Logopèdes : échec des négociations, naissance d’une convention ?
Aucun accord n’a été trouvé entre les associations professionnelles de logopédies et le ministre Franck Vandenbroucke à propos d’un effort budgétaire ponctuel. La profession a fait appel au gouvernement afin de faire face aux nombreuses difficultés financières entraînant le départ de praticiens. La seule solution entrevue par le ministre est la mise en place d’une convention qui « sera imposée » ce 16 mai 2022. Convention, qui selon les associations professionnelles, ne résoudra pas les difficultés auxquelles font face les logopèdes et pénalisera encore plus les patients.
Ce 16 mai 2022 le Comité de l’assurance souhaite imposer une convention à la profession des logopèdes. Cette décision émerge suite à l’échec des négociations entres les associations professionnelles (UPLF et VVL) et le ministre fédéral de la santé, Frank Vandenbroucke concernant un effort budgétaire de 33 millions d’euros. En effet, la profession paramédicale fait face à des difficultés financières entraînant la fermeture de nombreux cabinets.
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Une indexation et une convention
Selon le communiqué de presse de l’UPLF, le ministre propose une indexation des honoraires de 2% à partir du 1er juin 2022. Ce geste semble bien insuffisant quand on sait que l’inflation actuelle varie autour des 8%. De plus, cette indexation ne semble pas être « un investissement supplémentaire » pour la profession comme le précise le ministre mais une « avance sur l’indexation prévue en 2023 » d’après l’UPLF.
Le ministre précise que le secteur a déjà connu une augmentation du budget ces cinq dernières années et qu’un geste supplémentaire n’est pas à l’ordre du jour. Cependant, les deux association professionnelles soulignent que l’augmentation de ce budget a été investie « dans le remboursement de nouveaux troubles, dans l’accessibilité accrue des soins de logopédie, en particulier l’augmentation du nombre de patients atteints d’un trouble de la communication et dans l’indexation au cours des dernières année. » La somme investie n’a donc que très peu concernée l’augmentation des honoraires, honoraires qui ne suffisent pas actuellement aux logopèdes pour développer une activité viable.
Ainsi, l’idée d’une convention est la seule solution retenue et « sera imposée » ce lundi 16 mai 2022 lors du Comité de l’assurance.
Qui va payer la facture ?
Pour l’UPLF et le VVL, la mise en place d’une convention entrainera un lot de conséquences dont les premier.ère.s victimes seront les patient.e.s. Tout d’abord, les deux associations craignent de nouvelles fermetures de cabinets de logopédies, tendance « qui se poursuit sans relâche parce qu’ils ne sont plus viables ». Ainsi, « La seule façon pour les logopèdes de maintenir leur pratique financièrement viable est de se déconventionner et de fixer leurs propres tarifs, sans possibilité de remboursement des augmentations. Enfin, la fermeture de cabinets crée un manque de personnel qui entraîne des listes d’attentes de plus en plus longues. »
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