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Une maison de "désistance" hébergera 20 ex-détenus d'ici la fin 2019

10/12/18
Une maison de

Le Ministre en charge des Maisons de justice en Fédération Wallonie-Bruxelles, Rachid Madrane (PS), annonce le lancement d’ici la fin de l’année 2019 d’un projet pilote : une « maison de désistance » pour les ex-détenus. Celle-ci sera située en territoire bruxellois et pourra accueillir une vingtaine d’ex-détenus.

Selon le Conseil de l’Europe, le concept de « désistance » désigne «  le processus par lequel, avec ou sans l’intervention des services de justice pénale, l’auteur d’infraction met un terme à ses activités délinquantes et mène une vie respectant la loi par le développement de son capital humain, par exemple ses capacités individuelles et ses connaissances, et de son capital social, par exemple l’emploi, la création d’une famille, les relations et les liens sociaux et l’engagement dans la société civile ».

Dans l’objectif de favoriser la désistance, le Ministre Rachid Madrane (PS) et l’Administration des Maisons de Justice réfléchissent à la mise en place d’une maison pour ex-détenus depuis trois ans. Ils se sont inspirés pour cela de ce qui existe au Québec et en Picardie.

Rachid Madrane est parti du constat que « les détenus sont soutenus pendant leur détention par les « services d’aide aux détenus » et les ex-détenus peuvent faire appel aux « services d’aides aux justiciables » qui ont, entre autres, pour mission de faciliter l’accès des bénéficiaires aux ressources des services d’aide aux personnes et de favoriser l’insertion ou la réinsertion socioprofessionnelle des justiciables. Mais un maillon important de cette chaîne judiciaire est absent, c’est celui qui se situe juste à la sortie de prison et donc la reprise de la vie en société. » Aujourd’hui, il annonce le lancement du projet pilote pour fin 2019.

Le principe d’une maison de « désistance » consiste à donner la possibilité aux ex-détenus d’être logés et accompagnés dans leur réintégration dans la société. « En effet, des nombreuses personnes qui ont subi une peine de prison perdent leur liberté mais aussi leur logement, leur travail, leurs liens sociaux et familiaux, etc. Ces maisons ont donc pour objectif de leur donner un logement, de leur fournir de la nourriture et de leur permettre de se concentrer plus aisément sur leurs démarches de réinsertion (recherche d’un emploi, d’une formation, d’un logement, des aides sociales possibles, etc). Elles permettront aux anciens détenus de rentrer dans un processus d’intégration ou de réintégration sociale. », explique Rachid Madrane.

A travers cette mesure, l’objectif est de soutenir les anciens détenus dans leur réinsertion sociétale mais aussi de restreindre les possibilités de récidive.

La maison de désistance « pilote » se situera sur le territoire bruxellois et accueillera 20 ex-détenus, de plusieurs types : ceux qui viennent d’être libérés, ceux qui sont en libération conditionnelle, et ceux qui portent le bracelet électronique. Seuls les condamnés pour faits très graves, tels que le viol, l’assassinat, le terrorisme, … ne pourront pas bénéficier de ce service.

Les critères d’adhésion du justiciable dans la maison seront les suivants : celui-ci devra être demandeur, volontairement poser sa candidature, adhérer au projet de la maison et s’engager dans un processus de désistance. Leur séjour sera gratuit mais limité à six mois d’hébergement maximum.

Les travailleurs de la maison auront pour mission de développer des projets à thèmes sur base des compétences des justiciables, lesquels feront le lien avec la vie extérieure dans la communauté. Ils mettront également en place un « plan de séjour individualisé » qui devra être établi et inclus dans un contrat de désistance avec le justiciable.

200 000 € ont déjà été dégagés par le Gouvernement de la FWB pour la mise en place de ce projet pilote. Au total, ce projet devrait coûter 1.236.000 €.

Alix Dehin



Commentaires - 1 message
  • De quel organe du Conseil de l'europe et de quel document provient cette définition de la "désistance"?

    Merci.

    Martin

    Martin Joachim jeudi 18 avril 2019 17:11

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