à vélo en valorisant les transports en commun. « Le personnel s’est fait rembourser la totalité des abonnements de bus et trains dans un objectif de sensibilisation », souligne la chargée de communication.

Le covoiturage a également été privilégié avec la création de places de parking dédiées au partage de voitures. Pour aller encore plus loin, une tentative de plateforme de covoiturage a également été lancée mais n’a pas rencontré le succès escompté en raison d’une organisation difficile : « Les arrangements se réalisent plus volontiers via le bouche-à-oreille, permettant une plus grande flexibilité que ne le permet une plateforme », conclut France Brohée.

Quelques chiffres

En 2022, 18 personnes ont pu s’inscrire et parcourir 4.885 km. 78% d’entre eux.elles envisageaient d’acheter un vélo à l’issue des 60 jours d’essai.

Le pari semble réussi, comme nous le précise France Brohée : « Des personnes ont acheté leur propre vélo et ne viennent plus en voiture. C’est devenu un modèle à long terme pour certain.e.s. »

ProVélo accompagne votre structure

L’ASBL ProVélo a vu le jour en 1992 et œuvre depuis à la promotion d’une mobilité respectueuse des usager.ère.s et de l’environnement. C’est bien une pratique quotidienne du vélo que l’équipe ProVélo souhaite implémenter à Bruxelles et en Wallonie en proposant des formations, des conseils et l’accompagnement des cyclistes.

ProVélo Mons existe depuis 20 ans. « Nous travaillons avec les services publics, les ASBL, les entreprises mais aussi les citoyens. Quand nous recevons une demande, nous nous déplaçons sur place pour identifier les besoins et définir à quel stade de pratique du vélo se trouve le public concerné afin d’adapter l’accompagnement. Nous avons été contactés par Vie féminine qui souhaitait mettre en place un encadrement pour des femmes qui ne savaient pas rouler. En a découlé le projet "Vélo solidaire" qui consistait à former les femmes au code de la route, au placement sur la voirie et à l’organisation de plusieurs sorties en ville. Tous les projets sont possibles, on les personnalise au niveau du temps et des besoins. », nous précise Juliette Costenoble, chargée de communication de l’ASBL.

Le service éducation de ProVélo propose donc une formation de trois heures : une heure de théorie et deux heures de pratique.

Elle fait partie du « package mobilité » qui compte également une séance d’informations sur l’utilisation du vélo à assistance électrique, sa révision si nécessaire et un cadenas de qualité.

L’initiative « 2 mois, 2 roues » se déroule donc en plusieurs phases de deux mois : « Nous considérons que cette durée est nécessaire à l’apprivoisement du vélo, aux tests de plusieurs trajets pour ainsi se rendre compte si l’on est à l’aise. »

A la lecture des retours des usager.ère.s, le projet semble être une réussite puisque plus de 75% se disent très satisfait.e.s de l’expérience : « L’année dernière nous avons proposé six vélos à la vente, ils sont partis très rapidement », se réjouit Juliette Costenoble. Ce qui confirme les chiffres du rapport d’activité 2022 de ProVélo Mons, qui rend compte de la principale raison ayant poussé les intéressé.e.s à s’inscrire au programme : « Tester un vélo à assistance électrique avant d’en acheter un.  »

La chargée de communication conclut : « Nous sommes subsidiés pour trois projets par an et nous sommes à la recherche d’associations pour développer des projets ! »

Alors, si vous êtes tenté.e.s par l’expérience, n’hésitez pas à contacter l’une des sept antennes ProVélo.