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Le viol peu condamné

18/06/09
Le viol peu condamné

Sur 100 plaintes pour viol, une seule mène à une peine de prison effective indique ce 17 juin le Standaard.

La psychologue Danièle Zucker, du service d’urgence psychiatrique de l’hôpital St-Pierre à Bruxelles, a étudié cent dossiers de viols sur personne majeure. Sur ces 100 affaires, 4 ont abouti à une condamnation, dont une seule avec enfermement. Les 96 autres dossiers ont été classés parce que le coupable n’était pas connu ou parce que les preuves étaient insuffisantes.

La police et la justice investissent beaucoup d’énergie dans ces affaires, pour un résultat décevant, indique la psychologue.

La moitié des dossiers sont rapidement classés sans suite parce que l’auteur n’est pas connu. Dans l’autre moitié des cas, il n’existe généralement pas assez de preuve. "C’est souvent une affaire de parole contre parole", explique Danièle Zicker. L’auteur et la victime sont souvent aussi partenaires ou anciens partenaires.

94% des victimes sont des femmes. La plupart sont âgées entre 21 et 40 ans. 75% sont blanches. 28% ont, peu avant l’agression, bu de l’alcool, et 13% ont consommé des drogues.

97% des agresseurs (présumés) sont des hommes. La plupart sont âgés entre 31 et 40 ans. 41% sont blancs, 38% sont issus de minorités ethniques, et l’origine est inconnue pour les 21% autres. 34% sont déjà connus de la justice, et 12% ont déjà été condamnés.

Le taux de condamnation reste très faible par rapport à la moyenne européenne. La psychologue plaide pour un meilleur accompagnement des victimes lors de l’examen médical. Ce sont encore souvent des médecins stagiaires qui s’occupent de l’examen, entre un accouchement et d’autres urgences. L’interrogatoire devrait aussi être plus poussé, et filmé. Enfin, elle plaide pour rallonger la prescription de 5 ans.

(photo : Frenz64)



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