Les obèses ne sont pas tous remboursés

Depuis ce 1er octobre, l’assurance maladie rembourse les opérations contre l’obésité, comme la pose d’un anneau gastrique. Mais dans la pratique, les critères seraient trop stricts.
Pour se faire rembourser l’opération, le patient doit avoir un BMI (Body Mass Index) supérieur à 40. Le calcul du BMI (ou Indice de Masse Corporelle - IMC) correspond au rapport du poids (en kg) sur le carré de la taille (en mètre). A partir de 25, il y a surcharge pondérale. Et au delà de 30, on parle d’obésité. Au delà de 40, il s’agit d’obésité "morbide".
Mais selon les experts de l’obésité et les patients, l’arrêté royal oublie ceux qui ne rentrent pas dans les critères fixés par l’arrêté royal. La BASO (Belgian Association of the Study of Obesity), la SOSB (Section for Obesity Surgery Belgium) et l’association de personnes en surpoids BOLD dénoncent le texte qui excluerait 110.000 patients du remboursement.
Selon le texte, les patients doivent avoir entre 18 et 60 ans, et doivent avoir suivi, pendant 1 an au moins et sans résultat probant, un régime alimentaire sous le contrôle d’un conseil pluridisciplinaire. Le conseil se compose d’au moins un chirurgien, un endocrinologue-diabétologue, et un psychiatre ou un psychologue clinique.
Ces règles ne suivent pas le consensus médical sur la prise en charge de l’obésité. Le NIH (National Institute for Health) fixe comme critères pour l’obésité morbide un BMI dépassant 40, mais aussi un BMI supérieur à 35 associé à deux co-morbidités, comme l’hypertension ou le diabète. Et fixe la tranche d’âge entre 15 et 65 ans. "Comment expliquer à quelqu’un de 63 ans que son opération aurait été remboursée s’il l’avait faite 3 ans auparavant", s’interroge le président de BOLD, Jean-Paul Allonsius.
La chirurgie n’est pas une solution miracle, indiquent les organisations. L’approche doit être multidisciplinaire, et comprendre des mesures diététiques, la réintroduction de l’activité physique, la prise de conscience de ses erreurs alimentaires...
Mais le texte reste imprécis à propos du traitement sous le contrôle d’un conseil pluridisciplinaire. Si cette première ligne n’est pas remboursée au patient, le coût d’une telle prise en charge pourrait être de l’ordre de 2.000 € par année.
(photo : anneau gastrique)
Les montants pris en charge par l’INAMI pour l’opération peuvent se retrouver sur le site de l’association BOLD.
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