Transition écologique dans le social : l’alimentation durable, ça « conte » pour l'asbl Cap' Famille
Plus que jamais au cœur des préoccupations actuelles, l’alimentation durable poursuit un double enjeux : la baisse de l’obésité et des maladies cardio-vasculaire mais aussi écologique avec la fin du suremballage et la limitation des importations par la consommation de produits locaux et de saison. Et le secteur du social passe à l’action ! C’est le cas notamment d’Anne Ceuppens, responsable du service école des devoirs au sein de Cap’Famille. Elle nous présente les différents projets de sensibilisation écologique proposés au sein de l’ASBL.
Le Guide Social est parti à la rencontre d’Anne Ceuppens, responsable du service école des devoirs de l’ASBL Cap’ Famille. Depuis de nombreuses années, elle prend à cœur la sensibilisation des plus jeunes aux thématiques écologique et durable. Volonté qu’elle réalise à travers divers projets comme la création d’un potager, d’ateliers made-in et même d’un recueil de contes de super-héros. Elle nous raconte combien ces initiatives sont importantes dans la sensibilisation d’une population qui n’a pas forcément accès à l’information.
Des super bio-héros qui sauvent la planète
L’ASBL d’accueil extra-scolaire située dans la Cité de l’Amitié à Woluwe-Saint-Pierre fonctionne autour de trois pôles : un service d’école de devoirs, un service de halte accueil et un centre de vacances.
Face aux sucreries, en guise de goûters, qu’apportaient les enfants, Anne Ceuppens a souhaité les sensibiliser et par leur intermédiaire, leurs parents. « Il m’a semblé intéressant de faire une sensibilisation auprès des parents. J’avais l’ impression qu’ils n’étaient pas concernés par la thématique. Notre public est défavorisé économiquement et culturellement. Il y a un réel manque d’informations », commente Anne Ceupens.
Elle a donc proposé aux enfants de réaliser un recueil de contes autour de l’alimentation durable. « Dans le cadre du projet DASC et de l’IBGE, nous avons obtenu un subside régional de 7.000 euros pour toute l’année scolaire. Le projet a touché une vingtaine d’enfants de 6 à 12 ans. » La réalisation du recueil s’est articulée autour des différentes envies des jeunes participant.e.s grâce à deux séances de photolangage.
« On n’a rien imposé. Les enfants devaient nous amener ce qu’ils avaient envie de faire. Puis on a élaboré un scénario. » C’est donc vers les super-héros que le choix s’est porté. Des super bio-héros qui sauvent la planète à travers cinq histoires dont l’une autour d’abeilles qui se font tuées par les pesticides et qu’un super-héros vient sauver.
« On a intégré différentes techniques de dessins (aquarelle, gouache, découpage...) et on a organisé une grosse fête à laquelle le bourgmestre et l’échevin étaient invités. On voulait que les enfants soient mis en valeur, qu’ils ressentent de la gratification, une reconnaissance. » En effet, la majorité des jeunes qui participent à l’école de devoirs rencontrent des problématiques d’échec scolaire. Pour Anne Ceuppens, il était primordial qu’ils.elles soient reconnu.e.s pour leur réalisation et implication. « Notre but, au-delà du message, était de gratifier les enfants. C’étaient eux les héros ! »
Une sensibilisation au long court
Le recueil a été publié en 2013. Après presque 10 ans, la thématique de l’alimentation durable est toujours abordée au sein de Cap’Famille. « Déjà en 2013, c’était le sujet à la mode mais on en parlait pas autant que maintenant. La majorité des enfants se rendent dans notre ASBL pendant six ans et c’est une thématique qu’on répète tout au long de leur parcours. » Malheureusement, les barres chocolatées, les chips.. représentent encore trop souvent l’encas des petit.e.s « On a interdit les chips mais ils viennent avec des TUC. Il faut toujours leur répéter, taper sur le clou pour que ça rentre. Après on ne sait pas ce qu’il se passe dans les cuisines. »
Cependant, un effet est tout de même à noter. Anne Ceuppens nous précise que les enfants ayant participé à l’écriture du recueil s’en souviennent et ont été marqués par l’expérience. « C’est un succès. Ils l’appliqueront peut-être quand ils seront parents eux-mêmes », dit-elle dans un sourire.
Des projets créateurs de liens
Fortement sensibilisée à la cause écologique, la directrice de l’école de devoirs a participé à la création d’un potager de 10m2 en 2016. Potager qui existe toujours. « Les parents peuvent venir nous aider. Cela permet de redécouvrir la nature et les légumes originaux. » En découle des ateliers cuisine où sont employés les légumes frais et d’autres ingrédients dont la population locale n’est pas habitué à utiliser, comme le sucre de coco.
« Des parents ont pris conscience. Ils nous apportent des plats parfois qu’ils ont cuisinés à base de légumes. » A cela s’ajoutent les ateliers made-in où les enfants réalisent des produits d’entretien ou d’hygiène avec des ingrédients naturels, non polluant et sans emballage.
Anne Ceuppens conclut : « L’impact de ce genre de projet va au-delà de l ’écologie. Ils sont également créateurs de liens entre les générations et rendent la cité plus conviviale. »
A. Teyssandier
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