Les aides-soignants privés de visa de travail

Désormais, les aides-soignants ne peuvent plus obtenir le visa requis pour exercer dans les MR/MRS et les hôpitaux. En cause, la période de transition prévue pour le transfert des compétences aux Communautés, qui ne prendront le relais qu’en 2016.
Le temps de mettre en place le transfert des compétences du fédéral aux Communautés, c’est toute une profession du secteur médical qui est laissée pour compte : les aides-soignants diplômés de septembre 2014 se trouvent dans l’incapacité d’exercer leur métier, faute d’une institution compétente à l’octroi du fameux visa. Catherine Fonck (cdH) exhorte le Fédéral et les Communautés à pourvoir une solution d’urgence.
Le visa mis en attente jusque 2016
Au moment de l’entrée en vigueur de la 6e réforme de l’Etat le 1er juillet, les politiques ont probablement manqué d’anticiper bon nombre de problèmes pratiques. Pour exercer dans les hôpitaux et les MR/MRS, les aides-soignants diplômés doivent s’enregistrer auprès de l’Etat qui leur délivre alors un visa. Or, la législation a prévu une période de transition avant que les Communautés ne soient tenues de reprendre les compétences du fédéral. En effet, les Communautés ne reprendront les fonctions, anciennement du SPF Santé Publique, qu’à partir de 2016. En attendant, des milliers d’aides-soignants sont laissés sur le carreau.
Le Fédéral et les Communautés se renvoient les responsabilités
A chaque nouveau cru d’aides-soignants fraichement diplômés, en juin et en septembre, l’administration fédérale devait faire face à un afflux massif de dossiers. L’enregistrement des professionnels et l’octroi du visa désormais laissés en suspend, le retard accumulé serait particulièrement catastrophique. Dans les colonnes de La Libre, la ministre fédérale de la Santé Maggie de Block (Open Vld) assume un retard critique mais se veut rassurante, témoignant d’une concertation active entre les administrations fédérale et communautaires pour trouver des solutions. Pas suffisant pour Catherine Fonck (cdH), députée et cheffe de groupe cdH à la Chambre, qui dénonce dans un communiqué de presse ce lundi le "jeu de ping-pong" entre le Fédéral et les Communautés. A force de se renvoyer les responsabilités, leur manque d’initiative coûte cher à la profession, toujours en pénurie.
Pénurie de métier et précarité
Le secteur, qui souffre déjà de pénurie, ne pourra pourtant pas accueillir les nouveaux diplômés jusqu’à nouvel ordre. Les aides-soignants concernés seraient de fait particulièrement sollicités par des offres d’embauche concrètes, qu’ils sont contraints de refuser. Une situation injuste de précarité pour les aides-soignants, stoppés net dans leur vocation ou dans leur parcours de reconversion professionnelle.
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