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Les bons résultats du Housing First en Wallonie et à Bruxelles

09/07/18
Les bons résultats du Housing First en Wallonie et à Bruxelles

Après Charleroi, Bruxelles, Namur et Liège, le projet "Un chez soi d’abord", en anglais "Housing First" s’installe maintenant à Mons. L’objectif : réinsérer les sans-abris dans la société en leur proposant un logement accessible et un accompagnement adéquat. L’occasion de faire le point sur les résultats très encourageants.

L’objectif du projet "Housing First" est de réinsérer les personnes sans-abri dans la société, en commençant d’abord par leur trouver un logement, puis, en préparant leur intégration. Ce dispositif a déjà été mis en place en 2013 dans plusieurs grandes villes, dont Bruxelles, Charleroi, Liège. Le 2 juillet dernier, le gouvernement wallon a décidé de financer un nouveau projet de réinsertion sociale mené dans le cadre du projet « Housing first » à Mons. L’objectif vise à permettre à 25 personnes sans domicile fixe de retrouver durablement leur place au sein de la société grâce à un logement accessible et à un accompagnement adéquat.

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435.000 euros pour Housing first à Mons

Initialement développé en Belgique par l’Etat Fédéral avec un financement de la Loterie nationale (ce qui n’est plus le cas depuis 2016), les projets wallons Housing First sont désormais financés par la Région wallonne . Les projets proposés par les Relais sociaux de Charleroi, Liège et Namur présentant des résultats concluants de réinsertion par le logement, le Gouvernement wallon a dès lors décidé d’étendre son action en la matière.

C’est ainsi que le projet présenté par le Relais social urbain de Mons-Borinage sera soutenu sous la forme d’une convention pluriannuelle de trois ans, à partir du 1er janvier 2018, qui s’élèvera à 145.000 € par an, soit un total de 435.000 € :

- 120.000 € à charge des crédits de la ministre Alda Greoli ;

- 25.000 € à charge de la politique du Logement menée par la ministre Valérie De Bue.

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L’avis des ministres sur ce projet

Dans un communiqué commun avec Valérie De Bue, la ministre wallonne de l’Action sociale, Alda Greoli, estime que « l’accès à un logement décent et à un loyer abordable constitue un des préalables à une réinsertion sociale durable. Sur base de ce constat, le projet « Housing first », déjà présent dans 3 villes en Wallonie (Liège, Charleroi et Namur), facilite la réinsertion sociale des personnes sans-abri les plus fragiles en leur permettant un accès rapide à un logement tout en les accompagnant de manière personnalisée. Pour les personnes concernées, qui rappelons-le, bénéficient du revenu d’intégration sociale, les seules conditions requises pour l’accès au logement sont de payer leur loyer et de respecter le contrat de bail. »

« Il s’agit ici de renverser la logique. Retrouver un équilibre en vivant dans la rue n’est pas chose facile. Avec Housing First, la question du logement est réglée en priorité ce qui permet aux locataires de se reconstruire dans un cadre adéquat, sans prise de risque. Ceux que nous appelons des « capteurs logement » sont chargés de trouver les logements, et d’informer les locataires sur leurs droits et obligations. Il est donc présent aux côtés des locataires et des propriétaires pour s’assurer du bon déroulement de la relation », a ajouté Valérie De Bue, ministre wallonne en charge du Logement.

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Des résultats positifs à Bruxelles

Il y a quelques semaines, le ministre bruxellois Pascal Smet a dévoilé en commission Affaires sociales les résultats du projet Housing First à Bruxelles. Selon lui, environ 90% des personnes fragilisées qui bénéficient de services de ce projet ne retournent plus à la rue. 100 personnes sans-abri qui présentaient des difficultés d’insertion ont été relogées.

A Bruxelles, les ministres responsables de la Commission communautaire commune, Pascal Smet et Céline Fremault ont augmenté le budget de 420.000 euros en 2015 à 1.420.000 euros en 2018.

A l’heure actuelle, 4 projets Housing First subsides dans la capitale : le « Smes-B », « Infirmiers de rue », le projet « Stepforward » geré par le Samusocial et le CPAS qui vise notamment les sans-abris de 18 à 25 ans et le projet « Station logement » de l’ASBL Diogènes. Leurs résultats se présentent de manière suivante :

• dans le cadre du projet « Smes-B » : 33 personnes ont reçu un logement, dont 94% gardent toujours leur domicile ;

• « Infirmiers de rue » : 35 bénéficiaires, dont deux sont décédés ;

• « Station logement » : 17 personnes, dont 94% ont conservé leur logement ;

• « Stepforward » : 24 jeunes accompagnés, dont 2 ont quitté le programme.

Pour le ministre Smet, le projet Housing First fonctionne à Bruxelles. Il souligne que la nouvelle ordonnance sur l’aide aux sans-abris permettra d’ancrer les projets en-cours dans la durée.

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Un projet en sursis à Namur ?

A Namur, Housing First présente aussi de bons résultats. Renaud De Backer, responsable du projet au Relais social urbain namurois avait déclaré que depuis 2015, 28 SDF ont pu y être relogés et près de 90% de ces personnes vivent toujours dans ces logements. Un seul problème demeure là-bas : un manquent des moyens financiers et donc du personnel social pour assurer la continuité du projet.

La rédaction



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