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Le métier de pair-aidant : quand l'intervention sociale est basée sur le vécu

17/08/16
Le métier de pair-aidant : quand l'intervention sociale est basée sur le vécu

En Belgique francophone, le métier de pair-aidant n’existe pas encore officiellement même si des expériences informelles fleurissent ci et là. Le pair-aidant peut cependant jouer un rôle important dans l’accompagnement des patients. Explications.

Selon l’asbl Psytoyens, aucune personne n’est engagée sous le titre de pair-aidant en Wallonie et à Bruxelles. « Actuellement, les autorités de la Réforme des soins de santé mentale ne mettent pas de moyens spécifiques pour la création de postes de pair-aidant au sein des équipes. » En Flandre, par contre plusieurs expériences de pair-aidance sont constatées, notamment à Anvers et à Gand.

Pair-aidant, un métier atypique ?

Un pair-aidant est, selon la fédération d’associations d’usagers en santé mentale Psytoyens, « un usager ou un ex-usager de services de soin en santé mentale, engagé au sein d’une équipe d’intervention psycho-médico-sociale. Bien que les savoirs plus « académiques » (formation en action sociale, en aide sociale et administrative, formation en psychologie, infirmière sociale...) soient une ressource à part entière, ses aptitudes, sont avant tout liées à son parcours et son cheminement en santé mentale. »

Notez que le pair-aidant travaille, au même titre que les autres intervenants, au service du rétablissement et de l’intégration sociale des usagers.

L’expérience du vécu, pierre angulaire du métier

Condition sine qua non à une intervention efficace, le pair aidant doit avoir réussi à se distancier de son parcours de vie. « Les supervisions individuelles, les intervisions avec d’autres usagers et les formations permettront une prise de recul vis-à-vis de sa propre expérience. C’est bien cette opération de « mise à distance » de son propre vécu qui permettra de passer de l’expérience à l’expertise, et de mobiliser celle-ci au sein d’une fonction », explique Psytoyens dans un article consacré à la thématique.

C’est donc seulement après avoir réussi à prendre du recul que le pair-aidant est prêt à utiliser son histoire comme outil de soin et peut dès lors aider l’usager à «  se raccrocher, reprendre espoir et prendre appui. » « Qu’il s’agisse de l’expérience de l’hospitalisation, de la mise en observation, du soin sous la contrainte, c’est un aller-retour entre sa propre expérience et celle d’autres », poursuit Psytoyens.

Intégrer un pair-aidant dans une équipe professionnelle

L’atout du pair-aidant est indéniablement son expertise liée au trajet de soins, à l’expérience de la maladie et à tout ce qu’elle comporte en termes de processus individuels et sociaux.

Au sein d’une équipe psycho-sociale, le pair-aidant portera attention, par exemple, aux stratégies diverses que l’usager peut développer dans l’optique de se remettre sur pied : le recours à des groupes d’entraide, le recours aux ressources de l’usager, une attention sur ses attentes, ses besoins...

La structure dans laquelle il exerce devra pour ce faire veiller à baliser le rôle, la fonction et la place du pair-aidant aux côtés des autres travailleurs. «  Cette fonction n’est pas ’clef-sur-porte’ mais doit à chaque fois être pensée en équipe. »

Quel statut pour le pair-aidant ?

Afin de mettre en place la fonction de pair-aidant, l’asbl Psytoyens estime que deux statuts sont envisageables, à l’heure actuelle. « Un premier statut peut être celui d’employé. Un second, celui d’« expert du vécu consultant ». Ici, le pair-aidant est consulté par une équipe, dans le cadre d’un projet précis ou d’une question spécifique. Le pair-aidant travaille alors dans le cadre de contrats de plus courte durée. »

Dans les deux cas, il est essentiel que le pair-aidant bénéficie d’un accompagnement soutenu, via des supervisions, des intervisions et des formations.

Au-delà de l’accompagnement du patient dans sa guérison, le pair-aidant participe de manière plus générale à la déstigmatisation des personnes qui vivent avec un trouble psychique. Dès lors, promouvoir la pair-aidance dans une structure de soins, c’est « promouvoir l’inclusion de toutes et tous au sein de la société, dans le monde du travail et valoriser l’expertise du vécu en santé mentale. »

Delphine Hotua



Commentaires - 2 messages
  • Bonjour, j'apprécie fort votre article. Agée de 57 ans j'ai eu une histoire familiale très lourde, j'y ai beaucoup travaillé depuis l'âge de 18ans. Et continue à démêler...Je suis diplômée Thérapeute Relationnelle depuis 2003, formée à l'école de Colette Portelance au Canada ainsi que certifiée par la communauté française en "Harmonie Vitale par la Sophrologie" Je suis indépendante et consulte donc en privé car hélas, mon travail et mes diplômes ne sont reconnus. Sensible, passionnée et confiante dans les ressources de chaque être humain, j'aimerais partager davantage mes acquis, mon soutien en offrant mes services à une équipe pluridisciplinaire. J'ose espérer que ce statut de pair-aidant ouvrira des portes, convaincue que l'expérience et le vécu partagé facilite la reconstruction et permettent à la personne de trouver confiance en elle. Si vous le souhaitez vous pouvez consulter mon site www.authentiquementvotre.be Merci de votre attention. Excellente journée à vous.

    Authentiquementvotre vendredi 4 septembre 2015 11:57
  • Je ne pense pas qu'avec vos diplômes sans valeur basées sur des pseudo-médecines qui n'ont jamais prouvées leur efficacité vous irez très loin dans ce domaine.

    Vous n'aiderez personne, je pense que ce qui vous intéresse c'est l'argent, a moins que vous n'ayez un gros syndrome du sauveur.

    Litrik samedi 4 juillet 2020 00:02

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