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Le Danemark, exemple d'une pédagogie efficace et conviviale

10/03/08
Le Danemark, exemple d'une pédagogie efficace et conviviale

En Belgique, il semble que la solution aux difficultés d’apprentissage des enfants soit le redoublement. Selon les chiffres de la Communauté française, seulement un élève sur deux termine sa scolarité ”à l´heure”.

Pourtant les redoublants rattrapent rarement leur retard. Le redoublement peut éveiller un sentiment d´échec chez l´enfant ou l´adolescent et lui faire perdre confiance en ses capacités, l’amener à moins participer en classe, à se désintéresser, se décourager. C’est un cercle vicieux qui peut conduire l’enfant à « récidiver » ; en Communauté française, un quart des élèves a recommencé deux ans ou plus.

L´ennui, c´est qu´à la fin de la scolarité obligatoire, certains n´ont pas acquis les aptitudes de base. C’est ce que souligne monsieur Coppin E., professeur de dessin technique dans le second degré au Lycée Technique Richard Stievenard à Hornu : "Je donne cours en troisième et quatrième année, mes élèves sont âgés de 14 à 21 ans. Je suis toujours confronté au même problème, la plupart d’entre eux n’a pas acquis un socle de compétences de base, ils ne savent pas comment calculer un périmètre, comment mesurer des angles, etc. A chaque nouvelle leçon, je dois reprendre avec eux des principes qui me semblent élémentaires et ça nous ralentit beaucoup".

L’enquête PISA a mis en évidence ce manque d’acquis. Si la Belgique occupe une bonne place au classement, la Wallonie n’a pas de quoi se vanter. En 2000, les Flamands ont obtenu 531 points de moyenne contre seulement 478 pour les francophones. En 2003, les élèves de la Communauté flamande obtenaient 553 points aux épreuves de mathématique, 530 points pour la lecture et 529 points pour les sciences, contre respectivement 498, 477 et 483 points pour les Wallons. En 2006, l’OCDE a publié sa dernière enquête, et là encore les Wallons sont à la traîne avec 486 points de moyenne contre 529 points pour les Flamands. Pour résumer brièvement, chaque année, les Flamands se classent au dessus de la moyenne OCDE et nous en dessous.

Il est temps de mettre en place une nouvelle stratégie pour remédier aux problèmes d’apprentissage de nos enfants et cette stratégie est déjà sur pied depuis longtemps chez nos voisins du Nord (qui de leur côté se sont illustrés dans l’enquête PISA).

Prenons l´exemple du Danemark, le redoublement n’existe pour ainsi dire pas mais tout enfant en difficulté scolaire est immédiatement dirigé vers un pédagogue ou un psychologue. La remédiation peut prendre des formes diverses, l’enfant est assisté par un autre professeur pendant les cours ou bénéficie de cours particuliers visant à éclaircir ce qu’il n’a pas compris en classe (ce sont des professeurs supplémentaires qui assurent le soutien scolaire). Dans tous les cas, les Danois interviennent très tôt pour que l’élève ne se retrouve pas devant une montagne de notions incomprises à acquérir. En Belgique, certaines écoles organisent ponctuellement des cours de remédiation, payants ou pas, mais rien ne les y oblige et c’est une charge de travail supplémentaire pour les enseignants.

La remédiation immédiate n’est pas le seul atout du système scolaire danois. Les écoliers sont poussés à participer constamment à la leçon, à donner leur avis. Outre les matières inscrites au programme, les enseignants ont pour tâche de leur apprendre le respect des autres, de les responsabiliser, de renforcer leur confiance en eux par la mise en place de projets personnels ou en les incitant à prendre la parole, par exemple. Ils les sensibilisent à la démocratie, à l´environnement mais aussi au “vivre ensemble”, les élèves danois travaillent énormément en groupe, on veille à ce qu´aucun enfant ne soit mis de côté. En résumé, l’école est conviviale. L’enquête PISA indique que les élèves danois sont plus heureux à l’école que leurs voisins européens, ce qui crée une ambiance propice à l’apprentissage.

PISA a révélé que ce ne sont pas les pays où le redoublement est inexistant qui obtiennent de mauvais résultats, bien au contraire. Le coût annuel du redoublement en Communauté française est de 335 millions d’euros. Tout cet argent pourrait être réinvesti dans des programmes de soutien scolaire, bien plus efficaces. Bien que nous instituteurs accomplissent déjà un travail formidable, ne pourrions-nous pas envisager de légèrement réorienter l´école “ à la danoise”, c´est-à-dire apprendre le respect, l´autonomie et le savoir-vivre aux enfants ?

Beaucoup répètent à qui veut l’entendre que les parents ont leur rôle à jouer et que l´éducation ne se fait pas à l´école, mais faut-il pour autant abandonner certains enfants à leur sort ? L’école peut se donner une mission de sociabilisation. Nous pouvons prendre exemple sur nos voisins nordiques à deux égards, le soutien scolaire, et la ministre Arena a proposé des réformes dans ce sens, mais aussi l´éducation au sens large.

Polart Amandine, Institut culturel danois



Commentaires - 1 message
  • Au Danemark, il n'y a qu'UN seul réseau d'enseignement et il est officiel, chaque école recevant la même aide que les autres. EGALITE DE MOYENS !
    L'école d'un enfant est déterminée suivant son domicile. ECOLES EGALITAIRES !
    Les enseignants sont des universitaires de la maternelle au secondaire. ENSEIGNANTS VALORISES !
    Les élèves d'origine étrangère reçoivent dés leur arrivée des cours renforcés en Danois ET des cours dans leur langue maternelle. REELLE DISCRIMINATION POSITIVE !
    Ceci explique peut-être l'absence de redoublement au Danemark et la qualité de son enseignement.

    Morgoth lundi 10 mars 2008 20:03

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