Programme politique 2014 : FDF en résumé

Cette semaine : le FDF. À la veille des élections européennes, fédérales et régionales du 25 mai prochain, nous vous proposons de découvrir le programme des différents groupes politiques. Difficile d’être exhaustifs, vous vous en douterez, néanmoins nous tenterons de vous apporter, chaque semaine, un aperçu des différentes mesures vous concernant défendues par une couleur politique.
Cette semaine, nous porterons notre regard sur le parti qui a pour raison principale d’être la défense des intérêts et des droits des francophones : les FDF (Fédéralistes Démocrates Francophones. Leur slogan de campagne pour les élections à venir est : « vrais et sincères ».
Petite enfance : plus de cohérence au niveau des crèches et milieux d’accueils
Les FDF s’inquiètent que la Région de Bruxelles soit victime des conséquences de l’entrée en vigueur du décret flamand du 20 avril 2012 sur l’organisation de l’accueil de la petite enfance. Le Plan Cigogne III prévoyait la création de 4.665 places supplémentaires à Bruxelles en crèche et chez les accueillantes d’enfants d’ici 2022. Mais le FDF constate que ce sont potentiellement entre 4.000 et 6.000 places d’accueil qui sont menacées à court terme par ce décret.
Voici quelques propositions des FDF à ce sujet :
– Éviter des fermetures injustifiées et des faillites de milieux d’accueils en temps de crise. Plusieurs lieux d’accueil en périphérie et en Région Bruxelloise ferment anticipativement ou n’ont d’autre choix que de licencier leur personnel francophone, pour le remplacer par des puéricultrices néerlandophones.
– Harmoniser les normes entre Kind&Gezin et l’ONE et ce, principalement en termes d’espaces à réserver aux jeux. Pour le FDF, il est aberrant de constater qu’il y a peu de temps encore, les normes ONE réservées aux espaces de jeu à Bruxelles et en Wallonie, étaient de 3 m² par enfant, tout comme chez Kind&Gezin. Ces normes étaient donc harmonisées. À présent, l’ONE exige 4 m². Il faut pourtant tenir compte, dans les normes imposées, du caractère urbain des lieux, ou de la densité d’une région, ou d’un quartier.
– Faire évoluer le statut des accueillantes conventionnées vers un véritable statut de travailleur salarié avec les avantages sociaux qui y sont liés, comme le Gouvernement fédéral s’y était engagé.
Allocations familiales : un droit individuel pour chaque enfant
En Belgique, les salariés, les fonctionnaires et les indépendants ont chacun leur propre régime d’allocations familiales. Un enfant n’est donc pas égal à un enfant. Le transfert de la compétence aux Communautés (à la COCOM – Commission Communautaire Commune - pour la Région bruxelloise) va encore aggraver la situation, car les régimes pourront être différents en fonction de l’entité fédérée dans laquelle l’enfant est domicilié. Les FDF proposent donc d’instaurer un droit individuel pour chaque enfant afin de ne plus tenir compte ni du statut professionnel du parent, ni du rang de l’enfant.
Une société plus inclusive pour les personnes handicapées
La promesse d’une société plus inclusive est un idéal et, avoir un idéal tourné vers l’autre, en politique, comme ailleurs, c’est essentiel pour la société. Les FDF proposent notamment :
- D’établir un plan pluriannuel de création de places d’accueil qui se décline de manière transversale : politique du logement, de l’urbanisme, des travaux publics, de l’action sociale…
– D’intégrer la personne en situation de handicap sur le marché de l’emploi en imposant aux pouvoirs publics l’engagement d’au moins une personne handicapée à mi-temps par tranche de vingt équivalents temps plein
– De fixer une norme de couverture des besoins en services divers depuis l’aide à domicile jusqu’au placement en centre afin de planifier, dans le temps, les efforts à accomplir.
– De prendre en charge adéquatement les personnes handicapées mentales développant des troubles de la santé mentale.
– De rendre toutes les écoles plus inclusives en les ouvrant notamment à la différence.
– D’approfondir le diagnostic pour assurer une meilleure intégration à l’école.
– De raccourcir la durée des trajets en transports scolaires.
– De développer l’accueil pré et post scolaire de qualité.
– D’impliquer tous les niveaux de pouvoir dans un projet global.
Une réelle prise en charge des maladies mentales
Diverses enquêtes montrent qu’environ 26% des Belges ne se sentent pas bien dans leur peau, dont plus de la moitié avec un problème psychologique sérieux. Voici quelques propositions des FDF :
– Recentraliser les centres psychiatriques sur leurs métiers de base. La Belgique est le leader mondial du nombre de lits psychiatriques par habitant. Le rôle des hôpitaux psychiatriques doit être renforcé et chacun d’entre eux doit être spécialisé dans un domaine bien précis afin de ne traiter que les cas dans lesquels ils ont une expertise.
– Développer les structures extra-hospitalières (MR, MRS, MSP, centres de jour et de répit…) en un solide réseau où chacun travaillerait en étroite collaboration afin d’offrir plus d’alternatives aux patients qui sortent des hôpitaux psychiatriques au sein desquels ils n’ont plus leur place.
– Mettre en place une réelle politique de prévention en matière de santé mentale.
– Soutenir la recherche scientifique pour Alzheimer. Les recherches actuellement menées permettront sans doute à terme de soigner ou même d’éradiquer cette maladie.
Une reconnaissance du statut d’aidant proche
Aider un proche dépendant, malade, âgé ou handicapé se révèle être, le plus souvent, un véritable casse-tête pour l’organisation de la vie quotidienne. Et compte tenu du vieillissement de la population, le nombre de personnes dépendantes va encore augmenter dans les années à venir. C’est pourquoi les FDF souhaitent notamment :
– Reconnaître le statut d’aidant proche. Un premier pas a été fait via un avant-projet de loi, mais des actions matérialisant cette reconnaissance doivent maintenant être mises en place.
– Garantir le maintien des droits des aidants proches. La dépendance d’un proche représente un coût tant humain que financier et, ce statut doit garantir aux travailleurs qui décident d’interrompre leur carrière professionnelle pour s’occuper d’un proche dépendant, le maintien, durant toute la période de soins, de leurs droits à la sécurité sociale, ainsi que la valorisation de leurs prestations, notamment vis-à-vis de leurs droits à la pension.
– Adapter les horaires de travail des aidants proches pour un temps de travail plus flexible.
– Élargir les formes de soins de répit pour permettre aux aidants proches d’être déchargés temporairement de leurs obligations.
Mise en place d’une assurance autonomie en Fédération Wallonie-Bruxelles
Si les tendances démographiques actuelles persistent, il y aura, dans une quinzaine d’années, 90 personnes âgées pour 100 potentiellement actives. Les besoins pour faire face à l’augmentation de la durée de vie seront donc considérables. Un régime d’assurance autonomie permettrait aux personnes souffrant d’une réduction de leur autonomie de bénéficier, quel que soit leur âge, d’un revenu mensuel pour de l’aide et des services non-médicaux.
Maintien du patient à domicile
Tout devrait être fait pour que le patient, et la personne âgée en particulier, soit maintenue à son domicile et éviter autant que possible l’envoi à l’hôpital ou en maison de repos. Il s’agit non seulement de la formule la moins coûteuse pour l’état, mais aussi et surtout de la solution préférée du patient. Voici quelques propositions des FDF à ce sujet :
– Retarder l’institutionnalisation du patient. Il importe pour cela d’offrir une palette de services adaptés et abordables : aides et garde à domicile, centre de services communs, centre de soins de jours, logements accompagnés, prévention des chutes…
– Supprimer la discrimination qui frappe les personnes devenues handicapées après 65 ans. Actuellement, une demande d’intervention pour du matériel (canne blanche, déambulateur…) introduite par une personne handicapée ayant atteint l’âge de 65 ans au moment de son introduction, sera refusée sauf si les faits découlent d’un handicap constaté avant 65 ans. Cette discrimination touche au fondement même de l’autonomie et de l’inclusion de la personne dans la société.
Résoudre le problème de pénurie rencontré dans les maisons de repos et maisons de soins
Par choix ou par nécessité, il arrive que la personne âgée, entre autres, doive quitter son domicile pour vivre au sein d’une institution. Les résidences services, les maisons de repos (MR),…. constituent l’alternative à la vie dans son logement personnel, mais il existe une pénurie de places dans le secteur. Voici quelques propositions des FDF à ce sujet :
– Soutenir le secteur privé à taille humaine, ne visant pas que le lucre et pour qui la dimension sociale reste une priorité. Il est illusoire de croire que le public et l’associatif répondront seuls au besoin grandissant de places d’accueil puisque, dès 2020-2025, le secteur sera soumis à une demande excédant l’offre.
– Planifier les efforts à accomplir pour les MR & MRS.
– Sortir du moratoire imposé en 2005 afin de reconvertir rapidement 30% de lits MR en lits MRS car, comme la tendance actuelle est de retarder son entrée en maison de repos jusqu’à un stade avancé de dépendance, les lits MR à faible dépendance ne sont plus la priorité.
– Veiller à un prix accessibles à tous.
Renforcer les métiers de la 1ère ligne de soins
Petit à petit, l’hôpital est devenu le cœur du secteur des soins en lieu et place des généralistes, ce qui a notamment tendance à engorger les urgences. C’est pourquoi les FDF proposent notamment de :
– Revaloriser les métiers de la 1ère ligne dans le cursus académique.
– Déléguer des tâches effectuées par les médecins généralistes aux infirmiers. Cette démarche revaloriserait cette profession en la nivelant vers le haut et en la rendant plus attractive.
– Mettre en place un centre d’appel 24h/24h, 7 jours/7 tenu par des spécialistes de la santé (infirmières expérimentées), comme c’est le cas en Suède par exemple depuis de nombreuses années. Cela permettrait de désengorger les urgences et les visites parfois chronophages chez le généraliste. Ce service serait incitatif mais non obligatoire.
– Améliorer le cadastre des professions de la santé.
Si vous souhaitez plus d’informations sur le programme politique du FDF ainsi que sur leurs
propositions, rendez-vous sur le site web du parti FDF.
Delphine Hotua
Retrouvez notre dossier spécial "Election 2014" avec les programmes politiques décryptés par notre rédaction et les mémorandums politiques des associations !
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