Maisons de repos : les équipes d’aide psychologique mises à mal

A l’heure actuelle, les cellules d’aide psychologique aux maisons de repos rencontrent des difficultés dues aux nombreuses demandes : surcharge de travail, manque de personnel spécialisé, absence de concertation... Christie Morreale, la ministre de l’Action sociale, a été interpellée à ce sujet.
Les SPAD (services de soin psychiatriques pour patients qui séjournent à domicile) ont mis à profit leurs compétences afin de répondre aux besoins de soutien psychologique au personnel et résidents des maisons de repos en temps de pandémie. Appelés “SPAD-Covid”, ce sont 16 équipes formées d’assistants sociaux et de psychologues qui ont pour mission le soutien aux professionnels, la coordination et la sensibilisation. En raison des nombreuses demandes, leurs conditions de travail se dégradent. Cette problématique a été débattue lors de la commission du Parlement wallon du mardi 15 décembre.
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Une perte de temps à l’encodage
Submergés par la demande d’aide, les travailleurs doivent en plus passer beaucoup d’heures à remplir des tableaux en ligne à la demande des autorités publiques pour le monitoring des différentes aides de soutien mental. Ces tâches administratives représentent une perte de temps qu’ils pourraient plutôt consacrer à aider les personnes en besoin, a souligné la députée Laure Lekane (PTB).
En réponse, Christie Morreale a avancé deux arguments à ces formalités. Celles-ci permettent d’une part, d’apporter des chiffres liés aux interventions réalisées dans le secteur de la santé mentale et d’autre part, d’avoir une vue globale sur les difficultés du terrain. Néanmoins, elle a reconnu que “ce sont des modalités qui sont souvent vécues comme fastidieuses et il y a sûrement des imperfections dans le système.” Comme solution, elle a proposé à la députée de relayer “les coordonnées des personnes qui peuvent témoigner des difficultés pour qu’on puisse les mettre en contact avec l’AViQ ou au cabinet pour améliorer le dispositif”.
Le besoin de formation
Les travailleurs des SPAD n’ont pas pour habitude d’accompagner des résidents et le personnel des maisons de repos. “Ils manquent souvent d’expérience et ont besoin de se former”, a rappelé Mme Lekane. La ministre de la Santé l’a également reconnu. Pour remédier à cela, une réunion à l’AViQ s’est tenue pour déterminer les thématiques principales liées aux soins des personnes âgées. Par ailleurs, des formations ont été proposées par la FEBI tandis que des webinaires auront lieu au mois de juin pour répondre à ces besoins, a indiqué Christie Morréale.
Une collaboration encouragée
La députée Lekane a aussi dénoncé le manque de concertation entre certains organismes chargés du même genre de missions comme la Fondation Roi Baudouin. Cela a entrainé une désorganisation, voire de la concurrence entre les services. A ce constat, Christie Morreale a répondu que ni son cabinet ni l’administration n’interviennent dans la collaboration entre les organisations mais que cette collaboration est toutefois encouragée car “on sait que cela peut être utile pour le personnel même si parfois il refuse d’avoir des équipes ou de discuter avec eux.”
5 000 € pour le numérique
Comme la députée l’a fait observer, les équipes rencontrent quelques difficultés logistiques et matérielles : “Dans certaines cellules, les travailleurs manquent d’ordinateur, certains n’ont pas de local attitré, ou pire encore, ils ne peuvent pas utiliser le GSM qui leur est fourni pendant leurs interventions, car ils n’ont pas le budget pour passer des appels.”
Pour couvrir les besoins de matériel technologique, une enveloppe de 5 000€ a été dégagée selon la ministre de l’action sociale. Ainsi, elle a expliqué que “si des opérateurs sont sans matériel, ils doivent se retourner auprès de leurs opérateurs puisque de l’argent a été versé et que ce sont les gestionnaires des structures IHP qui doivent les affecter, le cas échéant.”
En conclusion, Mme Lekane a souligné l’importance “d’entendre leurs revendications et de leur donner des conditions de travail dignes au plus vite, car la crise n’est pas terminée et l’on sait que les maisons de repos ont presque été toutes touchées lors de cette deuxième vague. L’aide psychologique y sera donc encore nécessaire pour un long moment.”
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